Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
pense bien que les autres marines ne vont pas
rester stationnaires pendant que la France
construit ! Et l’on peut en être absolument
certain en jetant un coup d’œil sur ce qui se
passe en ce moment entre l’Angleterre et l’Alle-
magne.
MODÈLES DE DREADNOUGHTS
Détruits dans l’incendie de la Section Anglaise.
L’Angleterre, première puissance maritime du
monde, veut le rester. Or, elle est serrée de
près, en Europe, par la marine allemande qui,
allant à pas de géant, depuis dix ans, a su
conquérir en ce laps de temps le troisième
rang dans le monde. Comme nous le disions,
sur des avis d’hommes renseignés, c’est devenu
une affaire d’amour-propre, de coquetterie na-
tionale. Non pas qu’il s’agisse de se jeter l’un
sur l’autre à la première occasion, car les
nations européennes, et particulièrement celles-
là, connaissent trop bien leurs intérêts commer-
ciaux pour s’abandonner à de telles folies !
C’est ici le moment d’en arriver aux pays
qui exposent des- modèles d’unités de leur flotte
de guerre. Nous nous retrouvons en présence
de l’Angleterre et de l’Allemagne. Navires
anglais et allemands construits sur leurs chan-
tiers respectifs.
Pour l’Angleterre, citons les navires de Sa
Majesté britannique VInvincible, le Superbe, le
Swifsure et VAfridi. Hélas ! cette flotte en mi-
niature a vu le feu, comme de vrais navires
au combat ! Mais ils n’ont sombré qu’en sym-
bole ! La puissante Angleterre n’est pas em-
barrassée pour si peu et le dénombrement de
ses navires nous le fera bien voir.
Comme nous le disions plus haut, le duel est
engagé entre elle et sa rivale l’Allemagne. Cette
dernière ne met pas en chantier un important
vaisseau que l’Angleterre, aussitôt, riposte par
un plus important. Ses derniers et formidables
Dreadnoughts ne doivent pas leur origine à une
autre cause.
Qu’est-ce qu’un Dreadnought ? C’est un vais-
seau dont le tonnage atteint au moins 20,000
tonnes, qui joint à la vitesse d’un croiseur cui-
rassé le même rayon d’action que ce type et
qui réalise l’unité d’armement par l’emploi des
gros calibres, au nombre de dix ou douze. La
marine anglaise a créé en dessous de ce type
un certain nombre de sous-Dreadnoughts, beau-
coup plus rapides et qui, sans être des Dread-
noughts, sont cependant déjà beaucoup plus
puissants que les cuirassés ordinaires des autres
nations. En 1915, l’Angleterre possédera vingt
Dreadnoughts.
L’Allemagne n’a pas pu voir sans esprit de
rivalité la mise en chantier des derniers navires
anglais ; aussitôt, des votes de crédits ont été
enlevés et, à la même époque, elle en aura
vingt-trois.
On voit que ce duel peut se continuer jusqu’à
épuisement de l’un des deux adversaires ! Est-ce
une nécessité, est-ce une folie, qui le dira ?
Les hommes ne sont pas toujours libres d’agir
avec sagesse et ils sont avant tout des hommes,
quelque chose comme des éléments entre les
mains du destin !
En voulant sa nation forte et invincible, ce
qui est le devoir légitime d’un empereur, le
Kaiser a commencé, il y a plusieurs années, une
campagne pour avoir des navires qui semble
l’origine de ce formidable accroissement. Pen-
dant six années, il demanda au Reichstag, qui
les refusa chaque fois, des crédits. N’aboutissant
pas, il résolut de créer, lui, un courant d’opinion
publique en faveur de ses projets. Il fit dé-
montrer par les journaux, par les conférences,
par toutes sortes de moyens ingénieux qu’une
nation étend avec péril pour elle son commerce,
s’enrichit en vain si elle n’a pas une marine
de guerre capable, à l’occasion, de soutenir
dans son essor la marine marchande. Enfin,
le 10 avril 1898, le Reichstag accorda à l’Em-
pereur les crédits nécessaires pour la mise en
chantier de dix-neuf cuirassés, huit garde-côtes,
soixante-deux croiseurs, plus une flottille de des-
troyers et de torpilleurs.
Ce fut le début du mouvement actuel. On
comprend, dans ces conditions, qu’il y ait là
beaucoup d’amour-propre.
La propagande en faveur du développement
de la marine se fait en Allemagne beaucoup
par des conférences où les orateurs montrent
de petits modèles qu'ils expliquent à leur audi-
toire. L’Exposition de Bruxelles était une occa-
sion de montrer au monde civilisé tout entier
quelques unités de guerre de la marine impe-
riale allemande. Nous y voyons le Hohenzollern,
yacht ; YEber, canonnière ; le Scharnhorst, kreu-
ser de 28,000 chevaux et 32 canons, à trois
hélices ; le Stettin, croiseur à quatre hélices ;
un torpilleur modèle 1909, deux hélices, vi-
tesse 34 nœuds , •enfin, le Lothringen et le
Schleisien, cuirassés, avec 26 canons à tous les
étages.
Le dernier mot du duel est pour le moment
celui-ci: l’Angleterre, apprenant que l’Alle-
magne, en 1915, aurait trois Dreadnoughts de
plus qu’elle, le premier lord de l’Amirauté a
annoncé son intention de porter à vingt-sept le
nombre des. Dreadnoughts, réclamant pour ces
constructions nouvelles 132 millions, ce qui
portera l’ensemble du budget de la marine à
1 milliard 15 millions de francs.
Voilà une paix, certes, bien armée !
LA TELEPHONIE
Les demoiselles du tableau commutateur. — Jadis
, èt aujourd’hui. — Des bureaux sans employés,
la téléphonie automatique. — La bobine unifor-
matrice. — Les microphones. — La téléphonie en
France. — Hôtel téléphonique reconstruit en deux
mois. — En Italie. — En Hollande.
La téléphonie, plus récente d’invention que sa
sœur la télégraphie, n’a pas encore à enregistrer
de très hauts faits qui se soient produits depuis
sa naissance. Moins heureuse jusqu’ici que sa
devancière, sous le rapport du progrès, elle n’a
pas fait, tout à coup, un de ces pas décisifs qui
permettent de tout en attendre, comme a fait la
télégraphie par l’emploi des ondes hertziennes.
La téléphonie est née très vite toute armée ; le
petit cornet acoustique, qui fut son origine, n’est
pas resté longtemps une simple récréation d’en-
fants. Avec Bell et Edison, perfectionné, il est
tout de suite entré dans la pratique, rapidement
prêt à servir les communications à longue dis-
tance. Tous ses progrès tiennent en un laps de
temps fort court, car ses débuts ne remontent
guère à plus d’une trentaine d’années.
L’administration des téléphones belges, expo-
sante, n’a pas jugé nécessaire de retracer les
phases d’une histoire aussi proche et a consacré
à l’actualité l’emplacement dont elle dispose.
Nous allons passer en revue les principaux
appareils qui garnissent le stand.
Au centre, nous voyons le tableau commu-
tateur où les demoiselles du téléphone, à l’ou-
vrage, donnent au public fort intéressé un léger
aperçu du travail énervant des communications.
Ce tableau est du dernier modèle. Comme en
télégraphie, les clapets avertisseurs, qui tom-
baient à l’appel, ont été remplacés par de petites
lampes qui s’allument. Donc, il n’y a plus,
comme jadis, de clapet à remettre en place.
C’est un travail de moins. Ce n’est pas tout.