ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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304 L’EXPOSITION DE BRUXELLES pesée faite avec cette balance, c’est que l’opé- rateur n’emploie aucun des poids ordinairement en usage. Après avoir placé le corps à peser sur le plateau de la balance, il baisse la vitre de la cage et se contente de manœuvrer de l’exté- rieur une série de boutons, en suivant de l’œil les mouvements du fléau. Quand l’équilibre est établi, la pesée est terminée. L’opérateur lit alors sur les boutons de ma- nœuvre les nombres que leur déplacement a mis en évidence et il en fait la somme. Elle exprime le poids du corps à un décigramme près. Pour connaître ce poids avec une approximation plus grande, il vise, au travers d’un microscope dis- posé au centre de la cage, un micromètre posté sur l’aiguille du fléau et lit un nombre indiquant ce qu’il faut ajouter de dixièmes de milligramme à la fraction principale déjà connue. Enfin, une maison de Göttingen expose une balance d’extrême précision au 1/2,000 de milli- gramme ! Le fléau est de verre, un fil de verre posé sur un cheveu, très fin. Cette balance s’emploie naturellement sans poids, la pesée vient s’inscrire sur un tableau micrométrique, par un bras de levier dont la longueur amplifie la mesure qui devient alors très facile à lire. Le radiochromomètre mesure, comme son nom l’indique, les radiations. Quand on soumet les rayons X à des régimes électriques différents dans l’ampoule, ces rayons se distinguent les uns des autres par leurs aptitudes inégales à tra- verser tel ou tel corps, par exemple les os et les chairs. Ces rayons présentent donc des qualités variables qui les distinguent entre eux. Cette qualité, ou radiochroïsme, doit être con- nue par ceux qui manient les rayons X, afin de pouvoir définir d’une façon précise la qualité des rayons qu’ils emploient. Le radiochromomètre fournit à la lecture un chiffre, ou numéro d’ordre, toujours le même pour la même qualité de rayons. Tels sont, à peu de choses près, les prin- cipaux appareils améliorés, ou nouveaux, dont s’est enrichie la science en ces dernières années pour déterminer la valeur des éléments varies qu’elle considère dans ses opérations. Comme nous l’avons dit au début, là où il n’y a pas de mesures, il n’y a pas de science possible. Rien n’est plus difficile à faire qu’une bonne mesure. En citerons-nous un exemple, pris dans l’ordre des mesures qui semblent les plus élémentaires, celles qui se font au moyen de la balance ? S’il s’agit d’une approximation, rien n’est plus aisé. Mais dès qu'il s’agit de précision, tout change I Cet exemple que nous voulons citer est relatif à la détermination du poids atomique du radium. Nous ne pouvons malheureusement pas entrer dans les détails de cette opération. Nous en dirons seulement que, pour diverses rai- sons, elle est si difficile et se complique de telles circonstances que des pesées entreprises en 1902 par Mme Curie n’ont pu être re- prises qu’en 1907 et la relation détaillée de cette opération, avec ses corollaires, occupe sept grandes colonnes du « Bulletin de la f aculté des Sciences de Paris ». LES INDUSTRIES CHIMIQUES Tous les jours, la découverte de procédés nouveaux enrichit le domaine de la chimie in- dustrielle. Chaque fois, c’est un pas fait dans l’obtention soit de matières premières nouvelles, le radium, par exemple, soit d’ingénieuses com- binaisons de corps, les ciments imperméables, soit d’éléments chimiques à meilleur marché qu'auparavant. Cependant, si à l'heure présente la chimie est encore une fée incontestée, bien- faisante et amie de l’humanité, elle a vu naître depuis quelques années une rivale sérieuse qui fait rapidement de grands progrès. Nous vou- lons parler de la physique industrielle. La chimie, disent les physiciens, c’est tou- jours un peu de la cuisine. Et par ce mot cuisine ils sous-entendent quelque chose d’empirique, qui réussit au petit bonheur : une sauce mayon- naise qui « prend » ou ne « prend pas », selon la tempérance, l’hygrométrie de l’atmosphère, la qualité de l’huile, du vinaigre, la forme du nez du cuisinier, que sait-on encore ? La métallurgie du cuivre nous donnera un exemple plus sérieux des griefs que l’on fait à la chimie. On sait que pour séparer le cuivre de sa gangue, on utilise son affinité pour le soufre. Le minerai est soumis à un grillage qui élimine le soufre en excès et laisse le métal à l’état de sulfure cuivreux. On opère ensuite une fusion partielle pendant laquelle il se produit des sco- ries contenant des gangues terreuses, du fer, du zinc, des sulfures. Nouveau grillage et nou- velle fusion pour réduire le cuivre et le séparer des corps étrangers. Après toutes ces opérations, le cuivre obtenu est encore impur. Et même après l’affinage, il sera impossible d’avoir du métal vierge. Toujours il