Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Je me souviens qu’il y a dix ans, quand un
charbonnier du pays noir quittait pour quelques
jours le travail, fatigué, la mine blême, on di-
sait : « Il est rongé d’anémie ». Et parfois on
le soignait comrne un homme affaibli, avec des
fortifiants.
A présent, on élimine de son corps un simple
petit ver, l’ankylostome, un parasite de quelques
millimètres de longueur qui trouve dans les
houillères le milieu de chaleur humide pro-
pice à sa procréation. Un peu de fougère
mâle, quelques aliments très nutritifs et c’est
tout. De plus, comme la grande propreté est
le meilleur moyen d’empêcher la propagation
de ce redoutable mal, qui règne encore malgré
tout à l’état endémique dans certaines de nos
mines, on multiplie les lavoirs pour les ouvriers
et de sévères mesures d’hygiène sont exigées,
même au fond des fosses.
Or, ce qui s’est produit pour les houillères,
s’est manifesté et avec le même succès, dans
quantité d’autres industries, dans les filatures,
dans la métallurgie, dans les carrières, etc. Cer-
tes, il reste beaucoup à faire, mais à chaque
jour suffit sa tâche et à considérer l’efficacité
des efforts entrepris et l’importance de la tâche
réalisée, on peut envisager l’avenir avec con-
fiance.
Marius Renard.
Grande séance mardi matin dans la salle des
fêtes de l’Exposition : installation solennelle des
jurys : jurys internationaux, jurys de classes.
L’énorme salle des fêtes est archicomble.
Quinze cents personnalités du commerce et
de l’industrie, tant étrangères que belges, ont
été appelés à faire partie des jurys. Et toutes,
y compris leurs suppléants, ont répondu à
l’appel.
C’est M. Hubert qui préside le bureau, ayant
à ses côtés MM. le baron Janssen, le ministre
de Chine, le duc d’Ursel, Dupret, Lemonnier,
Delannoy, Keym, Van der Burch, Gody, Storms,
Chapsal, Albert Wintour, de Escoriaza, Richter,
prince Colonna, Pinard, Corty.
Derrière le bureau tous les commissaires-géné-
raux, commissaires-adjoints, secrétaires, prési-
dents de groupe, etc., etc.
Et, dans la salle, l’élite de toutes les classes
de l’activité sociale.
M. Hubert prononce le discours d’ouverture
que voici : ■
« Messieurs,;^,.
» A l’époque des maîtrises et des jurandes,
la capacité technique des industriels et des arti-
sans était constatée publiquement au moyen
d’épreuves obligatoires. Pour être admis à exer-
cer un métier, il fallait au préalable avoir subi
avec succès l’examen voulu.
» La Révolution française entraîna l’abolition
de ce régime peu conciliable, à vrai dire, avec
les exigences de la grande industrie naissante
et qui d’ailleurs, à son déclin, avait donné lieu
à des abus nombreux.
» Cependant, si la liberté offrit d’immenses
avantages, elle présenta aussi des inconvénients.
On vit notamment s’établir une foule de gens
qui, ne possédant pas l’habileté requise, encom-
brèrent le marché de produits de mauvaise qua-
lité.
» C’est de la constatation de cet état de
choses que naquit un jour l’idée d’organiser
des expositions.
» Dans la pensée des promoteurs, celles-ci
devaient procurer aux producteurs de toute caté-
gorie une incomparable occasion de se faire
connaître et apprécier du grand public. De leur
côté, les consommateurs devaient trouver dans
ces manifestations solennelles de toutes les acti-
vités un moyen pratique de discerner l’ivraie du
bon grain.
» On ne s’en tint pas là.
» Il parut expédient de remettre aux expo-
sants qui s’étalent distingués un document sus-
ceptible d’être exhibé en tout temps, document
dont il leur serait notamment loisible de se
servir pour édifier les acheteurs étrangers.
» De là les diplômes qui, naturellement, fu-
rent gradués d’après le mérite des lauréats.
» De là aussi le caractère de concours que
les expositions présentèrent dès l’origine.
