ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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230 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Je me souviens qu’il y a dix ans, quand un charbonnier du pays noir quittait pour quelques jours le travail, fatigué, la mine blême, on di- sait : « Il est rongé d’anémie ». Et parfois on le soignait comrne un homme affaibli, avec des fortifiants. A présent, on élimine de son corps un simple petit ver, l’ankylostome, un parasite de quelques millimètres de longueur qui trouve dans les houillères le milieu de chaleur humide pro- pice à sa procréation. Un peu de fougère mâle, quelques aliments très nutritifs et c’est tout. De plus, comme la grande propreté est le meilleur moyen d’empêcher la propagation de ce redoutable mal, qui règne encore malgré tout à l’état endémique dans certaines de nos mines, on multiplie les lavoirs pour les ouvriers et de sévères mesures d’hygiène sont exigées, même au fond des fosses. Or, ce qui s’est produit pour les houillères, s’est manifesté et avec le même succès, dans quantité d’autres industries, dans les filatures, dans la métallurgie, dans les carrières, etc. Cer- tes, il reste beaucoup à faire, mais à chaque jour suffit sa tâche et à considérer l’efficacité des efforts entrepris et l’importance de la tâche réalisée, on peut envisager l’avenir avec con- fiance. Marius Renard. Grande séance mardi matin dans la salle des fêtes de l’Exposition : installation solennelle des jurys : jurys internationaux, jurys de classes. L’énorme salle des fêtes est archicomble. Quinze cents personnalités du commerce et de l’industrie, tant étrangères que belges, ont été appelés à faire partie des jurys. Et toutes, y compris leurs suppléants, ont répondu à l’appel. C’est M. Hubert qui préside le bureau, ayant à ses côtés MM. le baron Janssen, le ministre de Chine, le duc d’Ursel, Dupret, Lemonnier, Delannoy, Keym, Van der Burch, Gody, Storms, Chapsal, Albert Wintour, de Escoriaza, Richter, prince Colonna, Pinard, Corty. Derrière le bureau tous les commissaires-géné- raux, commissaires-adjoints, secrétaires, prési- dents de groupe, etc., etc. Et, dans la salle, l’élite de toutes les classes de l’activité sociale. M. Hubert prononce le discours d’ouverture que voici : ■ « Messieurs,;^,. » A l’époque des maîtrises et des jurandes, la capacité technique des industriels et des arti- sans était constatée publiquement au moyen d’épreuves obligatoires. Pour être admis à exer- cer un métier, il fallait au préalable avoir subi avec succès l’examen voulu. » La Révolution française entraîna l’abolition de ce régime peu conciliable, à vrai dire, avec les exigences de la grande industrie naissante et qui d’ailleurs, à son déclin, avait donné lieu à des abus nombreux. » Cependant, si la liberté offrit d’immenses avantages, elle présenta aussi des inconvénients. On vit notamment s’établir une foule de gens qui, ne possédant pas l’habileté requise, encom- brèrent le marché de produits de mauvaise qua- lité. » C’est de la constatation de cet état de choses que naquit un jour l’idée d’organiser des expositions. » Dans la pensée des promoteurs, celles-ci devaient procurer aux producteurs de toute caté- gorie une incomparable occasion de se faire connaître et apprécier du grand public. De leur côté, les consommateurs devaient trouver dans ces manifestations solennelles de toutes les acti- vités un moyen pratique de discerner l’ivraie du bon grain. » On ne s’en tint pas là. » Il parut expédient de remettre aux expo- sants qui s’étalent distingués un document sus- ceptible d’être exhibé en tout temps, document dont il leur serait notamment loisible de se servir pour édifier les acheteurs étrangers. » De là les diplômes qui, naturellement, fu- rent gradués d’après le mérite des lauréats. » De là aussi le caractère de concours que les expositions présentèrent dès l’origine. LES JURYS » Il importe cependant, Messieurs, de ne point se méprendre sur la portée exacte de cette dernière observation, spécialement lorsqu’il s’agit d’une exposition universelle et internationale. » Dans la réalité, je l’ai dit à maintes re- prises, il ne s’agit aucunement d’un concours entre nations. Telle nation participe officielle- ment, ce qui, indépendamment d’avantages de nature diverse, procure aux organisateurs le concours puissant de l’autorité publique. Les représentants de tel autre pays, au contraire, ne peuvent compter que sur les efforts de l’ini- tiative privée pour recruter des exposants. Il POLISSEUR DE MARBRE. est à remarquer, au surplus, que dans tous les cas l’adhésion des intéressés est complètement libre. L’autorité publique elle-même n’agit que par la persuasion. Si bien que l’on voit quelque- fois des firmes de première importance prendre la regrettable résolution de s’abstenir. » Mais si une exposition ne permet pas de déterminer d’une manière précise l’activité res- pective des diverses nations participantes, elle constitue véritablement un concours entre les producteurs considérés individuellement. » Chaque exposant tenant à l’honneur de pré- senter ce qu’il a produit de mieux, peut être considéré, en principe, comïne d’autant plus mé- ritant que les récompenses obtenues par lui sont plus hautes. En fait, ces distinctions consti- tuent en sa faveur une recommandation quasi- officielle et peuvent à ce titre exercer sur sa renommée professionnelle et la prospérité de ses affaires une affluence considérable. A défaut d’autre preuve, le pullulement des expositions de contrebande, principalement organisées en vue du trafic des diplômes, suffirait à le dé- montrer. » L’attribution des récompenses présente donc, dans toute exposition, une importance capitale. Or, en thèse générale, on peut dire d’un diplôme qu’il vaut ce que vaut le jury qui l’a décerné. » Tout d’abord, Messieurs, il va de soi que le juré doit être un homme de grande compé- tence. » Il ne s’agit pas seulement, chose qui n’est pas toujours facile, de ranger les divers expo- sants par ordre de mérite. Il peut arriver que les premiers classés eux-mêmes n’aient pas droit ■à la distinction la plus élevée. Il faut encore, par conséquent, que le juré soit capable de déterminer d’une manière absolue le degré de »«♦mérite correspondant à chaque catégorie de di- plômes. » Habituellement, faut-il le dire, les intéressés sont seuls à posséder une compétence aussi approfondie. Dans cette hypothèse, il n’y a qu’une solution. Comme il faut, pour pouvoir statuer décemment sur l’habileté des autres, être soi-même d’une habileté incontestée, on choisit les membres du jury parmi leS'exposants qui se sont distingués davantage. C’est dire que le fait de siéger comme juré équivaut généralement à l’obtention de la plus haute récompense. » Ce n’est pas tout. Il ne suffit pas au juré de posséder à un degré éminent toutes les con- naissances requises. Comme il fait, somme toute, office de juge, il doit en outre, tant au point de vue de l’intelligence qu’au point de vue du caractère, offrir des garanties particulières. On est, notamment, en droit d’exiger de lui un jugement droit et sûr, un sentiment de l’équité poussé jusqu’au scrupule, une indé- pendance et une impartialité défiant toute sus- picion. » Messieurs, » En nommant les membres du jury de l’Ex- position de Bruxelles, les divers gouvernements intéressés se sont inspirés uniquement du désir d’assurer le plein succès de cette œuvre gran- diose. » C’est vous dire que l’assemblée que j’ai l’honneur de présider en ce moment représente l’élite de ceux qui, tant en Belgique que dans les autres pays participants, se distinguent dans les diverses branches de l’activité économique, sociale et scientifique. » Au nom du gouvernement belge, je remercie les membres de ce brillant aéropage d’avoir bien voulu nous apporter le précieux et indispensable