ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 319 La demoiselle qui appelait un abonné avait à faire tourner une manette comme celle que tout le monde a connue à la sonnerie des téléphones il y a encore peu de temps. Cela aussi est supprimé : l’appel se fait par une clef d’écoute, que l’on avance ou retire d’un simple attouche- ment du doigt. C’est toujours au bénéfice de la rapidité. L’économie, elle non plus, n’est pas restée en arrière. Pour se produire et se transmettre, les appels de sonnerie nécessitaient des piles chez l’abonné. Les abonnés actuels savent tous qu’ils n’ont plus de piles à leurs appareils. La com- mande est centrale. Les tables téléphoniques en usage courant à Bruxelles-Centre se composent de trois sec- tions. A chaque section se trouve une employée, revêtue d’un harnais de travail semblable à celui que les demoiselles du stand mettent en service. On remarquera que chez nous le cornet récepteur de la parole est porté au devant de la bouche par un système de branches qui se fixent aux épaules. En Hollande, au con- traire, le cornet est fixé à l’appareil et il pend devant la bouche de l’employée au moyen d’une petite poulie, qui le fixe plus ou moins haut, devant le tableau commutateur. Les amateurs de comparaisons pourront s’en rendre compte, de visu, au groupe « Electricité », dans le pa- villon hollandais. A Bruxelles-Centre, chacune des demoiselles d’une section de commutateur a sous sa dépen- dance 160 abonnés, auxquels elle peut donner les 13,000 communications du réseau de Bru- xelles. Le tableau commutateur en service avec deux demoiselles à l’Exposition reçoit 136 abon- nés et dessert 36 circuits reliés à l’Exposition pour donner les communications vers Bruxelles. On peut se demander si le règne des demoi- selles du téléphone sera long. C’est une des positions sociales les plus récemment nées de l’industrie et qui pourrait bien n’avoir qu’une existence fort courte. Par qui les remplacera-t-on, demandez-vous ? Par des hommes ? Non, par personne. Oui, par personne ! Ne sommes-nous pas à l’âge des balances automatiques, des distribu- teurs automatiques ? Eh bien, on fera de même pour les téléphones. L’appareil qui nous menace d’un automatisme nouveau est exposé ; de sem- blables fonctionnent aux Etats-Unis. Voilà le progrès: des bureaux où il n’y a plus per- sonne ; les machines travaillent pour l’homme ! De mieux en mieux, avec le temps, il ne faudra plus d’ouvriers que pour faire les machines, jusqu’au jour où les machines elles-mêmes se feront entre elles ! Mais revenons-en à la téléphonie automatique telle qu’elle est réalisée aujourd’hui. Comme première conséquence : suppression des demoi- selles, plus personne devant les tables au bureau central, plus de table même, de vastes bureaux où se dressent des meubles plats, pareils à de hautes bibliothèques. Au lieu de l’activité fié- vreuse des doigts agiles et des petites lampes dont l’allumage rompt l’uniformité, rien que l’immobilité et des armoires enfermant des ron- flements sonores. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Rien n’est plus simple. Supposons un abonné du nouveau système. A côté des cornets, parleur et récepteur, dis- posés comme dans la téléphonie ordinaire, se trouve un petit appareil supplémentaire. Ce petit appareil porte des palettes, correspondant à des chiffres, que l’on se contente d’abaisser pour former le nombre composant le numéro de l’abonné que l’on appelle. Le mouvement que font l’une après l’autre les palettes pour retourner à leurs places res- pectives, en se redressant, communique la répé- HOTEL DES TÉLÉPHONES DE BRUXELLES. tition du numéro demandé au bureau central, bureau où il n’y a personne, rappelez-vous-en bien, mais des appareils qui fonctionnent sous l’impulsion parvenue. Naturellement, la fée Electricité est dans le secret. Un appel de sonnerie parvient chez l’abonné demandé. La sonnerie