LES JURYS
» Il importe cependant, Messieurs, de ne
point se méprendre sur la portée exacte de cette
dernière observation, spécialement lorsqu’il s’agit
d’une exposition universelle et internationale.
» Dans la réalité, je l’ai dit à maintes re-
prises, il ne s’agit aucunement d’un concours
entre nations. Telle nation participe officielle-
ment, ce qui, indépendamment d’avantages de
nature diverse, procure aux organisateurs le
concours puissant de l’autorité publique. Les
représentants de tel autre pays, au contraire,
ne peuvent compter que sur les efforts de l’ini-
tiative privée pour recruter des exposants. Il
POLISSEUR DE MARBRE.
est à remarquer, au surplus, que dans tous les
cas l’adhésion des intéressés est complètement
libre. L’autorité publique elle-même n’agit que
par la persuasion. Si bien que l’on voit quelque-
fois des firmes de première importance prendre
la regrettable résolution de s’abstenir.
» Mais si une exposition ne permet pas de
déterminer d’une manière précise l’activité res-
pective des diverses nations participantes, elle
constitue véritablement un concours entre les
producteurs considérés individuellement.
» Chaque exposant tenant à l’honneur de pré-
senter ce qu’il a produit de mieux, peut être
considéré, en principe, comïne d’autant plus mé-
ritant que les récompenses obtenues par lui
sont plus hautes. En fait, ces distinctions consti-
tuent en sa faveur une recommandation quasi-
officielle et peuvent à ce titre exercer sur sa
renommée professionnelle et la prospérité de ses
affaires une affluence considérable. A défaut
d’autre preuve, le pullulement des expositions
de contrebande, principalement organisées en
vue du trafic des diplômes, suffirait à le dé-
montrer.
» L’attribution des récompenses présente donc,
dans toute exposition, une importance capitale.
Or, en thèse générale, on peut dire d’un diplôme
qu’il vaut ce que vaut le jury qui l’a décerné.
» Tout d’abord, Messieurs, il va de soi que
le juré doit être un homme de grande compé-
tence.
» Il ne s’agit pas seulement, chose qui n’est
pas toujours facile, de ranger les divers expo-
sants par ordre de mérite. Il peut arriver que
les premiers classés eux-mêmes n’aient pas droit
■à la distinction la plus élevée. Il faut encore,
par conséquent, que le juré soit capable de
déterminer d’une manière absolue le degré de
»«♦mérite correspondant à chaque catégorie de di-
plômes.
» Habituellement, faut-il le dire, les intéressés
sont seuls à posséder une compétence aussi
approfondie. Dans cette hypothèse, il n’y a
qu’une solution. Comme il faut, pour pouvoir
statuer décemment sur l’habileté des autres, être
soi-même d’une habileté incontestée, on choisit
les membres du jury parmi leS'exposants qui
se sont distingués davantage. C’est dire que le
fait de siéger comme juré équivaut généralement
à l’obtention de la plus haute récompense.
» Ce n’est pas tout. Il ne suffit pas au juré
de posséder à un degré éminent toutes les con-
naissances requises. Comme il fait, somme toute,
office de juge, il doit en outre, tant au point
de vue de l’intelligence qu’au point de vue
du caractère, offrir des garanties particulières.
On est, notamment, en droit d’exiger de lui
un jugement droit et sûr, un sentiment de
l’équité poussé jusqu’au scrupule, une indé-
pendance et une impartialité défiant toute sus-
picion.
» Messieurs,
» En nommant les membres du jury de l’Ex-
position de Bruxelles, les divers gouvernements
intéressés se sont inspirés uniquement du désir
d’assurer le plein succès de cette œuvre gran-
diose.
» C’est vous dire que l’assemblée que j’ai
l’honneur de présider en ce moment représente
l’élite de ceux qui, tant en Belgique que dans
les autres pays participants, se distinguent dans
les diverses branches de l’activité économique,
sociale et scientifique.
» Au nom du gouvernement belge, je remercie
les membres de ce brillant aéropage d’avoir bien
voulu nous apporter le précieux et indispensable