Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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concours de leurs lumières et de leur dévoue-
ment. Tout me donne la certitude que, par
un examen attentif et consciencieux, ils sauront
placer leurs sentences non seulement à l’abri
de toute critique mais encore au-dessus de toute
discussion.
» Messieurs, je remets entre vos mains ce
à quoi la Belgique tient en ce moment par-
dessus tout : la bonne renommée de l’Exposition
universelle et internationale de Bruxelles ! »
On applaudit le discours du ministre, et M.
Gody donne ensuite lecture d’une liste indiquant
les pays aux jurés desquels sont dévolues les
fonctions de président, vice-président et secré-
taire-rapporteur de chaque classe.
La séance est levée et les groupes se dirigent
vers les locaux qui leur ont été respectivement
désignés pour former leurs bureaux.
LA SECTION AUTRICHIENNE
Je me suis laissé dire que si les pourparlers
avec les gouvernements étrangers se fussent
engagés quelques mois plus tôt, . l’empire
austro -hongrois eut, comme les vingt autres,
honoré l’Exposition universelle et internationale
de Bruxelles d’une participation officielle. Mais
des raisons politiques et diplomatiques, impé-
rieuses hier, dissipées aujourd’hui, nous ont pri-
vés de ce concours. Il n’en faudrait point con-
clure que le compartiment qui s’étend, comme
ceux des autres nations ayant renoncé à l’édili-
cation d’un pavillon spécial, perpendi-
culairement à la Galerie des Machines,
est dépourvu d’importance et d’intérêt.
Loin de là. Nous visiterons ensemble,
au contraire, si vous le voulez bien,
l’espace si heureusement employé par
les exposants autrichiens, et qui ne le
cède en rien, pour la méthode, l’abon-
dance et la coquetterie, aux galeries
voisines que nous avons parcourues ou
parcourrons de compagnie : celles de la
Perse, de la République Dominicaine,
du Danemark, du Japon, de la Turquie,
de la Suisse, des Etats-Unis.
Vienne est une de ces quelques villes
caractéristiques du monde dont il suffit
d’entendre prononcer ou de lire le nom
pour que s’éveillent aussitôt des idées
très précises, pour que s’évoquent spon-
tanément quelque originalité, faite de
faste ou de pittoresque, de gloire ou de
gaîté, de tradition ou de modernisme in-
tense.Vienne, comme.Venise, Rome, Bru-
ges, Paris, New-York ou Pékin, est atta-
chée à une universelle renommée dont
rien ni personne ne pourraient la séparer.
La sienne est faite du prix que nous
attachons à son goût du luxe, de la fête
et de l’élégance. Il nous semble, à y
rêver de loin, que Vienne se résout
en ce Prater égayé de musiques et de
lumières, parcouru par des équipages
princiers emportant des femmes qui
toutes sont des beautés parées de mer-
veilles ; il nous semble aussi que Vienne se
résout en ce Graben bordé de magasins, somp-
tueux autant que des palais, offrant aux pas-
sants la fête incessante de leurs vitrines de
féerie.
Nous ne possédons ici, évidemment, que de
pâles reflets de cette vie et de ces spectacles
et du cachet très particulier dont ils s’entourent.
Néanmoins 1’ « article viennois », le bibelot joli,
la fantaisie gracieuse sont répandus à profu-
sion ; ils donnent au visiteur une exacte im-
pression de ce que l’Autrichien apprécie dans
la futile séduction, l’agréable diversité, l'artis-
tique coquetterie des mille objets gracieux pou-
vant servir à orner le décor ou à embellir ceux
et celles qui s’y meuvent.
