Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
303
Les merveilles de la Mécanique scientifique
Les Appareils de Mesure
Pas de science sans mesures. — Appareils de mesure
pour la Météorologie, la Radioactivité, la Pesan-
teur. — Une balance au 1/2000 de gramme. Le
radiochromomètre. — Une pesée difficile.
Il n’y a pas de science sans instruments, car
il n’y a pas de science sans mesure. Souvent,
on entend cette expression, devenue du langage
courant : les sciences philosophiques, sociales ou
politiques. C’est évidemment un abus de terme.
Il en est de même lorsque l’on dit : les sciences
historiques. Tout ce que l’on a su, en ces
matières, c’est de tenter de leur appliquer les
méthodes d’observation, d’expérimentation, de dé-
duction, mises en pratique par les sciences. Mais
seules les matières qui comportent l’emploi
d’appareils de mesure sont à proprement parler
entrées dans la phase scientifique. On ne saurait
au juste préciser le genre d’appareils que nous
donneront les dites sciences philosophiques, his-
toriques, politiques, etc. Cependant, on a pu
récemment introduire le microscope en histoire,
notamment pour rechercher quels traitements
nos ancêtres ont fait subir aux premiers métaux
qui furent employés par eux dans la fabrication
des armes.
Les recherches scientifiques devenant tous les
jours plus nombreuses, demandent tous les jours
de nouveaux instruments. Nous avons recherché,
dans l’ensemble de l’Exposition actuelle, les der-
niers venus de ces appareils, réalisant une nou-
veauté. Nous les avons signalé dans un premier
article consacré à l’optique, à la chirurgie, à
l’électricité.
Il en reste d’autres.
La météorologie a poussé à l’amélioration et à
la création de quelques instruments. La météo-
rologie n’est plus à peu près exclusivement à
poste fixe comme par le passé. Le public a pu
apprendre par les nombreuses expériences de
ballons-sondes de l’Observatoire d’Uccle, rela-
tées par les journaux, que les météorologistes
étudient les courants de l’atmosphère par le
lancer de ballonnets qui enregistrent tout seuls
les péripéties de leurs courses vagabondes. Tout
seul s’entend au moyen d’appareils automatiques.
Pour être très légers, ils sont construits en
aluminium. Ils portent un thermomètre, un baro-
mètre, un stylet traînant qui inscrit sur un
cylindre rotatif, couvert de noir de fumée, les
mouvements du stylet, commandés par la pres-
sion atmosphérique.
C’était l’Angleterre qui produisait autrefois
la majorité et les meilleurs des instruments de
météorologie, mais la mécanique de précision a
fait dans ces derniers temps un pas plus consi-
dérable en Allemagne qu’ailleurs, et c’est elle,
aujourd’hui, qui fournit la plupart des observa-
vatoires. — excepté en Angleterre où le natio-
nalisme s’en mêle !
Les machines à mesurer et à faire le vide
ont réalisé des progrès énormes. Un ingénieur
qui voyait récemment fonctionner la nouvelle
machine faisant le vide dans une grosse am-
poule, où s’éteignaient lentement les rayons lumi-
neux pour faire place aux rayons cathodiques,
à mesure que l’air s’y raréfiait, constatait que le
résultat obtenu en quelques minutes lui avait
jadis demandé huit jours pour l’obtention du
même vide.
Les progrès de la navigation aérienne ont
donné lieu à l’amélioration des appareils actuel-
lement à la disposition de l'aéronaute, le cadran
à faire le point, et le sextant, pour relever la
position du ballon, ou de l’aéroplane, si vous
voulez, dans l’océan atmosphérique, comme fait
STAND DE LA CHIRURGIE.
à son bord un capitaine de vaisseau. En dépit
de l’adage: « Ce qui se conçoit bien s’énonce
clairement, et les mots pour le dire arrivent
aisément », ces mots n’arriveraient pas aisément
du tout à l’entendement du lecteur qui voudrait
saisir succinctement la marche des opérations,
sans le secours de multiples figures de géométrie
que nous ne pouvons donner ici.
Passons au radium. Ici, les appareils nou-
veaux appartiennent à la France. Ils ont rapport
aux mesures de la radioactivité. Supposons que
l’on vienne de préparer une certaine quantité
de radium, ou de substance radioactive, ou qu’il
s’agisse d’étudier le pouvoir radioactif d’un
corps quelconque, car tous les corps, même une
simple brique, contiennent du radium et émettent
des radiations. Il est comme l’or, il remplit la
mer ; le difficile, c’est de le reconnaître et de
l’extraire. Une fois sa présence suppo'ée, il faut
vérifier l’existence possible de cette présence ;
il faut plus, évaluer son activité. Les appareils
sont là.
L’électroscope est le plus simple.
Résumons :
Une tige métallique isolée par un support
d’ambre descend par le goulot dans une bou-
teille. Le long de cette tige peut battre une
mince feuille d’or. Voyons l'expérience : Si l’on
touche la partie supérieure de la tige à l’aide
d’un bâton d’ambre, électrisé par le frottement,
la tige se charge d’électricité et cette charge est
mise en évidence par la déviation de la feuille
d’or qui s’écarte en A de la tige. Cette feuille
garde sa position tant que l’air déplacé par le
courant, entre le bas de la tige et le fond
de la bouteille, reste mauvais conducteur. Mais
si l’on a placé au fond de la bouteille une sub-
stance radioactive, pulvérisée et étalée en couche
mince, la charge électrique de la tige peut alors
s’écouler à travers l’air et cela d’autant plus
rapidement que cet air est plus conducteur,
c’est-à-dire que l’activité de la substance est plus
grande. La feuille d'or reprend la verticale, avec
une vitesse proportionnelle à l’activité de la sub-
stance. On observe le déplacement au moyen
d’un microscope à micromètre. Et l’on tire des
indications supplémentaires de la lenteur de
chute.
Il existe d’autres appareils qui donnent une
précision plus grande ; mais le dispositif pré-
cédent suffit amplement pour les déterminations
courantes.
La méthode dite de 1’ « émanation » est plus
précise. Notre première description aidera à en
comprendre le principe. On mesure la conduc-
tibilité communiquée à l’air par la quantité
d’émanation à doser et l’on compare cette con-
ductibilité à celle qui est produite, dans les
mêmes conditions, par une quantité connue
d’émanation.
On peut également doser les substances radio-
actives par la durée de leur émanation, qui
est différente pour les divers corps et dure
de 4,000 ans à quelques secondes. On évalue
dans cette méthode de mesure le temps pendant
lequel une quantité donnée d’émanation soulève
la feuille d’or de l’électroscope. Quand la feuille
retombe, c’est que l’émanation est épuisée. La
durée du rayonnement indique à quels genres
de rayons on a eu affaire.
Enfin, on se sert du spectographe qui permet
d’augmenter dans d’assez fortes limites la sen-
sibilité de la réaction spectrale, pour déterminer
le degré de pureté des échantillons examinés.
Une nouvelle balance de précision a été pré-
sentée à l’Académie en janvier 1910. Ce qui
frappe à première vue quand on assiste à une