ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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228 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Rappelons ce que c’est que l’ozone. Quand on fait passer une étincelle électrique dans un tube contenant de l’oxygène, cet oxygène devient d’un pouvoir oxydant très grand et il prend une odeur particulière. C’est de l’ozone, qui n’est donc autre chose que de l'oxygène mo- difié, de l’oxygène condensé. Si, le matin, vers huit heures, en vous promenant dans les chemins où la végétation est abondante au Bois de la Cambre, vous y sentez une odeur particulière et fort agréable, respirez avec avidité cette sub- stance parfumée, vivifiante: c’est l’ozone. Les appareils producteurs d’ozone qui sem- blent actuellement donner le meilleur rendement sont composés de deux tubes en verre, recou- verts d’un enduit métallique et placés concen- triquement, comme un petit verre de lampe dans un plus grand. L’air circule entre ces surfaces chargées d’électricité. Et nous avons vu que l’ozone n’est en somme qu’une modification, par l’électricité, de l’oxygène de l’air. L'effluve ainsi formé produit par synthèse de l’ozone. L’air ozonisé est insufflé dans l’eau qu’il raffraîchit, aère fortement, en même temps qu’il y détruit les bactéries pathogènes. L’ozone s’emploie aussi à la purification de l’air. Des eaux aussi impures que celles de la Seine ne coûtent pas plus de 6/10 de centime à purifier par l’ozone. L’ozone trouve un usage pratique aussi pour la conservation des comestibles, au lieu de la congélation ; pour la désinfection des navires ; pour la production artificielle du camphre, du caoutchouc, des parfums ; en brasserie, il sert à éliminer à temps les éléments de réactions biologiques ; en médecine, peut-être contre les affections cancéreuses, et en chirurgie, pour la coagulation du sang et la stérilisation des plaies. On l’utilise dans la métallurgie de l’or et de l’argent ; pour le blanchiment du linge et des textiles, ainsi que des sucres, amidons, farines, dentelles et plumes d’autruche. C’est l’ozone qui fait blanchir le linge sur les prairies. Dans les villes, dans les régions peuplées, au ras du sol. l’ozone disparaît complètement. Comme il brûle les poussières, il est brûlé par elles et redevient de l’oxygène. Il est très abondant à la surface des nuages et des eaux en mouvement, près des brisants de la mer et dans les montagnes neigeuses. Il se trouve atmosphériquement à l’état maximum dans les régions boisées et à la surface des prairies au lever du jour. Sans que ce point ait été mathé- matiquement établi, dit le professeur Gérard, sa production semble intimement liée au fonc- tionnement physiologique des végétaux et aux phénomènes physiques accompagnant l’évapo- ration. L’électricité atmosphérique sous forme d’étincelles disruptives produit de l’ozone, mais bien moins que l’effet permanent d~s décharges obscures qui chiffre sur la surface de la terre chargée de végétation par des sommes con- sidérables d’énergie. LE TRAVAIL A DOMICILE L’exposition du travail à domicile est poi- gnante. Située non loin de la Plaine des Attrac- tions, dans le parc Scheyven, elle attire les visiteurs par les promesses de frais ombrages. On y arrive pour y savourer les joies de la nature ; on y trouve horreur et épouvante. Il faut pour- tant aller voir cela : c’est fort instructif et ça emplit les cœurs d’une profonde compassion et d’une souveraine bonté. Ce sont de toutes parts des cabanes lamen- tables, des huttes sinistres, des brasures informes. Ces bicoques sont des habitations huînaines. La lumière y pénètre à peine tant les fenêtres sont basses ; les murs se couvrent de crypto- games ; des relents étranges envahissent l’atmos- phère. On a l’impression de se trouver en face d’antres infâmes où se préparent, se cuisinent des crimes abjects... Ce sont, hélas 1 des labo- ratoires de misère où les douleurs physiques et morales sont distillées goutte à goutte... Voyez cette maisonnette en briques ; la façade décrépite porte les traces de ravages causés par le temps et par les intempéries. Devant cette étroite demeure court un long sentier. Sur ce sentier un homme qui, avançant, recu- lant en une promenade perpétuelle, suit un fil de chanvre qu’il caresse d’un geste mécanique. C’est le cordier de Hamme livré à son travail préhistorique. Au bout du sentier, moins libre que l’écureuil dans sa cage, — car la cage est composée de barreaux qui laissent l’illusion de l’immensité, — enfermé dans un abri fait d’une caisse close, un gamin manœuvre désespérément une manivelle. Pauvre gosse ! Le hard-labour à dix ans !... Nous dirons plus loin le salaire qui rému- nère les travaux de forçats auxquels nous assis- tons. Plus loin, la maison de l’armurier de Liège, qui présente un peu de confort. Un pigeonnier nous indique que l’artisan trouve quelque joie à certaines heures. La forge ronfle, le marteau meurtrit l’acier. Le geste de cet ouvrier au travail a de la grandeur. En face, en traversant le parc, on trouve la demeure d’un tisserand de Heule lez-Courtrai. Sur la maisonnette s’appesantit du chaume. Le réduit est lamentable. Des cachots du moyen âge, exigus et sombres, servent de chambres à couche. En haut, sous la paille de la toiture, dans un grouillement indescriptible, dorment les enfants. La plus grande partie de l’habitation est consacrée à l’atelier. Le métier s’y étend, gris et morne, envahissant tout et emplissant la cellule du bruit mélancolique de la navette. Masure ardennaise bâtie en fragments de rocs et recouverte d’ardoises, telle s’offre la maison du cloutier de Bohan. La demeure est une forge. L’homme bat le fer dans un feu d’artifice d’étin- celles. Son marteau façonne des pointes informes qui serviront à clouer le cuir des lourdes et grossières chaussures de paysans. Un souci d’hygiène, ici. Un ventilateur aspire les gaz délétères. Ce ventilateur est actionné par un moteur vivant, un pauvre chien fauve, à l’œil triste, qui, courant perpétuellement sur place, fait tourner la roue qui l'emprisonne. Malheu- reux homme, malheureuse bête... Tous Es êtres vivants souffrent donc de la mauvaise organi- sation du travail ? Le cloutier dit au visiteur sa tendresse pour la bête. Il vante l’intelligence et la fidélité du brave animal. L’anecdote est touchante. Quand la maisonnette se trouva reconstituée à l'Exposition on amena le chien dans le parc Scheyven. Tout de suite, sans la moindre hési- tation, il reconnut l'habitation de son maître et en prit possession. Un dimanche matin, curieux sans doute des nouveautés qu’il devinait autour de lui, il s’échappa. Le cloutier le crut perdu et se lamenta. Le lundi matin, à l’heure