ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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234 L'EXPOSITION DE BRUXELLES exécution) ; de M. Derksen van Angeren, ont depuis longtemps conquis une réputation uni- verselle. Nous avons dit déjà les mérites des dessins de l’italien Alberto Martini qui, après Poë, Baudelaire et Wells, s’efforce de créer un frisson nouveau. Dans la section internationale, nous remar- quons de curieux dessins décoratifs de M. Lebe- dew Ostreoumow, des architectures se dessinant audacieusement dans la blancheur d’un ciel sep- tentrional, esquisses délicates et fraîches ; les eaux-fortes en couleur de M. M. Falileew (Sur le Volga, Mur du Monastère) ; celles de M. Ivan Formine ; les aspects de ville de M. Mstilaw Dobouginski ; les illustrations de M. Nicolas Ivanoff ; les très intéressantes eaux-fortes de M. Emile Zoir, et en terminant, pour rappeler tout le bien que nous en pensons et que nous en avons dit déjà, le savoureux dessin rehaussé du Suédois Carl Larsson. Arthur de Rudder. L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR III L’Allemagne Le visiteur éprouve tout d’abord une décep- tion. Il demande aux gardiens où est le stand de l’Enseignement supérieur et on lui répond qu’il n’y en a point. Vite, il consulte son cata- logue. Mais le catalogue est muet. Le hall des cultes (on a voulu dire: de la culture, j’imagine), qui englobe l’industrie du livre, les instruments de précision et la chirurgie, ren- ferme vingt-trois salles consacrées à l’Enseigne- ment. Mais il n’y a là que des documents et des renseignements sur les études primaires, secondaires et normales. Le catalogue va même jusqu’à parler de « deux moitiés de notre ensei- gnement public », qui seraient l’école et le gym- nase. Est-ce un oubli ? Est-ce voulu ? C’est voulu ; car un autre catalogue, plus détaillé et dont on, vous, fait# cadeau avec une libéralité qui n’exclut pas le discernement, vous avertit dans son avant-propos qu'on a été con- traint à des amputations vu le manque de place et aussi la difficulté qu’il y a d’exposer d’une façon générale et systématique les résultats de l’activité universitaire. Confessons que la raison est sérieuse et 'que la comparaison avec la France et la Belgique lui donne du poids. N’ai-je pas constaté la quasi-abstention de nos universités d’Etat, et aussi que celle de Paris s’effaçait devant ses succursales de province ? On dirait d’une bonne mère qui se prive pour que ses enfants mangent à leur faim. En Allemagne, où la décentralisation est la, conséquence forcée SECTION ALLEMANDE. — UNE BIBLIOTHÈQUE. du régime politique et administratif, on ne pou- vait exiger une telle abnégation, et les Uni- versités n’exposent point, de peur de devoir trop exposer. * * * E pur si muove... Et pourtant les Universités ne sont pas totalement absentes. Dans le prin- cipal hall de l’Enseignement, tapissé de livres et ouvert du côté des Arts industriels, auxquels on accède par un double escalier, des sièges invitent le visiteur au repos, mais aussi à la méditation. Dans chaque coin, ils sont disposés autour d’une table, chargée d’albums, de livres, de fardes documentaires. Le hasard met une de ces fardes entre mes mains, puis une deu- xième, puis une autre. C’est le signe de présence des établissements d’enseignement supérieur, qui y ont classé des pièces officielles, des pro- grammes, des circulaires, etc. La sélection est habile et heureuse ; car elle nous renseigne sur toute une série d'institutions nées à l’ombre de l’Université et qui la transformeront peu à peu. Ce sont d’abord les cours de vacances. Vous vous rappelez que j’ai mentionné ceux de Nancy, de Grenoble, etc., leur vogue grandissante et la démocratisation intellectuelle, dont ils étaient l’indice rassurant. L’Allemagne ne le cède pas à la France à cet égard, et si l’on veut bien réfléchir que ses universités étaient encore, il y a quelques années, des temples fermés aux profanes, interdits même aux femmes, il y a lieu d’être surpris du changement de front que l’ou- verture de « Feriencursies » suppose chez l’un des peuples les plus traditionalistes qui soient. Les cours de vacances existent dans un certain nombre d’universités et ils s’adressent à deux catégories bien distinctes, aux étrangers d’abord, ensuite et surtout aux instituteurs et professeurs. Pour ceux-ci, ils constituent la meilleure for- mule de mise au courant d’un savoir qui com- mence à se défraîchir, comme un vêtement élimé, au milieu des soucis professionnels ou sous l’ac- tion déprimante de la routine scolaire ; ou bien (et c’est aux primaires que je pense) il est la révélation saisissante d’une atmosphère autre- ment pure et salubre que celle où l’instituteur est condamné à vivre ; après avoir connu les rudiments de la science à l’école normale, le voilà tout à coup assis sur les mêmes bancs que les futurs « docteurs », remaillant la parole des plus fameux maîtres et autorisé à ques- tionner ceux-ci, à leur demander une règle de vie intellectuelle et une méthode de travail. Et quel libre esprit règne dans ces cours de vacances ! On y enseigne toutes choses, sans arrière-pensée philosophique et pédagogique. A Yena, à partir du 4 août de cette année, Mme Ada Weinel, doctoresse en philosophie, traitera des miracles du Nouveau-Testament et de la façon dont on peut en parler dans l’école. Ailleurs, on fait appel à des maîtres français. Le professeur Souviau, de Caën, est chargé d’un cours littéraire à Marbourg ; à Kaisers- lautern, c’est un professeur du lycée du Puy qui tient le même emploi ; à Dantzig, c’est à deux Français qu’on a confié le soin d’enseigner, et dans leur langue, la géographie et l’histoire de leur pays et l’histoire de leurs lettres. A Munster, la théologie catholique fait tous les frais du programme ; ailleurs, ce sont les scien- ces, etc., etc. J’ai nommé des villes non-universitaires, et voilà une seconde innovation, qui a son prix. Les Allemands ont deviné le parti qu’on pouvait tirer de cette méthode de colonisation scienti- fique, si j’ose dire ; à Lubeck, à Neuwied, ail- leurs encore on ouvre des cours qui attirent un public dont on devrait se passer à vingt lieues de là, dans la ville morte où chôme à cette date l’Université. On y attire surtout des femmes, institutrices ou non, que le désir d’apprendre détermine soit à un exode, soit, dans leur ville même, à un sacrifice de temps et d’argent. Le sacrifice n’est, d'ailleurs, plus inutile. Jusqu’en 1908, la femme ne pouvait franchir le seuil de l’Université ; l’y admettait -on, elle devait renoncer aux diplômes et certificats réservés aux seuls étudiants mâles. Le décret du 18 août 1908 a entre-bâillé la porte de ces établissements supérieurs (1) ; le (1) 1 856 femmes sont inscrites dans les 21 universités de l’Empire, au lieu de 1,432 au semestre précédent, de 320 en 4908.