Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
moderne, animée et bruyante. C’est, d’autre part,
l’hôtel d’Ansambourg, véritable musée de la
vie artistocratique à Liège au XVIIIe siècle. C’est
enfin la curieuse maison Curtius dont on a fait
le musée archéologique et qui dresse sa tour
carrée et son vieux toit d’ardoises au bout du
quai de la Batte. On est là au cœur du vieux
Liége. Les jours de marché, tout ce quai de la
Batte s’anime d’un grouillement d’attelages, de
maraîchers, d’oiseleurs, de portefaix, de camelots
criant, trafiquant, mêlant les quolibets aux boni-
ments et se démenant au travers d’un tohu-
bohu de tréteaux. C’est la même animation qu’on
retrouve sur la Place Verte, le vrai Forum de
la cité, où la fontaine de Delcour rappelle plus
ou moins vaguement l'antique Perron, le Palla-
dium des libertés communales.
Toute la ville est extrêmement vivante. Le
peuple liégeois vit beaucoup plus dans la rue
que celui des autres cités belges. L’été, la jour-
née de travail finie, tout le monde sort, se pro-
mène et flâne sur les places, le long du bou-
levard de la Sauvenière ou dans les cafés du
« Carré », vaste quadrilatère formé par les rues
les plus passantes, les plus commerçantes de la
ville. Des groupes bavards se forment, les « ter-
rasses » des cafés regorgent de consommateurs,
des gamins délurés crient à tue-tête les titres des
journaux locaux et l’on a l’illusion de la vie
grouillante, souriante et ge sticulante d’une grande
ville française.
Liége, du reste, est admirablement aménagé
pour cette vie urbaine, active et sociable. Les
grands travaux exécutés dans la seconde moitié
du XIXe siècle, sans altérer trop profondément le
caractère de la ville, l’ont rendu plus sain et
plus commode. Les bras de la Meuse et les
petits canaux qui séparaient les anciens « vi-
naves » (voisinages, quartiers constituant au
moyen âge des circonscriptions administratives
et politiques) ont été comblés et remplacés par
des rues larges et bien aérées et cette succession
de places très rapprochées les unes des autres
et de caractère fort différent : la place de la
Cathédrale, la place du Théâtre, la place Saint-
Lambert, la place Verte, la place du Marché,
fournit toute une série de charmants paysages
urbains. D’autre part, de larges boulevards et
de vastes squares sont venus égayer et colorer
les quartiers neufs qui s’étendent vers la gare
des Guillemins. Enfin, les nobles perspectives
de la Meuse et la série des grands forts qui la
traversent depuis le pont de Fragnée, construit
lors de l’Exposition universelle de 1905, jus-
qu’au pont Saint-Léonard, en passant par le
pont des Arches dont les premières assises da-
tent, dit-on, du VIe siècle, achèvent de lui donner
un aspect de grande ville aérée et claire, réu-
nissant dans sa physionomie les souvenirs d’un
très noble passé aux espoirs, aux besoins, aux
aspirations d’une cité bien moderne.
Et, en effet, l’exposition de la ville de Liège
à Bruxelles est bien l’exposition d’une grande
ville moderne, désireuse de se tenir au courant
de tous les progrès de la vie municipale. Certes,
on y trouve l’empreinte d’un juste respect du
passé, et ce qu’on y sent surtout c’est l’activité
vivante, le mouvement intellectuel que l’uni-
versité entretient à Liége et que l’administration
communale prépare par d’utiles institutions d’en-
seignement. Des travaux publics y manifestent
la prospérité toujours croissante de la cité. Tout
atteste dans ce pavillon très coquettement dis-
posé, l’importance de la grande commune wal-
lonne qui nous fournit un des aspects essentiels
de la Belgique contemporaine. Le Liégeois y
retrouve avec émotion le bon air de cette ville
natale dont jamais il ne perd le souvenir ;
l’étranger, immédiatement, se sent en sympathie
avec une ville dont des gravures, des photo-
graphies et des plans lui disent la beauté, dont
des documents, des statistiques lui racontent
l’activité. Une exposition, que peut-elle faire
de mieux ?
L. Dumont-Wilden
L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET L’ENSEIGNEMENT NORMAL
BELGES
L’enseignement occupe une place importante
à l’Exposition. Outre les sections organisées
par le Gouvernement et consacrées à l’ensei-
gnement primaire, normal, moyen et supérieur,
les villes de Bruxelles, d’Anvers et de Liége ont,
dans leurs pavillons respectifs, exposé quelques-
unes des faces de leur enseignement communal.
Les grandes communes ont toujours eu le vif
désir de montrer tout l’intérêt qu’elles portent
aux questions d’enseignement ; elles ont, en effet,
créé de nombreux établissements qui, au point
de vue de leur orientation et de l’enseignement
qui s’y donne, peuvent rivaliser avec les meil-
leures institutions similaires de l’étranger.
Il n’est pas possible de consacrer un article
spécial à chacun de ces pavillons. Je me
bornerai à signaler très brièvement les choses
essentielles qui y sont exposées, pour m’étendre
davantage sur la section organisée par le Gou-
vernement et tirer de cette vue d’ensemble des
conclusions générales sur l'enseignement pri-
maire et l’enseignement normal en Belgique.
Le palais de la ville de Bruxelles renferme
un grand nombre de vues photographiques et
de plans qui résument les types caractéristiques
adoptés par la capitale, dans - la construction
de ses écoles, pour les différents locaux dont
l’aménagement s’est modifié en ces dernières
années ou dont la création répond à des besoins
nouveaux. Il en est ainsi des préaux, des classes,
des auditoires de sciences et des salles de dessin,
des ateliers pour les travaux manuels de garçons,
des salles de couture pour les filles, des salles
de gymnastique, des cuisines, buanderies et salles
de repassage pour les sections ménagères, des
réfectoires, des bains-douches avec leur vestiaire,
des salles pour projections lumineuses, etc.
Signalons également les superbes planches
géographiques de la Belgique, destinées à re-
présenter les aspects caractéristiques des prin-
cipales régions du pays. Cette collection, qui
doit être complétée, a été élaborée sous la direc-
tion de l’administration communale et publiée
sous son patronage.
De belles photographies montrent, prise dans
sa réalité concrète, la vie à l’école normale
d’instituteurs et dans les écoles y annexées.
Il y a encore des graphiques relatifs au cours
d’éducation physique donné aux élèves institu-
SECTION BELGE. — INSTRUCTION PRIMAIRE. — STAND DU DESSIN.
teurs, du matériel scolaire employé dans les
jardins d’enfants et les écoles primaires, des tra-
vaux exécutés par des élèves, des tableaux et
des fardes indiquant une partie de l’activité de
l’école normale d’institutrices, etc. Mais ce qui
donne l’idée la plus exacte de l’effort prodigieux
que la ville de Bruxelles a fait en vue de
l’amélioration constante de son enseignement
aux divers degrés, c’est la lecture des douze
monographies et notices publiées par l’adminis-
tration communale à l’occasion de l’Exposition :