Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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■liantes desquelles fuiront, désordonnés, les
^agonnets infernaux emportant les fervents du
Hsson gracé de la petite-mort...
so.nt 'es Julees Bumps, les T/ticklers, les
^untains Slides, les Scenic-Railway s, les Mirror
,,a''- ut autres importations américaines d’ima-
gination affolée. C’est l’Arbre géant dont Mi-
^omegas seul eût été digne de cueillir un des
,lni'dux- C est le village aux portes duquel les
miegalais d’ébène battent déjà le monotone
^m mur et rient de toutes leurs dents blanches.
1est la grotte apocalyptique dans l’antre de
aquelle vous emportera un dragon fabuleux aux
nquiétantes prunelles incandescentes...
tout a l’opposé enfin des vastes espaces,
°ut voisin de l’entrée principale, voici le vieux
Dattier de Bruxelles ressurgi du passé. Voici la
Senne en
des ponts
sous des
miniature qui sinue en flânant sous
de pierre en dos d’âne et disparaît
voûtes moussues. Voici le Marché
d’autrefois, à la fois cloître et préau ; voici
l’échoppé et la tour disparue, les attributs spiri-
tuels de l’enseigne ingénieuse. Voici Manneken-
Pis lui-même et puis, dans les venelles tor-
tueuses ou aux fenêtres basses, ou derrière les
comptoirs tout de suite achalandés, voici les
bonnes gens descendus des vieux cadres enfer-
mant les estampes qui nous rappellent (leurs
physionomies sympathiques et leurs costumes
désuets...
C’est Bruxelles-Kermesse, l’art, le pittoresque
et la joie les plus assurés de cette universelle
Fête grandiose où tout sera de la joie, du pitto-
resque et de l’art.
*
* *
Vue d'ensemble, très vite, en cherchant les
endroits privilégiés d’où le regard peut s’attar-
der sur des décors synthétiques, voilà l’Exposi-
tion, voilà notre Exposition.
Elle m’a donné l’impression de l’immensité,
de l’unité, de la variété, de la beauté, de l’origi-
nalité, tout cela se détruisant et se confondant
tout ensemble, par un de ces véritables sorti-
lèges capables seuls de concilier l’inconciliable,
de réaliser l’irréalisable.
Enfants, nous avons tous aimé regarder dans
l’oculaire de ces kaléidoscopes dans les tubes
magiques desquels des fragments hétéroclites de
verres de tcutes couleurs se mouvaient, s’entre-
mêlaient sans règles pour former des dessins
admirables de lignes et de polychromies.
L’Exposition, comme je viens de la voir, est
cette fête étrange et diaprée des yeux.
D’autres qui, eux, écouteront battre le pouls
de cette immense ville éphémère, qui interroge-
ront sa vie et scruteront tout son mécanisme
interne, vous diront comment et pourquoi elle
est aussi la plus féconde des fêtes de l’esprit.
Paul André.
LE ROLE SOCIAL DES EXPOSITIONS
Ce n’est
jamais en vain que tout un peuple
passionne. Et si les Belges prennent à l’E.x-
Iosu.on de Bruxelles un intérêt qui fait passer
1 eurs, yeux tous les autres intérêts au second
Pan, c est que cette Exposition a pour eux une
laute signification. Elle est la matérialisation
s espoirs que l’on fonde sur un règne nou-
^eau, aube d une période de prospérité qui fera
tute a une autre période de prospérité. Après
von manqué a un point inouï de confiance en
mêmes, les Belges d’aujourd'hui manquent
(lue quefois de mesure dans l’admiration qu’ils
ont de leur jeune patrie. Mais la prospérité
ninterrompue de ces dernières années, l’accrois-
ment évident de la richesse publique, le pro-
g^es plus lent, mais incontestable de la culture,
n Ut ,PCUt scrv'r d’excuse à l’enivrement d’un
n’UP 6 d0!11 1 histoire, depuis quelques siècles,
ni étô qu une série de catastrophes, et il
tant de bonne humeur, de faste et de gaîté
tour11'^1 ‘es étrar,gers à venir l’admirer à leur
tiue ceux-ci ne marchanderont assurément
une admiration d’ailleurs légitime. « Venez
cnez nous
fajt ’ venez voir ce que nous avons
reste ce'a vaut 'a Peine d’être vu. Apportez, du
e> ce que vous avez de mieux. Nous ne
régnons pas la comparaison.»
un U f°nd ’toutes les expositions, c’est cela:
peuple qui convie les autres peuples à l’ad-
premiere — la première qui compte
cat 1 de. Lonclres O" 1865, c’était la glorifi-
.1111 ’ Angleterre libre-échangiste et coloni-
’ cede de Paris en 1867, c’était l’effort
d’' r,eme de Empire tentant de donner le plus
les ,P°ssiblô a la façade d’un régime dont
18 .étaient ruinées. Celle de Paris en
c’éU û Ï'e tr-ornPhe de la vitalité française,
dk a République conviant le monde à ad-
uiirer ce
avaj f.duc le peuple et le gouvernement
anit en huit années pour se relever des
Ptres désastres.
i- est encore un triomphe français que célèbre
luth )sll'on de tSSq, centenaire de la Révo-
jj ’ 1 I90°, enfin, clôt le siècle avec orgueil,
autr- est de m$me si nous passons dans les
l’AiiPaXs • Hambourg et Dusseldorf, c’est
orp-i?/]1^'10 industr^le étalant avec un légitime
1 es hrosrès de sa richesse et de sa puis-
sance productive; Chicago et Saint-Louis, ce
sont pour les Yankees les é tapes de la conquête
économique de l’univers qu’ils rêvent pour leur
nation. Enfin, si nous parcourons l’histoire des
expositions belges, ne voyons-nous pas qu’elles
marquent aussi des dates mémorables dans l’his-
toire de notre prospérité croissante ? L’Expo-
sition nationale de 1880, c’est le cinquantenaire,
l’affirmation de l’unité, de la nationalité belge.
Le pays est revenu de la surprise qu’il eut d’être
un pays. Depuis lors, chacune de nos foires
universelles marque une victoire économique.
Celles d’Anvers célèbrent la splendeur de la
métropole commerciale ; celle de Liége montre
le rôle de la grande ville wallonne dans la vie
nationale; celle de Bruxelles en 1897, c’est
l’aube de notre effort expansionniste, pour
parler le jargon à la mode ; celle d’aujourd’hui,
ce sont ses premiers résultats. Universelle fan-
fare des peuples, heureux d’être riches ou de le
paraître.
LE RETOUR DU CORTÈGE ROYAL LE 23 AVRIL.
Et il est bon qu’il en soit ainsi. Dans toute
exposition, à côté de la partie sérieuse que peu
de gens voient, et qui n'intéresse que les spécia-
listes, à côté des renseignements que l'industriel
ou le commerçant trouve dans les stands de ses
concurrents étrangers, à côté de la foire pitto-
resque, de la vie ardente et joyeuse qui ,se
dégage des cafés, des restaurants, des théâtres
plus ou moins exotiques et de tout ce que l’on
appelle du nom un peu barbare d’« attractions »,
il y a tout un côté discours, distribution de prix,
banquets, décorations, tout un bluff officiel dont
il est aisé de sourire : splendeur des arts de la
paix, fraternité des peuples sur le terrain fécond
de l’industrie et de l’art, heureuse émulation
des hommes de science et d’énergie, légitimes
préoccupations des grands intérêts sociaux. 0
belles phrases de discours, dont le « Monsieur
bien informé » ricane ! Il a tort, cent fois tort,
le Monsieur bien informé.