La maroquinerie, l’orfèvrerie, l’industrie si
variée des menus objets d’art, des statuettes,
de ces riens qui garnissent délicieusement éta-
gères et vitrines, des travaux moins délicats,
sculptés ou tournés dans le merisier à la sombre
écorce lisse, d’autres ciselés ou gravés en maté-
riaux plus, précieux, des meubles même aux
formes avenantes soulignées par de claires gar-
nitures de cuivre ou de nickel, des ustensiles
ingénieux fie ménage et de bureau, des bro-
deries et des dentelles, des bronzes et des bijoux
de corail, emplissent et recouvrent les comptoirs
LA SECTION AUTRICHIENNE.
adroitement mis en valeur par des vendeuses
qu’il semble qu’on ait voulues, elles-mêmes,
accortes et engageantes dans le dessein d’har-
moniser jusqu’en ses moindres détails ce coin
des halles sympathique à tous les regards.
Comme pour accroître encore là puissance de
cette séduction, on a très habilement suggéré
aux visiteurs du compartiment le désir de partir
vers ces pays où la beauté des sites naturels
réserve des surprises enthousiastes. Il n’est, dans
cet ordre d’idées, meilleure propagande que celle
de l’image. Allez regarder les reproductions
des paysages ensoleillés de la « Riviera autri-
chienne », de ce paradis, que nous ne connais-
sons guère, des environs de Lovrana, de Mi-
ramar, de Raguse ou d’Abbazia dont les noms
même ont des consonnances musiciennes ; allez
rêver à de beaux voyages au pays sauvage des
vallées et des hauts plateaux tyroliens ou des
roches dolomitiques, devant les vues éloquentes
prises entre Innsbrück et Gratz, ou bien dans
les parages du légendaire château de Semme-
ring ; allez voir les interprétations aux coloris
chauds et aux lignes suggestives que des peintres
tchèques ont brossées de la cité de Prague où
s’érige l’antique basilique de Sanct-Veit, et vous
caresserez l’espoir de partir un jour vers ces
sites et vers ces villes à l’impérieuse attirance.
Ce qui étonne, c’est que la mode
féminine, si brillamment représentée par
des che"s-d’œuvre très courus en d’au-
tres endroits de l’Exposition, ne soit pas
mise en valeur dans cette section dont
les grands couturiers viennois, réputés
à juste titre, eussent aisément corsé
l’intérêt.
Les bières célèbres de Pilsen, par
contre, y sont brillamment en vedette.
Mais plus paradoxale est peut-être
la présence, au milieu de tant de choses
uniquement faites pour orner et pour
plaire, d’un stand, minuscule il est vrai,
mais bien sévère cependant, où la Fa-
brique impériale d’armes de Steyr a cru
devoir offrir à la vue des spécimens
de ses engins meurtriers. Depuis le
mignon revoir er, orfévré comme un bi-
jou, sournoisement inoffensif comme un
joujou, jusqu’à l’inquiétante tnitraillev.se
dont bée la gueule d’acier bruni et se
gonfle la culasse bourrée de tragiques
munitions, une remarquable collection
d’armes jette sa note discordante —
mais, hélas ! compréhensible — dans
le concert par ailleurs uniquement allè-
gre et pimpant.
Puis voici l’éblouissement des cris-
taux, le feu d’artifice que jettent les
milliers de facettes des tailles si artiste-
ment ouvragées. Il y aurait une étude
curieuse — et peut - être la tente-
rai-je un de ces jours — à faire
sur la richesse et l’originalité, comparées des
faïences, des porcelaines et des cristaux d’art
que l’on peut admirer dans telles halles ou tels
pavillons. Nous signalerions de la sorte les
œuvres en pâte ’ dure, aux tons glacés volon-
tairement froids, aüx camaïeux de bleus et de
gris parfois piqués d’une note rouge ou noire,
aux blancheurs laiteuses, d’une si originale et
riche perfection, qui font la célébrité de la
Manufacture royale de Copenhague. Nous sui-
vrions, grâce aux spécimens admirables abon-
damment envoyés par la Manufacture royale de
Saxe à Meissen, l’histoire de la porcelaine depuis
sa naissance, au temps, vieux de deux siècles
déjà, où Dresde trouva le secret de cette pâte
opaline et transparente qui est restée sa gloire ;
et nous assisterions de la sorte à l’aboutisse-