contiendra environ 5 p. c. de corps étrangers, du fer, de l’or, de l’arsenic. Il en va tout autrement par la méthode phy- sique, ou électrolyse. Le minerai de cuivre est transformé en sels solubles par l’acide. La solu- tion est soumise à l’électrolyse. Le courant élec- trique décompose le sulfate contenu dans le bain en acide sulfurique et en cuivre. Cette fois, on a obtenu du cuivre absolument pur. On n’a eu à se préoccuper de la température ni pour un grillage quelconque, ni pour une fusion, ni de la durée de l’action du feu, toutes conditions difficiles à observer et dans la réunion desquelles peuvent toujours se glisser des erreurs de « cuisine ». Non, le passage du courant électrique dans la solution a groupé tous les atomes de cuivre, il n’y a qu’à recueillir le métal dense, serré et pur, collé à la cathode. Nous avons rappelé ces procédés pour faire mieux comprendre la différence entre la mé- thode chimique et la méthode physique. L’Ex- position nous présente comme produits nouveaux de l’électrolyse, — produits obtenus à un prix inférieur et dans un état de pureté supérieur à ce que la fabrication chimique aurait pu don- ner, — du bichromate de potasse, des sels de nickel, de la soude, du sulfate de manganèse, du sulfate de cuivre. Le bon marché d’obtention de ces produits s’explique facilement. L’emploi du feu est sup- primé. L’usine utilise pour le chargement de ses machines électriques, comme force motrice, un cours ou une chute d’eau. Les conditions économiques de la production étant une nécessité de l’extension des industries, on peut dire, dès aujourd’hui, que les méthodes physiques sont appelées à supplanter partout, avec le temps bien entendu, les méthodes chi- miques. Tel est actuellement le sens dans lequel évoluent les industries chimiques. Voyons quelles autres nouveautés. Une appli- cation des rayons lumineux du radium à la bi- jouterie. On sait combien il était jusqu’ici diffi- cile de distinguer un vrai diamant d’un diamant chimique. Sous l’influence de l’émanation du radium, le diamant naturel devient lumineux ; le diamant artificiel reste obscur. Toujours à l’actif du radium: construction d’un nouvel appareil qui permet de retrouver dans les sécrétions et les déjections d’organisme qui ont absorbé du radium, les moindres par- celles de ce corps rare. Le produit vaut la peine, au prix de 400,000 francs le gramme ! L’art de s’entretuer à la guerre pourra em- prunter les redoutables forces de quelques nou- veaux produits, notamment le trinol et le triplas- tite, qui constituent les matières de charges d’obus les plus récentes. La force de défla- gration du trinol est un peu inférieure à celle de l’acide picrique. Sa petite infériorité est com- pensée par les avantages que cet explosif pré- sente, au point de vue de la sécurité, pour celui qui manie quotidiennement des poudres. L’acide picrique, par ses qualités acides, arrive à former des sels en combinaison avec le fer, le cuivre ou tout autre métal constituant les parois du projectile. Ces sels sont un danger permanent, car ils peuvent produire des explosions violentes au moindre ébranlement ; le trinol est inoffensif dans les mêmes conditions, car même exposé à l’humidité, il ne forme pas de sels. Le triplastite est du trinol auquel on a ajouté du nitrate de plomb comme agent d’oxydation, et le tout est soumis à une pression de 2,000 à 3,000 kilogrammes par centimètre carré. On obtient un corps dur comme une pierre, qui se laisse travailler sans danger, avec la scie ou le ciseau. Sous cette forme le trinol plastique atteint la puissance de déflagration de l’acide picrique, ainsi que sa densité de charge. Il est remarquable que le triplastite soit complètement insensible aux coups et aux chocs. Pour en remplir les obus, on l’y enfonce à coups de pilon, sans danger. Il est fourni pour cet usage sous forme de sable, que l’on coule dans les obus, facilement. Quittons le domaine de la guerre et rentrons dans celui de l’industrie pacifique. Il y a là-bas une vitrine où des objets brillent de l’éclat mi- cacé qui jaillit de la brisure des lingots d’ar- gent vierge. Ces objets sont en silice pure fondue. La silice est la matière contenue dans les grès, les corindons, les cailloux, les sables, les quartz. Vers 1,500 degrés, cette matière devient pâteuse ; à 1,800 degrés, elle fond. Cette résistance élevée à la chaleur a rendu jus- qu’ici la silice difficile à travailler. Il y a quel- ques années, la fabrication d’une cuvette en silice de 25 centimètres cubes demandait des peines énormes et était considérée comme un tour de force. Le prix de revient était considé- rable. Actuellement, on fabrique couramment des récipients de 50 litres de capacité et des tubes de 30 centimètres de diamètre. Cette fabrication est encore une des merveilles qu’il a été pos- sible de réaliser grâce au four électrique.