Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Signalons un appareil à chloroformer qui
assure la constance de la dose de narcotique et
permet le contrôle permanent de l’état du cœur
pendant les opérations. Un autre appareil, pour
la thermopénétration électrique, rendra des ser-
vices aux arthritiques, apaisement des douleurs,
résorption des humeurs, décomposition de micro-
organismes, etc. La thermopénétration, appelée
aussi transthermie, permet de réchauffer « de
part en part », jusqu’aux os, et à n’importe
quelle température, jusque 410, toute partie du
corps humain. L’action électrique passe dans
la chair par l’intermédiaire d’une rondelle de
métal que l’on promène sur l’endroit à réchauf-
fer et qui ne produit ni secousse ni picotement.
Jadis, avec les anciens procédés, on ne parvenait
à obtenir qu’une chaleur superficielle qui n’aug-
mentait la température du sang que de 1/2
à 1°. On sait que certains microbes, des plus
redoutables, ne résistent pas à de certaines élé-
vations de température, même faibles. On espère
pouvoir les atteindre (dans quelques cas d’ava-
ries, par exemple) par la transthermie.
Pour les personnes qui voudraient se faire une
idée bien nette de la coquetterie et de la déli-
catesse d’exécution de certains instruments, ainsi
que nous le disions plus haut, nous leur recom-
mandons l’armoire des petites seringues à injec-
tions sous-cutanées. Ce sont des bijoux. Il y en
a tout en cristal. Le cuir aspirateur, ou le
caoutchouc durci — qui fait opposition à l’en-
trée de l’air dans les seringues ordinaires —
est remplacé dans ce genre d’instrument, pour
assurer une asepsie parfaite, par le frottement
du piston de cristal dépoli contre les parois
mêmes du cylindre enveloppant. Le piston et
son couloir de promenade sont en contact direct
et parfait. Quant aux aiguilles capillaires de
ces petites seringues, elles peuvent être aussi
ténues qu’un fin cheveu de blonde ! On a été
très loin dans les raffinements de ces mignons
instruments à double usage. Ils sont destinés
aux injections de tuberculine, mais évidemment
doivent tenter les morphinomanes !
D’autres bijoux que l’on peut examiner sans
se fatiguer l’esprit, ce sont les petites « cuisi-
nières » de laboratoire, bains-marie, étuves pour
cultures bacillaires et pour dessiccation de di-
verses expectorations et excrétats. On ne saurait
rêver de plus fines cuivreries pour plus mal-
propre cuisine 1
Un domaine où les appareils inventés sont
incontestablement plus merveilleux encore, en
tant qu’adresse, subtilité de combinaisons, exac-
titude rigoureuse indispensable, c’est celui de
l’optique. Ici encore les principaux progrès
sont le fait d’un très petit nombre de colla-
borateurs qui se sont acquis, par leur science et
leur esprit d’initiative, une renommée mondiale.
Comme appareils à mettre en première ligne
viennent les microscopes. Leur construction s’est
enrichie de quelques améliorations importantes.
Le plus neuf de ces modèles, l’ultra -microscope,
ou microscope à condensateur cardioïde, paraît
chaque année, depuis sept ans, plus parfait
et plus puissant. C’est un des grands outils
auxquels on devra peut-être bien des mystères
éclaircis sur la connaissance des origines de la
vie. Nous ne pouvons entreprendre de le décrire.
Mais disons qu’il est tout particulièrement équipé
pour l’étude des corps à l’état colloïde. On sait
que tous les êtres vivants sont constitués par
des solutions de cristalloïdes et de colloïdes.
