ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
314 L’EXPOSITION DE BRUXELLES y ait quelque intérêt à agir de la sorte. C’est pourquoi il importe de laisser au personnel enseignant une liberté d’action sans laquelle sa mission perdrait la souplesse nécessaire pour travailler efficacement à l’éducation intégrale des enfants. En supprimant cette initiative intelli- gente qui caractérise le bon instituteur, on ré- duirait son rôle à celui d’un automate dont l’action serait fatalement superficielle, vague et fugitive, alors qu’au contraire l'influence de l’éducateur doit être profonde, décisive et du- rable. Mais il y a un abîme entre cette façon d’in- troduire occasionnellement des notions dans une leçon déterminée, et l’enseignement occasionnel prévu, organisé, systématisé. Autant le premier procédé est naturel et pédagogique, autant le second système est artificiel et antipédagogique. Il est désirable que les élèves reçoivent des leçons sur la tempérance, la protection des ani- maux et des plantations, l’épargne, la mutualité, les droits et devoirs civiques. Faut-il, à cet effet, créer parmi les enfants des sociétés de tem- pérance, des sociétés pour la protection des animaux, des plantations et des édifices publics ? Non, car ces moyens sont inopérants. Que l’ins- tituteur mette à profit tous les cours de l’école, les récréations, les jeux, les promenades, les mille incidents de la vie scolaire pour éclairer la conscience des élèves, pour fortifier les bons penchants et détruire les mauvais, pour exercer et cultiver la volonté dans ses applications au bien. L’éducation morale doit être la résultante de tous les enseignements ; elle doit se mêler directement ou indirectement à tous les exercices, à tous les conseils, à tous les avertissements que le maître peut avoir à donner soit en classe, soit en dehors de la classe. Elle doit s’adresser à tous les enfants, quelles que soient les idées philosophiques ou religieuses des parents, en ayant soin de respecter toutes les convictions. Il est utile que lés élèves soient exercés aux travaux manuels. Qu’on organise sérieusement cet enseignement au lieu de le laisser au hasard de l’inspiration. Les occupations manuelles à l’école primaire, sans viser à la préparation directe à des métiers spéciaux, sont en effet considérées aujourd’hui comme des moyens de développement et de perfectionnement physique, intellectuel et moral des enfants. Il est nécessaire que les jeunes- filles soient initiées théoriquement et pratiquement à l’éco- nomie domestique. Qu’on institue un cours, d’une façon régulière, dans la classe supérieure des écoles primaires ; les futures ménagères en tire- ront un réel profit. Il est utile que les élèves (garçons et filles) de la classe supérieure des écoles primaires aient quelques notions de droit constitutionnel et d’économie sociale. Qu’on communique ces connaissances, d’une manière simple et par des exemples pris dans la réalité, au cours d'une série de leçons régulièrement données. Il est indispensable que les enfants reçoivent des leçons intéressantes sur des sujets empruntés aux éléments primaires des sciences naturelles. Qu’on organise avec le soin le plus attentif, sur des bases sérieuses, cet enseignement dont le but est de développer l’intelligence des élèves par la méthode expérimentale, de leur appren- dre à observer les phénomènes et les êtres du monde sensible, le travail humain (métiers, pro- fessions, industries), de leur faire tirer de ces exercices des connaissances positives et des di- rections morales, de leur faire comprendre la véritable signification des mots en les asso- ciant intimement aux idées qu’ils expriment. Or, aucune de ces matières ne figure au programme-type publié par le Gouvernement. Il y a là une grande lacune. Heureusement que la loi permet aux communes de modifier ce programme-minimum et de le compléter, de manière à en faire un ensemble de connais- sances logiquement enchaînées, réalisant les desiderata de l’éducation moderne. Plusieurs villes ont profité de cette disposition pour ré- diger un programme complet d’éducation inté- grale. Signalons principalement Bruxelles, dont le programme d’enseignement primaire, édité l’année dernière, tout en étant susceptible de nouvelles améliorations, est une œuvre péda- gogique de haute valeur. 