dure tant que l’intéressé vient détacher le cornet. Les deux abonnés sont en commu- nication. Si, par hasard, l’abonné demandé était en communication ailleurs, au lieu de transmettre la réponse « occupé », le cornet s’emplit d’un fort ronflement. Il n’y a qu’à attendre. On voit que le téléphone automatique a réponse à tout I Une autre nouveauté, moins troublante et plutôt d’ordre exclusivement économique, c’est l’emploi de la bobine Pepin. Pour saisir l’usage de cette bobine, il faut d’abord que le lecteur se rappelle cette loi de la technique électrique : La résistance que présente un fil métallique à la propagation du courant est proportionnelle à la longueur du fil et inversement proportionnelle à la surface de sa section. La bobine Pepin, que l’on placerait de distance en distance, d’un kilomètre chaque fois pour les lignes souterraines et de sept kilomètres pour les lignes aériennes, a pour pro- priété d’uniformiser le courant, c’est-à-dire que chaque fois qu’un courant rencontre sur son trajet une telle bobine, l’effet croissant de la résistance est annulé et le courant retrouve sa mesure initiale. L’usage des bobines Pepin per- mettrait l’emploi de fils de diamètre réduit de moitié. En effet, plus fin est le fil, plus forte est la résistance. Pour vaincre la forte résis- tance, l’emploi d’un fil plus gros s’impose. Mais si par un dispositif il n’y a plus de résistance croissante à vaincre, le fil pourra sans inconvé- nient être diminué de diamètre. Le système, dont on peut voir au stand un modèle pour ligne aérienne et un autre pour ligne souterraine, est à l’essai. Sur une table sont exposés les différents microphones employés pour les divers appareils de téléphonie. Ces microphones, amplificateurs du son, méritent un coup d’œil. L’intérieur en est Visible et quelques-uns rappellent la compli- cation des fructifications végétales par la struc- ture délicate et les compartiments à fines gre- nailles qui remplissent leurs lobes. Leur fonc- tionnement s’explique par la seule vue. En France, la téléphonie est représentée par quelques-uns des appareils du système admis sur les réseaux français. On y voit figurer le téléphone muni du microphone Paris- Rome. Une série de photographies curieuses nous représente les diverses phases du prodigieux travail que fut la reconstruction du bureau cen- :ral téléphonique Gutenberg, incendié à Paris, on s’en souvient, en 1908. On réalisa le tour de force, sans précédent dans les annales téléphoniques, de reconstruire et installer, dans l’espace de deux mois, un multiple (ensemble de tables de commutation) à batterie centrale pour 10,000 abonnés. On fabriqua 338,700 jacks (cylindres de cuivre dans lesquels on enfonce les fiches) ; 18,000 relais (bobines) ; 19,500 lampes ;. 6,000 con- densateurs ; 14,500 clefs; 6,000 transforma- teurs. Le nombre des soudures s’éleva à 1 million 600,000. La longueur des fils. employés dans les câbles et bobines fut de 28 millions de mètres. Ce fabuleux ensemble d’appareils n’exi- gea, pour être monté, que 40 jours ! L’électricité eut alors des partenaires dignes de sa diligence. L’Italie expose un appareil pour télégraphie et téléphonie simultanées sur le même fil. Un tableau de sûreté, avec séparateur électro-ma- gnétique, pour éliminer les perturbations. La Hollande expose un tableau commutateur avec clapet et sonnerie pour 100 lignes doubles. Nous avons signalé plus haut la disposition particulière du cornet devant l’employé. Après l’Edison de la téléphonie, nous atten- dons son Marconi. Quand cette nouvelle invention se produira, elle n’ajoutera peut-être rien à la commodité actuelle du téléphone, mais ce sera, s’il est possible, plus merveilleux encore. Nous sommes si habitués aux miracles de la science que nous trouverions, pour un rien, la téléphonie déjà un peu bébête, avec son lourd 'attirail de fils, dont son aînée s’est libérée si allè- grement.