ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 235 3 août 1909, un autre décret créait le diplôme de Y Oberlehrerin, c’est-à-dire de la femme se destinant à l’enseignement secondaire. Jus- que-là, une Allemande ne pouvait enseigner que dans l’école primaire ; il est vrai qu’elle y faisait, là et surtout dans les familles, une rude con- currence à l’homme. On peut suivre à l’Exposition la courbe qui se dessine déjà et qui nous montre la femme courant à l’assaut des diplômes supérieurs. Dans la salle 16, on a réuni des photographies, pro- grammes, etc., de l’école supérieure de jeunes filles de Leipzig, ouverte en 1899 (ce fut là première, annexée à l’Ecole normale d’institu- trices du lieu. Il s’est exactement passé là ce qui s’est passé chez nous. Le jour où l’on s’est aperçu qu’il fallait donner à la jeune fille de la haute et moyenne bourgeoisie une édu- cation moderne, on a cherché un point d’appui dans les institutions existantes, et les écoles normales primaires ont fourni le moins chan- celant. A Berlin (salle 22), et tout juste depuis un an, on a de même annexé à l’Ecole nor- male d’institutrices un lyceum, le premier de l’espèce, pour les jeunes bourgeoises « qui ont passé par une école supérieure à dix classes ». Il y avait alors belle lurette que Mmc Gatti de Gamond avait, à Bruxelles, rénové l’ensei- gnement féminin, et on nous pardonnera cette bouffée d’orgueil national, lorsqu’on voit que, chez nos grands voisins, le souci de la haute culture féminine date d’hier. * * * Mais il faut revenir au sexe laid et dire quelques mots des créations récentes, par quoi s’affirma le sens novateur des universités alle- mandes. La plus curieuse est peut-être l’organi- sation de voyages d'étudiants, non seulement dans les pays voisins, mais en Orient et jusque dans l’Afrique australe. Un comité s’est notam- ment constitué, ayant à sa tête le célèbre docteur ■Leydai, celui-là même qui opéra l’empereur Frédéric. Il a pour programme de faciliter aux jeunes médecins des voyages d’études. Mais de- puis longtemps, les divers gouvernements de l’Empire se sont préoccupés de ce complément de formation intellectuelle et les étudiants se préparant à la thèse et à l’examen de docteur sont autorisés à faire, dans un établissement supérieur de l’étranger, deux des neuf semestres d’études que comportent les règlements acadé- miques. Pour les normaliens du degré supérieur, c’est- à-dire les futurs professeurs, une initiative fran- çaise a permis qu’ils bénéficiassent d’avantages peu différents. Depuis le 27 mars 1905, ils peuvent, en effet, lorsqu’ils justifient d’une con- naissance suffisante de notre langue et ont subi l’examen À'Oberlehrer, être l’objet d’un .. on échange officiel avec des licenciés français. Ceux-ci vont passer six, neuf ou même douze mois en Allemagne et, répartis en un certain nombre de gymnases et de Realschulen, ils y sont « chargés des exercices pratiques de con- versation française avec les élèves ». Les Alle- mands font la même besogne en France. Aucun dressage ne vaut évidemment celui-là. * * * Telles sont quelques-unes des révélations que nous offre la paperasse enfermée dans des cou- vertures sévères sur une table du hall de l’ensei- gnement allemand. Elles sont singulièrement instructives, car elles nous prouvent l’effort d’é- mancipation accompli en ces dernières années dans ces vieilles maisons du savoir, dont Heine a parlé sans excès de révérence. Au milieu du gigantesque labeur d’enfantement continu, qui fait de l’Allemagne une vaste forge mu- gissante, il semble qu’un esprit nouveau se soit emparé des universités et que ces laboratoires d’érudition et d’enquêtes expérimentales tendent à devenir, elles aussi, des écoles de vouloir énergique et réaliste. L’admission des femmes, l’internationalisme relatif des maîtres et des élèves, voilà ce qui tend à y prédominer sur la spéculation désintéressée ; voilà du moins ce qu’on peut apprendre de l’enseignement supé- rieur allemand à l’Exposition de Bruxelles. M. WILMOTTE. Les problèmes de la Verrerie optique moderne La marche des