11 est à souhaiter que BANC-PUPITRE A HAUTEUR ET INCLINAISON RÉGLABLES. l’autorité supérieure imite cet exemple et trans- forme le programme-type obligatoire, en tenant compte évidemment de la situation spéciale dans laquelle se trouvent les instituteurs et les insti- tutrices qui exercent leur mission difficile dans les petites communes ou dans les villages. * * * La section de l’enseignement normal comprend quatre compartiments dont trois sont affectés àl’enseignement occasionnel dans les treize écoles normales de l’Etat. Dans le quatrième compar- timent sont exposés des photographies relatives à des leçons de gymnastique et à des séances de jeux, des modèles de travaux manuels exé- cutés par des élèves instituteurs et des élèves institutrices, etc. On a voulu montrer la contribution apportée à la culture professionnelle, littéraire, esthétique et scientifique des élèves instituteurs et des élèves institutrices par l’enseignement occasionnel de certaines matières d’instruction préalablement déterminées. L’enseignement occasionnel orga- nisé dans les écoles normales de l’Etat embrasse les matières énumérées ci-après : l’histoire de la pédagogie, la pédologie, la puériculture (écoles de filles), l’histoire de la littérature de la langue maternelle, la géologie et la technologie, l’éco- nomie sociale et l’économie politique appliquées à l’expansion belge, l’histoire de l’art. L’orga- nisation de cet enseignement occasionnel a donné lieu à l’élaboration de programmes qui servent de guides aux écoles ; mais les matières que les professeurs y choisissent, loin de se juxtaposer aux études du programme obligatoire et de devenir ainsi l’objet de cours réguliers, vont se fondre dans les matières de ce programme. Les programmes des branches à traiter par l’enseignement occasionnel sont exposés dans les compartiments. Pour en montrer la mise en pratique, on les a accompagnes: i° de plans de leçons associant à l’enseignement direct des notions qui font l’objet d’un enseignement occasionnel ; 2° de plans de dissertations péda- gogiques ou littéraires respectivement orientées vers l’enseignement occasionnel de l’histoire de la pédagogie ou de l’histoire de la littérature ; 3° de plans de conférences mensuelles se rap- portant aux matières occasionnelles ; 40 de plans de conférences faites par des élèves à leurs condisciples et se rapportant à des matières similaires ; 5° de plans de comptes rendus de lectures recommandées, orientées dans le même sens ; 6° de plans de comptes rendus d’excur- sions pédagogiques, artistiques, géologiques et technologiques. Il y a là des choses excellentes, faisant hon- neur aux professeurs qui les ont exposées. Dans la section se trouvent en outre des albums composés de travaux d’élèves institu- teurs et d’élèves institutrices, des appareils de pédologie, des objets d’intuition pour les leçons de puériculture, des cartes géographiques et démographiques, des plans, des cartes en relief, des estampes coloriées, des diagrammes, des échantillons de produits industriels, des dessins d’élèves, des photographies de classes et de salles d’études, les planches publiées par la ville de Bruxelles représentant les principales régions de la Belgique. Tout cela est présenté dans un cadre agréable qui charme et attire. Mais les critiques que j’ai faites au sujet du principe ayant servi dç base à l’organisation de la section de l’enseignement primaire doivent être également adressées à la section de l’enseignement normal. L’enseigne- ment occasionnel ne permet pas de traiter d’une façon suffisante des matières aussi importantes et complexes que l’histoire de la pédagogie, la pédologie, la puériculture, l’histoire de la litté- rature française ou néerlandaise, la géologie, l’économie sociale, l’archéologie. Pour que les faits principaux empruntés à ces différents do- maines puissent être compris et assimilés con- venablement par les jeunes gens et les jeunes filles des écoles normales, il faut qu’ils fassent l’objet de cours réguliers. Actuellement, aucune de ces rubriques ne fait partie du programme des écoles normales de l’Etat, programme qui est également celui des écoles normales pri- vées. Or, ces matières présentent un intérêt majeur pour de futurs éducateurs. Le problème de l’éducation a pris, à notre époque, une telle ampleur qu’il ne suffit plus d’avoir fait des études élémentaires ou tronquées pour se consa- crer au développement des intelligences et à la formation des caractères. L’instituteur et l’ins- titutrice doivent posséder des connaissances générales et professionnelles étendues pour pouvoir remplir utilement leur mission. C’est qu’en effet l’école primaire a subi une forte évolution, surtout pendant ces trente-cinq der- nières années, c’est-à-dire depuis la création de l’Ecole modèle par la Ligue de l’Ensei- gnement. Elle n’a plus pour but d’enseigner uniquement la lecture, l’écriture, le calcul et quelques autres petites notions; son idéal consiste à assurer le développement complet de la totalité des enfants de la nation par une éducation intégrale qui fortifie le corps, déve- loppe le cerveau et ennoblit le cœur. A cette évolution de l’école primaire doit correspondre une transformation progressive de l’école normale. Il faut que la formation des instituteurs et des institutrices soit sans cesse perfectionnée, de manière à élargir graduelle- ment leurs connaissances et à augmenter leur savoir. A cet effet, il est indispensable d’élever le niveau des études normales. Aujourd’hui encore, l’examen d’admission dans les écoles normales de l’Etat et dans les écoles normales