ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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— — - -— -.- 310 L’EXPOSITION DE BRUXELLES projet conçu par M.Jean Hulot de reconstituer la ville de Selinonte. Sur la côte occidentale de la Sicile, à quelques lieues au sud de Mar- sala, sont couchées dans la vaste plaine qui vient mourir devant les eaux veloutées de la Mer FRANÇOIS garas: MONUMENT A LA PENSÉE. d’Afrique, les colonnes majestueuses des temples dévastés. C’est un amas confus de pierres divines auxquelles il ne faut point toucher sous peine de sacrilège. M. Hulot n’a voulu que faire œuvre d’érudition et nous ne doutons pas qu’il y ait réussi parfaitement. Nous rencontrons encore dans la section fran- çaise d’intéressants projets. M. Raymond Bar- baud tente de restaurer le château de Bressuire, M. Robert Danis celui de -Richemont. M. Paul Dusart nous rappelle qu’il fit les plans du musée de Valenciennes, qui serait assurément très beau sans les bâtiments d’angle qui le vulgarisent un peu. M. Louis Cordonnier nous fait également souvenir qu’il est l’architecte du futur palais de la Paix à La Haye, et, pour fixer définiti- vement dans notre mémoire des choses déjà connues, M. Alexandre Mareel expose sept châs- sis où nous voyons les détails de la fameuse tour japonaise du domaine royal de Laeken. Nos compatriotes ne font guère preuve d’ima- gination. Nous retrouvons dans la section belge bon nombre des projets prétentieux que nous signalions au début de cet article, projets d’ex- positions, de gares, de palais des Beaux-Arts, où les styles se confondent sans originalité et, ce qui est plus grave, sans l’appropriation des bâtiments à leur destination pratique. On pour- rait soutenir qu’il y a désormais un style d’ex- position, de ces vastes World’s Fair où vient se concentrer pendant quelques mois l’activité du monde, mais ce style n’est point celui qu’un architecte liégeois imagine, et la gare conçue en style Renaissance, que nous apercevons dans une salle voisine, n’est pas non plus celle de l’avenir. Un projet intéressant est celui d’un musée de l'armée et d’histoire nationale, de M. Henry Lacoste, qui nous rappelle dans ses grandes lignes une construction édifiée à Mu- nich pour une destination semblable. Nous citerons encore parmi les concep- tions qui retiennent l’atten- tion le monument des Deux- Congrès (Buenos - Ayres), de M. Dhuicque, dont nous avons parlé déjà, la Maison communale, de M. Hubert Marcq, l’hôtel du gouver- nement provincial du Lim- bourg, de M. Paul Sain- tenoy, le Pavillon d’expo- sition belge, de MM. Henry Vaes et Victor Créten, le projet de monument aux promoteurs et fondateurs de la colonie belge du Congo, de belles proportions, mais un peu trop surchargé d’or- nements, de M. François Van Daele. Enfin, une troisième na- tion expose dans la section d’architecture, c’est la Hol- lande. On sait combien se sont répandues dans ce pays les théories du style mo- derne. Ce sont les œuvres de cette école qui dominent ici, bien qu’un louable éclectisme se signale par endroit. C’est ainsi qu’il est curieux de remarquer les deux projets conçus par M. Kromhout, de Rotter- dam, pour le palais néer- landais à l’exposition du Solbosch. Le premier, de style moderne très accentué, ne fut pas exécuté ; mais on édifia le second, traditionnel LACOSTE. — projet d’uN MUSÉE DE L’ARMÉE ET d’hISTOIRE NATIONALE (DÉTAIL DE LA FAÇADE). et reproduisant l’architecture des anciennes maisons de Harlem. On le connaît pour en avoir souvent admiré l’élégante silhouette. Assurément, M. Kromhout, qui a imaginé les deux projets, est un artiste habile qui joint la souplesse à l’érudition. Dans une très intéressante conférence qu’il fit il y a quelques mois au Palais des Arts, M. Fierens-Gevaert semblait prophétiser pour un avenir prochain la construction d’églises en style moderne. La prédiction parut audacieuse à cer- tains. Et, cependant, M. Buskens, de Rotter- dam, donne raison à l’éminent critique d’art. Cet architecte a dressé les plans de l’église de la Mathenesserlaan. L’idée qui domine est très moderne et parfaitement acceptable. Elle est de proportions imposantes et tout aussi adaptée à sa destination que nombre d’églises néo-go- thiques construites en ces derniers temps. Enfin, voici M. Berlage, représenté par trois projets: la Maison de Beethoven, une Salle de réunion pour une compagnie d’assurances, un Salon exécuté pour la section hollandaise de l’Exposition de Bruxelles. M. Berlage est l’auteur de la fameuse Bourse d’Amsterdam, qui souleva de si vives discussions, et quelles que soient les opinions que l’on pro- fesse à l’égard de ses tendances artistiques, on est obligé de lui reconnaître un talent original et novateur. M. Berlage a inauguré un art nouveau où le symbolisme domine. Cet art est-il bien celui qui convient à notre époque ? Le symbolisme naquit avec une école littéraire et disparut avec elle. On peut dire qu’il est actuellement en décadence. Or, l’architecture de demain devra concrétiser les aspirations, les tendances de notre siècle. Elle ne doit pas, sous prétexte de moder- niser, se perdre dans les fantaisies d’un mys- ticisme artistique. La pensée industrielle et scientifique de notre époque est bien précise. Quand elle tentera de se réaliser dans une forme de pierre, elle devra apparaître à tous claire et lumineuse comme il convient à une idée bien définie. Les contemporains vont vers un but qu’ils se sont fixés d’avance. Il ne faut point obscurcir leur idéal. La tâche de l’art sera de le magnifier, de le transposer en une vision,