Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
320
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
LA GARE DES TRAMWAYS BRUXELLOIS A L’EXPOSITION.
Cliché A. Gcllé.
LE GENIE CIVIL
(2m° ARTICLE)
Peu de sections sont plus intéressantes que
celle où des spécialistes ont réuni ce qui con-
cerne la Route. C’est qu’aussi voilà un élément
d’une importance capitale dans la vie publique
actuelle et rien de ce qui concerne sa prépa-
ration, sa construction, son entretien ne peut
laisser personne indifférent à une époque où
tout le monde est devenu plus ou moins un
coureur de grands chemins.
Pour ses affaires comme pour son plaisir,
l’homme du xxc siècle ne cesse de se déplacer.
Pour lui, la distance n’existe plus, ni même
souvent le temps, si l’on tient compte des possi-
bilités de vitesse auxquelles les progrès méca-
niques l’ont conduit. Même, il est en train de
se frayer des voies plus hardies encore, mais
plus directes et innombrables, et il quitte la
terre trop encombrée pour cheminer à travers
l’espace illimité...
Il n’est vraisemblablement pas lointain, le mo-
ment où une exposition universelle sera l’occa-
sion, non plus comme celle de Bruxelles, en
1910, d’un mémorable Congrès international de
la Route, mais bien d’un retentissant Congrès
de la Route aérienne!
En attendant cette éventualité prochaine, bor-
nons-nous à examiner rapidement ce que sa-
vants, sportsmen et industriels ont fait de la
moderne route sur la terre ferme.
*
* *
Il y a lieu de signaler avant tout quelle portée
de précieux enseignement possède ce coin d’ex-
position si méthodiquement organisée dans l’aile
gauche du Palais du Génie civil et dans l’espace
à ciel ouvert enclos par les trois bâtiments de
ce considérable édifice. Le plus profane s’aper-
çoit au premier coup d’œil de la préoccupation
qui a guidé dans l’aménagement de cette im-
portante exhibition avant tout intuitive. On a
évidemment voulu montrer la route dans son
passé, dans son présent et dans son avenir.
On a voulu faire voir la relation, logique d’ail-
leurs et inévitable, qui a toujours existé entre
le trafic et la constitution des voies par les-
quelles il s’opérait.
Il y aurait une question curieuse à examiner
à ce propos. On pourrait se demander si, dans
l’occurrence des communications de localité à
localité, c’est bien le besoin qui crée l’organe
ou si ce n’a pas été bien souvent l’organe qui
a fait naître le besoin ? Rend-on les voyages
rapides et commodes parce qu’il y a des voya-
geurs sans cesse plus nombreux ; ou bien les
voyageurs se multiplient-ils d’autant plus que
les voyages deviennent plus faciles et confor-
tables ?
Faut-il construire des routes constamment plus
perfectionnées parce que piétons, cyclistes, auto-
mobilistes, conducteurs de véhicules de tous gen-
res les sillonnent en foule ; ou bien cette foule
sera-t-elle plus dense au fur et à mesure que
les routes seront plus pratiques ?
Il me semble que nous devons pencher pour
la seconde de ces hypothèses. C’est elle en tout
cas qui justifie le mieux le soin attentif pris par
les spécialistes à réaliser la route idéale.
*
* *
Celle-ci résultera des solutions données à tous
les éléments constitutifs du problème ; savoir :
des préoccupations d’économie dans la construc-
tion, l’entretien, la conservation ; des considéra-
tions d’adaptation locale et climatérique ; des
satisfactions aux nécessités du trafic ; des exi-
gences de l’hygiène et des soucis d’esthétique
et d’ornementation.
Il n’est donc pas exagéré de dire que l’en-
semble de ces connaissances constitue de nos
jours une véritable science ; aussi est-ce sans
étonnement, sinon sans admiration, que nous
examinerons ce véritable laboratoire exposé par
la municipalité de Charlottenbourg, qui a réuni
dans des vitrines les appareils précis et com-
pliqués servant aux analyses des asphaltes, les
microscopes, les cornues, les éprouvettes de do-
sage, les tubes de verre, les alambics délicats,
en tout semblables aux sensibles mécanismes
dont un médecin se servirait pour interroger les
mystérieux secrets des maladies humaines...
Mais c’est par une reconstitution originale des
routes du passé que l’on commence la visite de
ce compartiment instructif. Au centre de la cour
fleurie qui précède la façade monumentale du
Palais, autour d’un vase énorme de marbre blanc
artistiquement sculpté, des coffrages de briques,
affectant la forme de huit secteurs de ce vaste
cercle, enferment l’histoire du pavé de Paris.
Procédés et matériaux ont changé avec les âges
et, de siècle en siècle, mais lentement toutefois,
c’est le progrès qui s’affirme. Le chemin sur
lequel on marche quand on accède à ce rond-
point ou quand on le contourne, fait voir au
moyen de bandes successives tous les . systèmes
de voirie en usage à Bruxelles : pavés, maca-
dams, dallages, asphaltages rappellent les sols
diversement rudes, doux, bruyants ou silencieux
auxquels nous sommes accoutumés.
Ailleurs, c’est l’évocation des voies romaines
de célèbre et glorieuse mémoire, que des pho-
tographies prises à Rome et à Pompéi carac-
térisent d’une autre manière dans le Musée de la
Route tout voisin. La particularité essentielle de
ces routes, toujours spacieuses et solides, con-
sistait dans l’utilisation et l’appropriation au
terrain des matériaux locaux. Il ne pouvait
s’agir, en effet, d’entreprendre à cette époque
de longs transports ou des travaux compliqués.
Au IIe siècle, à Tongres, la route était faite
de galets et les accotements de moellons siliceux
agglutinés avec la terre glaiseuse du pays. Dans
les terrains tourbeux de Trêves ou de Tournai,
l’agglomérat disparaissait et de larges pierres en
dalles non ouvragées étaient posées à même le
sol, formant de rudimentaires mosaïques.
Aujourd’hui, c’est à la recherche d’une assise
et d’une surface artificielles réunissant de mul-
tiples conditions de solidité, d’élasticité, d’éco-
nomie, l’absence de poussière et de stagnation
d’eau, de poli et de perméabilité que s’attachent
les ingénieurs compétents. Le bois ne semble
guère avoir poursuivi la vogue qu’il connut un
instant ; les pavés artificiels comprimés de ré-