Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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des rayons ultra-violets. Ceci demande quelques
explications préalables. Le spectre solaire, com-
posé de sept couleurs, tel que nos yeux le
voient à travers un prisme, n’est qu’une
faible partie du spectre réel, composé
d’un nombre de couleurs beaucoup plus
considérable. Au delà du violet, notam-
ment, existent des rayons invisibles,
pour nos yeux, et dénommés rayons
ultra-violets, spectre plutôt chimique
que calorifique. On a pu déterminer dans
le spectre la présence et la position de
plus de mille raies. La source naturelle
des rayons ultra-violets sont absorbés
par l’atmosphère, et c’est heureux car
ils sont plus dangereux que les êtres
vivants. Une lampe en quartz émettant
des vapeurs de mercure, qui produisent
sous l’action électrique les rayons ultra-
violets, ne peut être regardée impu-
nément. Des ophtalmies, des coups de
soleil à la peau, sont les conséquences
inévitables de quelques secondes d’irra-
diation. Les rayons ultra-violets moyens
sont les seuls qui parviennent dans les
plaines. Les rayons meurtriers sont absorbés
par l’oxygène de l’air.
Sans rayons ultra-violets moyens, nous ne
connaîtrions pas le coup de soleil. Sans eux,
la lumière n’aurait pas non plus l’action assai-
nissante que nous lui connaissons et qu’elle
doit à la présence de ces rayons, mortels pour
les microbes et bactéries.
On possède donc dans les rayons ultra-violets
une puissante source purificatrice. Le principal,
c’était de savoir les employer. Nous savons
qu’on les produit par la lampe à vapeurs de
mercure, qui s’irradie d’une belle lumière vio-
lette sous l’influence du courant électrique. Mais
quels sont les corps qui laisseront sortir de la
lampe, avec les rayons violets visibles, en même
temps les rayons moyens et ultra-violets ? Sera-
ce le verre ? Non, le verre arrête tout l’ultra-
violet. C’est la lampe à parois de quartz qu’il
faut employer, très perméable aux rayons ultra-
violets.
MM. Courmont et Nogier (communication à
l’Académie des Sciences, en 1909) eurent l’idée
d'utiliser cette propriété bactéricide à la stéri-
lisation des eaux. La stérilisation de l’air est
APPAREIL DE FOULÉE DE L’AIR.
beaucoup plus difficile, comme on peut le sup-
poser d’après ce que nous avons dit du pouvoir
absorbant de l’oxygène. Pour stériliser l’eau
BATTERIE D’OZONATEURS.
d’expérimentation, nos savants précités ont fait
placer une lampe à mercure dans un tonneau
d’une capacité de 115 litres. Ils furent satis-
faits du résultat. Si bien qu’ils ont poursuivi
leurs expériences sur la stérilisation d’une eau
courante.
Ayant fait construire un appareil où l’eau
circule sans interruption autour d’une lampe,
placée dans l’axe d’un manchon métallique, qui
sert de récipient, avec un débit pouvant atteindre
un mètre cube à l’heure, sans que l’eau renou-
velée s’arrêtât jamais autour de la lampe, ils ont
vu l’action bactéricide se produire presque
instantanée.s
Une eau contenant 1,800,000 colibacilles par
centimètre cube est stérilisée, sous le volume
d’un litre, en un espace de temps variant de
quelques secondes à une minute. (135 volts
9 ampères). On peut établir que pour un débit
de 400 à 500 litres d’eau polluée à l’heure,
la stérilisation est complète entre l’entrée et la
sortie de l’eau, sans arrêt de l’écoulement.
Quelques expérimentateurs ont proposé, à
tort semble-t-il, de placer l’eau ou le lait à
stériliser dans des vases de verre violet. On
ne voit pas bien comment le but serait atteint
par ce dispositif, car si le vase de verre violet
est violet, il ne s’en émane cependant pas de
rayons ni moyens, ni ultra-violets. Alors ?
On connaît donc, actuellement une nouvelle
méthode de stérilisation des eaux claires, basée
sur l’action des rayons ultra-violets émis par
la lampe en quartz à vapeurs de mercure.
Signalons quelques travaux sur la fluores-
cence.
Il y avait intérêt à rechercher un dispositif
qui permit d’examiner facilement les substances
fluorescentes que contiennent les eaux naturelles.
Nous ne pouvons ici entreprendre la description
de ce dispositif, qui emploie la lumière, les
lentilles et le prisme. Ces études ont permis
de signaler dans les eaux naturelles la pré-
sence de trois substances fluorescentes, au mi-
nimum.
Ces trois substances peuvent indiquer l’origine
des eaux analysées. Une substance fluorescente
verdâtre, ayant quelque ressemblance avec la
fluorescéine, a été rencontrée dans les eaux pro-
fondes. Une autre substance de fluorescence
bleue - verdâtre se trouve communément dans
tous les réservoirs naturels alimentés par l’eau
provenant des pluies. Elle existe en abondance
dans toutes les eaux de rivière d’origine
tourbeuse, et se rencontre dans les purins.
La présence de cette substance indique l’origine
superficielle des eaux qui la contiennent. Enfin,
une troisième fluorescence, d’aspect
bleuté, se trouve en abondance dans
les brouillards et indique les eaux de
pluie ou de neige. L’inventeur de ce
procédé estime qu’il pourrait permettre,
à l’occasion, de reconnaître certaines
eaux minérales naturelles des eaux
fabriquées artificiellement. Un objet,
semblable à un vaste entonnoir ren-
versé, attire l’attention : c’est l’acous-
tèle, ou chercheur de sources. Cet ap-
pareil n’est pas nouveau et figurait déjà
à l’Exposition de Liege, mais il a été
perfectionné. Pour se servir de l’acous-
tèle, qui est le cornet acoustique le
plus sensible, on creuse dans le sol un
trou de 10 centimètres dans lequel on
enfonce la base de l’instrument. On
tasse bien la terre autour et l’on écoute
à la partie supérieure de l’instrument,
qui se termine en bec creux. Quand
on perçoit un bruit, on se déplace du
point où l’on a commencé à percevoir un
son, jusqu’au moment où l’on se trouve à l’en-
droit du maximum du bruit. C’est en ce point
que la chute d’eau souterraine existe. Un autre
acoustèle a été inventé récemment (Abraham)
pour percevoir plus facilement les signaux sous-
marins.
Un nouvel appareil, créé par MM. Vanden
Broeck et Rahir, est principalement destiné à
fournir la mesure très précise du degré de trans-
parence et de pureté matérielle des eaux. En des-
cription sommaire cet appareil consiste en un
tube de verre, rigoureusement calibré et gradué
en demi-centimètres. Rempli de l’eau à exa-
miner, on y descçqd des mires. Un dispositif
approprié, au sommet du tube, permet au regard
de plonger dans le tube à la recherche des
limites de visibilité, ou, pour mieux dire, des
profondeurs de disparition totale de chacun des
trois points : blanc, noir, gris,, des mires im-
mergées.
Achevons cette revue trop rapide par quelques
mots sur l’ozone et les progrès accomplis dans
sa production en grand. Aujourd’hui, l’on peut
considérer ce produit, jadis rare, comme d’usage
courant et bon marché.
TABLEAU DE RÉGLAGE.