Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE DELETELLES
de l’avenue De Mot, se carre, formidable
malgré qu’il s’imprécise dans la brume, le bloc
des étages superposés de colonnades du Palais
de Justice à la calotte par instants dorée dans
des étincelles de soleil.
Au bas des pelouses, enfin, et des parterres,
au delà des deux mastodontesques Dompteurs
PLAINE DES ATTRACTIONS.
(Cliché Poo*.)
de cheval et de taureau raidis sur leurs socles ;
au delà de vingt petits pavillons privés aux
architectures tourmentées, originales ou même
parfois humoristiques, derrière la forêt des mâts
au sommet desquels éclosent les fleurs étranges
et boursoufflées des lampes au ventre d’opale
mat, le décor est fermé par le rideau de fond
inégalablement riche et décoratif qu’a tendu
la Nature, magicienne propice ici plus que par-
tout ailleurs. C’est la lisière du Bois qui borde
par là le vaste enclos et, pour ce jour inaugural,
le printemps l’avait merveilleusement parée de
jeune verdure claire, mise richement en valeur
sur l’horizon du ciel tout bleu.
*
* *
Mais il faut descendre par les chemins -qui
décrivent de larges courbes à travers les jar-
dins magnifiquement fleuris, et nous voilà pas-
sant devant les façades au délicieux et savant
archaïsme des maisons où Liége évoque la
fidélité au glorieux Perron, Anvers le faste
et l’art de la demeure de Rubens, le plus
génial de ses enfants, Gand le souvenir du
passé frémissant des Communiers farouches de
qui les tribuns parlant au peuple surgissaient
au sommet des perrons ceinturés de grilles
en dentelles forgées, ou apparaissaient dans
1 encadrement des fenêtres ouvertes dans les
pignons en escaliers ou au flanc des tourelles
accolées.
Vue -echappee vers la droite nous permet
d’apercevoir le porche de la Salle des Fêtes que
dessine un décor de panneaux et de portiques
simulés au moyen de ces jeux gracieux mais un
peu puérils du lattis vert cloué patiemment
sur des murs teintés clairs.
Non loin de là le Palais des Travaux de la
Femme étend une longue façade blanche, clas-
sique, sobre, au centre de laquelle seul éclate un
peu d’or : cehii qui brille dans l’écusson national
au Lion héraldique.
Et voici, bordant les deux côtés d’une rue
spacieuse, étonnamment animée déjà, bruyante
d’un concert discord de dix petits orchestres de
pinceurs de guitares et de racleurs de cordes,
des pavillons aguichants, maisons exotiques,
chalets alpins, kiosques ou bonbonnières élé-
gantes, le tout frappant l’œil par des formes
imprévues, des trouvailles de pittoresques amu-
santes, des enseignes savoureuses autant que
polyglottes.
Au bout de cette voie qui sera une des joies
de l’abondante Foire d’allégresse, je dépasse la
construction toute blanche, massive, énorme,
crénelée comme un antique et fruste manoir,
aux immenses murs percés de très rares minus-
cules ouvertures entourées d’ornements en bois
patiemment et originalement découpé, que l’Es-
pagne a érigée là dans l’artistique dessein de
reproduire quelques-unes des curiosités vieil-
lottes de l’Alhambra de Grenade. Il me suffit
dès lors de traverser le pont jeté sur l’avenue
du Solbosch et de m’avancer jusqu’au bord
de la terrasse qui voisine avec le magnifique
édifice du royaume Néerlandais, pour découvrir
un nouveau spectacle incomparable.
A mes pieds s’étendent, beaucoup plus vastes
que les précédents, tout autrement ordonnés,
mais non verdis ni fleuri; encore, les jardins
de la Ville de Paris et le jardin géométrique
planté d’ifs de la Hollande.
VILLAGE SÉNÉGALAIS.
C’est un rectangle immense traversé d’allées,
creusé de pièces d’eau, semé de bosquets, paré
de statues. Les halles des nations : (France,
Italie, petits Etats, rejoignant d’une part les
considérables installations rectilignes de l’An-
gleterre, de l’autre les galeries où sourdra la
vie titanesque des machines, là-bas, aux confins
de Boondael, le limitent à l’ouest, sur un de ses
petits côtés. Ses deux grandes faces sont lon-
gées par divers pavillons français d’une part et
le Palais hollandais à l’architecture si élégante
et authentique ; de l’autre par les édifices en
minarets, en pyramides, en campaniles, en dômes,
en pagodes, brossés dans toutes les nuances du
rose, du jaune, de l’azur, de l’orange, pied-à-
terre de je ne sais combien de nations pour
quelques mois rapprochées pacifiquement dans
le plus imprévu des imbroglios géographiques.
Enfin, à l’extrémité orientale de cette plaine
qui sera demain verdoyante et scintillante de
floraisons, se carrent, trapus, étranges, mais
donnant une irrésistible sensation de puissance
logique et de hardiesse féconde, les bâtiments
noirs et blancs qui abritent les mille témoins
de la grandeur et de la prospérité germaniques.
*
* *
Il existe un troidème poiit de vue d'ensemble.
C’est celui d’où l’on découvre le grouillement
paradoxal des hétéroclites constructions qui
semblent se bousculer dans la Plaine des Attrac-
tions. Une rampe agreste s’élève entre des blocs
de rocher pour amener le spectateur sur un
nouveau pont, celui-ci enjambant l’avenue du
Pesage et permettant de revenir vers les halles
et les jardins belges en traversant les espaces
envahis par le plus imprévu des désordres cos-
mopolites : le splendide pavillon canadien, la
pagode chinoise, les reconstitutions autochtones
de la Tunisie, de l’Algérie, de l’Indo-Chine, de
Madagascar voisinent avec vingt minuscules
kiosques de bois frêle, de staff menteur, de
plâtre docile. Clochetons, balcons, portiques,
loggias, encorbellements s’enchevêtrent, s’acco-
lent ou se superposent. Et c’est une fête quasi
incohérente, mais originale en diable de poly-
chromies éclatantes et de gageures de lignes.
Arrêté un instant sur ce pont rustique, on
découvre la complication multiforme des voies
en boucles, en tours, en détours, en montées et
en descentes vertigineuses, sur les charpentes