Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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de gens hurlant à la mort et les montrer dans
toute leur redoutable horreur.
Peut-être voudrait-on un peu plus de mou-
vement dans la marche en avant de cette foule
ardente. Il semble que certains personnages se
sentent regardés et posent devant le public.
CONSTANT VAN OFFEL. — On va crucifier un homme.
Que M. Constant Van Offel se souvienne des
célèbres marches au Calvaire des grands maîtres
de jadis ; qu’il se souvienne du vent de folie
qui paraissait les emporter vers le crime pro-
chain et la mort impatiente.
M. Firmin Baes a dessiné une charrue hallu-
cinante qui se détache sur un ciel de tempête,
déchiré par une mystique éclaircie. Le sym-
bole m’en paraît légèrement emphatique. Dans
cette même note idéalisée, je lui préfère de
beaucoup la Rafale et la Vieille Barrière, de
l’excellent aquafortiste Marc-Henry Meunier.
Lui aussi nous montre de simples objets aux-
quels il prête une farouche grandeur, mais l’im-
pression est simple, prenante, clairement expri-
mée en dépit de son allure mystérieuse. C’est
la vie intime et farouche des choses qui par-
fois, au crépuscule, semble s’animer étrange-
ment ; une simple barrière de bois, une chose
inerte, peut nous donner une émotion profonde
si l’artiste sait l’animer d’une vie singulière
et multiple. Cette force de suggestion se re-
marque encore dans la Rafale, qui, sous le ciel
noir, ploie les arbres sous sa poussée puissante.
M. Marc-Henry Meunier, sans cesse en progrès,
s’affirme comme un de nos plus talentueux
artistes, un de ceux qui possèdent au plus haut
Point, chez nous, le don de la composition alliée
a l’habileté du métier.
Le mysticisme de M. Henri Ottevaere est
plus concentré et plus complexe. Cet artiste se
plait à reproduire, en des dessins teintés, les
vastes étendues de nos polders campinois quand
1 arc-en-ciel déploie ses couleurs ou lorsque
la lune répand sa douteuse lumière. Mais, ici,
l’impression est moins réaliste ; elle ne nous est
Pas donnée par les choses elles-mêmes, mais
Par l’étendue, l’espace dans lesquelles elles sont
contenues ; la conception est plus métaphysique,
et de là vient peut-être qu’elle se communique
moins directement.
Un certain nombre d’artistes répètent dans
leurs dessins ou eaux-fortes la manière de leurs
tableaux. C’est ainsi que M. Victor Gilsoul nous
montre dans ses eaux-fortes en couleur (Cité
flamande sous la neige et Vieilles masures au
bord de la Dyle) ces délicieux paysages urbains
où il excelle et dans lesquels il évoque l’âme
solitaire et mélancolique des Flandres.
C’est ainsi que M. Omer Coppens nous rend,
dans le Soir de Noël ou le Quai du Miroir
à Bruges, ces aspects nocturnes de villes mortes
qu’éclairent d’une étrange lumière des lampes
placées derrière les rideaux d’une fenêtre ou
la clarté éblouissante et conquérante d’une lan-
terne.
Signalons encore brièvement les œuvres les
plus remarquables qui retiennent notre attention
dans le compartiment belge du blanc et noir,
dénomination qu’il faut prendre ici dans sa
plus large acception, puisqu’elle comprend
l’eau-forte en couleur et le dessin rehaussé :
’Victor gilsoul. — Ville flamande par temps de neige.
le Vieux Porche, de M. Julien Celos ; les por-
traits de M. Albert Cels ; les Barques, de M.
Gisbert Combaz ; VEmbarquement pour Cythère,
d’après Watteau, de M. Auguste Danse ; l'Epo-
pée du Christ, de M. Arthur Craco ; les études
de M. Ensor ; le Voleur de chiens, de M. Franz
Gaillard ; la Maison Arents, de M. Albert Goe-
thals ; les eaux-fortes de MM. Hazlédine et Franz
Heins ; les dessins de Georges Minne ; le Cal-
vaire, de M. Isidore Opsomer ; la Hiercheuse,
de M. Armand I^assenfosse ; Dans le Port, de
M. Maurice Seghers ; les Avocats, de M. Emile
Thysebaert ; les Vieilles Maisons, de M. Martin
Van den Loo, etc. Ces artistes sont les familiers
de nos expositions du Cercle ou du Musée
moderne ; nous connaissons leurs manières
qu’aucun élément nouveau n’est venu modifier.
Nous passerons rapidement en revue les com-
partiments étrangers du blanc et noir qui ne
nous offrent pas une aussi grande variété de
composition que celui de la section belge.
Dans la section française, quelques noms
très connus sollicitent notre attention : celui
de M. Jean Veber? ce Breughel modernisé, dont
un curieux dessin en couleur, Le Soleil luit
pour tous, nous évoque une de ces Icermesses
fantaisistes où l’artiste nous montre de gros
bourgeois ventrus buvant, festoyant, aimant au
seuil de l’auberge ricanante. Voici encore le
lithographe Camille Bellanger, avec la Mort
d’Abel; M. Albert Besnard, avec une Etude
de têtes; M. Bernard Boutet de Mouvel, avec
l'Heure du Repas; M. Félix Bracquemond, avec
Le Coq et Jeannot Lapin; MM. Belleroche et
Chahine, qui exposent, dans la section inter-
nationale, l’un de délicieux portraits, l’autre
une ravissante pointe-sèche, Ghemma; M. Cottet,
avec le Feu de la Saint-Jean; M. Maurice
Eliot, avec Baisers discrets; M. Auguste Rodin,
avec un portrait de Victor Hugo.
On sait qu’il existe en Hollande toute une
école de graveurs et d’aquafortistes remarqua-
bles. Les noms de M. A.-J. Bauer, dont l’ima-
gination luxuriante se plaît à reconstituer les
fastes orientales ; celui de M. Graadt van Rog-
gen (Chêne mort, Meule de foin) ; de- M. Storni
van ’s Gravesande (Port de Hambourg, Coucher
de Soleil d'une si vigoureuse et pittoresque