ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 233 de gens hurlant à la mort et les montrer dans toute leur redoutable horreur. Peut-être voudrait-on un peu plus de mou- vement dans la marche en avant de cette foule ardente. Il semble que certains personnages se sentent regardés et posent devant le public. CONSTANT VAN OFFEL. — On va crucifier un homme. Que M. Constant Van Offel se souvienne des célèbres marches au Calvaire des grands maîtres de jadis ; qu’il se souvienne du vent de folie qui paraissait les emporter vers le crime pro- chain et la mort impatiente. M. Firmin Baes a dessiné une charrue hallu- cinante qui se détache sur un ciel de tempête, déchiré par une mystique éclaircie. Le sym- bole m’en paraît légèrement emphatique. Dans cette même note idéalisée, je lui préfère de beaucoup la Rafale et la Vieille Barrière, de l’excellent aquafortiste Marc-Henry Meunier. Lui aussi nous montre de simples objets aux- quels il prête une farouche grandeur, mais l’im- pression est simple, prenante, clairement expri- mée en dépit de son allure mystérieuse. C’est la vie intime et farouche des choses qui par- fois, au crépuscule, semble s’animer étrange- ment ; une simple barrière de bois, une chose inerte, peut nous donner une émotion profonde si l’artiste sait l’animer d’une vie singulière et multiple. Cette force de suggestion se re- marque encore dans la Rafale, qui, sous le ciel noir, ploie les arbres sous sa poussée puissante. M. Marc-Henry Meunier, sans cesse en progrès, s’affirme comme un de nos plus talentueux artistes, un de ceux qui possèdent au plus haut Point, chez nous, le don de la composition alliée a l’habileté du métier. Le mysticisme de M. Henri Ottevaere est plus concentré et plus complexe. Cet artiste se plait à reproduire, en des dessins teintés, les vastes étendues de nos polders campinois quand 1 arc-en-ciel déploie ses couleurs ou lorsque la lune répand sa douteuse lumière. Mais, ici, l’impression est moins réaliste ; elle ne nous est Pas donnée par les choses elles-mêmes, mais Par l’étendue, l’espace dans lesquelles elles sont contenues ; la conception est plus métaphysique, et de là vient peut-être qu’elle se communique moins directement. Un certain nombre d’artistes répètent dans leurs dessins ou eaux-fortes la manière de leurs tableaux. C’est ainsi que M. Victor Gilsoul nous montre dans ses eaux-fortes en couleur (Cité flamande sous la neige et Vieilles masures au bord de la Dyle) ces délicieux paysages urbains où il excelle et dans lesquels il évoque l’âme solitaire et mélancolique des Flandres. C’est ainsi que M. Omer Coppens nous rend, dans le Soir de Noël ou le Quai du Miroir à Bruges, ces aspects nocturnes de villes mortes qu’éclairent d’une étrange lumière des lampes placées derrière les rideaux d’une fenêtre ou la clarté éblouissante et conquérante d’une lan- terne. Signalons encore brièvement les œuvres les plus remarquables qui retiennent notre attention dans le compartiment belge du blanc et noir, dénomination qu’il faut prendre ici dans sa plus large acception, puisqu’elle comprend l’eau-forte en couleur et le dessin rehaussé : ’Victor gilsoul. — Ville flamande par temps de neige. le Vieux Porche, de M. Julien Celos ; les por- traits de M. Albert Cels ; les Barques, de M. Gisbert Combaz ; VEmbarquement pour Cythère, d’après Watteau, de M. Auguste Danse ; l'Epo- pée du Christ, de M. Arthur Craco ; les études de M. Ensor ; le Voleur de chiens, de M. Franz Gaillard ; la Maison Arents, de M. Albert Goe- thals ; les eaux-fortes de MM. Hazlédine et Franz Heins ; les dessins de Georges Minne ; le Cal- vaire, de M. Isidore Opsomer ; la Hiercheuse, de M. Armand I^assenfosse ; Dans le Port, de M. Maurice Seghers ; les Avocats, de M. Emile Thysebaert ; les Vieilles Maisons, de M. Martin Van den Loo, etc. Ces artistes sont les familiers de nos expositions du Cercle ou du Musée moderne ; nous connaissons leurs manières qu’aucun élément nouveau n’est venu modifier. Nous passerons rapidement en revue les com- partiments étrangers du blanc et noir qui ne nous offrent pas une aussi grande variété de composition que celui de la section belge. Dans la section française, quelques noms très connus sollicitent notre attention : celui de M. Jean Veber? ce Breughel modernisé, dont un curieux dessin en couleur, Le Soleil luit pour tous, nous évoque une de ces Icermesses fantaisistes où l’artiste nous montre de gros bourgeois ventrus buvant, festoyant, aimant au seuil de l’auberge ricanante. Voici encore le lithographe Camille Bellanger, avec la Mort d’Abel; M. Albert Besnard, avec une Etude de têtes; M. Bernard Boutet de Mouvel, avec l'Heure du Repas; M. Félix Bracquemond, avec Le Coq et Jeannot Lapin; MM. Belleroche et Chahine, qui exposent, dans la section inter- nationale, l’un de délicieux portraits, l’autre une ravissante pointe-sèche, Ghemma; M. Cottet, avec le Feu de la Saint-Jean; M. Maurice Eliot, avec Baisers discrets; M. Auguste Rodin, avec un portrait de Victor Hugo. On sait qu’il existe en Hollande toute une école de graveurs et d’aquafortistes remarqua- bles. Les noms de M. A.-J. Bauer, dont l’ima- gination luxuriante se plaît à reconstituer les fastes orientales ; celui de M. Graadt van Rog- gen (Chêne mort, Meule de foin) ; de- M. Storni van ’s Gravesande (Port de Hambourg, Coucher de Soleil d'une si vigoureuse et pittoresque