Et c’est dans l’étude de ces solutions que l’on
découvrira la nature de la vie. On comprendra,
grâce à ces quelques mots, l’importance du
microscope dont nous venons de parler et qui
nous donnera peut-être un jour la réponse
du passionnant problème jusqu’ici irrésolu ! Cet
ultra-microscope pousse la puissance jusqu’à
nous montrer des corps qui n’ont pas plus de
1 5/100,000,000 de millimètre ! On y voit sous
la lentille comment le phosphore cristallin rede-
vient phosphore colloïde ; on y observe les col-
loïdes de l’or, de l’argent, etc. Un autre modèle
d’ultra -microscope a été réalisé pour l’étude des
corps solides : on distingue avec son aide les
cristaux microscopiques des métaux inclus dans
les verres de couleurs que ces métaux ont servi
à colorer. Ces cristaux sont également de l’ordre
des corps les plus petits.
Encore dans la famille des microscopes, un
des derniers venus est le microscope à conden-
sateur parabolique, qui convient tout particuliè-
rement à l’examen des plus petits microbes
vivants. Le progrès est dû ici à des perfection-
nements apportés dans la forme des paraboloïdes,
ce qui a augmenté leur pouvoir de diffraction.
On obtient un éclairage à fond noir qui donne
à l’objet observé une netteté et un relief
saisissants. Il est à remarquer, en microscopie,
que le grossissement ne joue pas le seul rôle
important. Il faut chercher à accentuer les con-
trastes. Alors, le microbe ou la cellule mettent
en évidence leurs détails. C’est le résultat que
l’on a cherché et obtenu par la méthode d’éclai-
rage à fond noir au moyen du condensateur
parabolique.
On s’est également occupé des effets à obtenir
par l’application de la lumière ultra-violette
à la technique microscopique. Le pouvoir résol-
vant de cette lumière est très grand. A la
lumière ultra-violette, un grand nombre de pré-
parations organiques montrent des différences
de transparence considérables et des colorations
multiples, alors que la lumière ordinaire les
faisait paraître incolores. Il est nouveau d’avoir
songé à employer cet éclairage pour la micro-
photographie.
Pour achever cette trop courte revue des
nouveautés optiques, il nous reste à parler de
deux appareils. L’un est le stéréocomparateur,
qui sert, pourrait-on dire, à faire de la topo-
graphie chez soi. Supposons que d’une fenêtre
vous ayez photographié l’horizon, campagne,
ville, village, y compris tout là-bas des sommets
de montagnes inaccessibles. Eh bien, sans
dérangement, à votre table, vous allez pouvoir
mesurer toute cette étendue, l’éloignement de
chaque point, la hauteur de chaque sommet.
Si vous avez photographié des navires en mer,
une flotte, il va vous être possible de calculer
la grandeur, la distance entre chaque navire avec
votre seule petite photographie ! Evidemment,
cette photographie aura dû être prise avec un
appareil photographique spécial, le photo-théo-
dolite.
L’autre appareil qu’il nous reste à signaler est
l’épidiascope. Autrement dit, c’est une lanterne
de projection qui ne nécessite pas l’emploi,
comme à l’ordinaire, d’un cliché photographique.
On utilise le dessin, la pièce anatomique, l’objet
même dont on veut projeter l’image agrandie.
Un trousseau de clefs, la main, n’importe quoi,
déposé sur un plateau et éclairé par le faisceau
électrique, l’image est envoyée sur l’écran par
un jeu puissant de miroirs et de lentilles. L’ap-
pareil n’est pas absolument neuf dans son prin-
cipe, mais il l’est ici, actuellement, dans les
perfectionnements remarquables qui font de
cet appareil un auxiliaire de tout premier
ordre pour la projection d’objets opaques ou
transparents au cours des conférences scien-
tifiques.
Pour être complet, il nous aurait encore fallu
parler des jumelles, des télescopes, des objectifs
photographiques, etc. Mais l’optique est trop
riche en moyens pour l’espace dont nous dis-
posons. C’est l’arsenal le plus formidable que
le génie ait créé contre les assauts de l’univers
et les ténèbres naturelles qui enveloppent l’esprit
de l’homme.
L’ANCIEN SALON D’HONNEUR.