rayons lumineux nous ouvre à volon- té les champs de l’infiniment petit et de l’infiniment grand. — Les verres homogènes. — Les verres incolores. — Les verres qui laissent passer les rayons ultra-piolets. — Les verres colorés. Les progrès les plus déroutants qui soient aujourd’hui à présenter à nos contemporains sont certainement ceux de la verrerie optique mo- derne. Il faut entendre par verrerie optique le verre destiné à la fabrication des lentilles, des prismes, etc. qui doivent être montés dans les instruments de la mécanique scientifique, tels que les objectifs photographiques, les téles- copes, les spectroscopes, etc. Nous donnerons une idée sommaire de l’influence que peuvent avoir sur les corps les différentes structures intimes du verre par un exemple emprunté à la microbiologie : une même espèce de bactérie ne se développera pas de la même façon dans deux tubes d’expérience, si l’un est composé d’un verre dont les éléments constituants le rap- prochent du cristal de roche, et l’autre d’un verre tendre, dit verre allemand. Ces tubes, qui peuvent paraître identiques à la peu perspicace vue humaine, opèrent cependant dans leur épais- seur un triage différent des rayons lumineux, triage qu’ils doivent à leur composition. Mais revenons au verre optique. Le plus pur joyau qui puisse ravir un esprit moderne, c’est la goutte de verre créée par le génie humain pour lui révéler le spectacle de l’infiniment petit. La lentille ! Tournée vers le ciel, elle explore l’univers, nous ouvre l’infini- ment grand, découvre l’invisible, recule les bor- nes de notre monde connu ! Et ce n’est qu’un verre invisible, dont l’idéal serait d’être trans- parent comme une goutte de rosée 1 Tourné vers les mystères de la terre, cette goutte d’eau nous révèle là aussi un autre monde, également illi- uîàa mité, également insondable ! Cette goutte d’eau, ce miracle translucide ne doit rien qu’au génie de l’homme. Elle n’est pas née comme les quartz, les pierres précieuses, d’un jeu brutal et de hasard du feu au sein de la terre, aux époques lointaines, elle a pris naissance par le génie humain, ce sont de savantes combinaisons qui lui ont donné l’être, de longs calculs qui ont déterminé sa forme, précisé ses proportions, LA fonte d’une GRANDE LENTILLE. calculé ses courbes. Elle-nconstitue certainement l’un de ses plus beaux triomphes sur l’igno- rance, sur l’inconnu, sur l’obscurité de la ma- tière hostile. Du creuset du physicien une mer- veille est sortie. Et rien, répétons-le, ne pourrait être offert à l’esprit moderne avide de connaître, qui soit plus surprenant et plus beau que la lentille. A côté de cela, qu’est-ce que le rubis artificiel et le diamant ? Des matières brutes et peu suggestives. Avançons donc ce petit exposé, nous verrons tout à l’heure ce que c’est qu’une lentille et quelles difficultés il a fallu surmonter pour faire rendre à son invisible épaisseur les phé- nomènes merveilleux latents dans les fusions. A l’occasion de l’exposition d’instruments scientifiques qui se fit à Londres en 1876, un savant allemand rédigea un rapport sur l’état de l’optique microscopique. Ce rapport établis- sait que l’optique, pour progresser, avait besoin d’un plus grand nombre de verres différents. On ne fabriquait alors que deux genres de verre, le crown, composé essentiellement de soude, de silice et de potasse, et le flint, fait des mêmes produits, avec addition d’oxyde de plomb. Les phénomènes de réfraction et de dispersion des rayons lumineux, qui ont la plus grande impor- tance en optique, sont faibles dans le crown, et sont forts dans le flint. On s’en tenait aux lentilles de l’un ou l’autre de ces verres, ce qui était absolument insuffisant pour espérer résoudre, par le grossissement ou la pénétra- tion, les mystères de l’infiniment petit. Le rapport allemand avait été lancé comme une sorte d’appel mondial à un dévouement scientifique qui pourrait se rencontrer. Comme la verrerie scientifique ne représentait qu’une quantité tout à fait négligeable dans les affaires, aucun verrier n’avait jamais voulu entreprendre