Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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nage précieux à ce Congrès qui ne manquait
pas de susciter des méfiances et des malveillances
dans certains milieux dont le mot d’ordre est :
« Sus à tout ce qui est français! » J’espère,
a dit l’honorable président, que le Congrès
fera beaucoup en vue de contribuer à l’œuvre
de régénérescence de nos compatriotes trop
enclins jusqu’ici à se préoccuper plus de leurs
satisfactions matérielles que des plaisirs de l’es-
prit, des distractions intellectuelles. Il rappela
en terminant les paroles récemment prononcées
à l’Elysée par le roi Albert, lequel proclama
hautement qu’à côté des trafics commerciaux,
des échanges continuels d’idées s’opéraient entre
la France et notre pays. Le rayonnement litté-
raire et artistique de la France, disait notre Roi,
agit plus puissamment que les intérêts mercan-
tiles pour le rapprochement des deux peuples.
Enfin, M. Digneffe recommanda de façon toute
spéciale aux congressistes un des nombreux
objets figurant à l’ordre du jour des séances :
la création d’une fédération de toutes les œuvres
tendantes au même but de diffusion littéraire
française.
Après le président, le secrétaire-général du
Congrès, M. Fürstenhoff, exposa les questions
soumises aux délibérations des adhérents et il
en caractérisa clairement la portée, l’importance
et la méthode.
Puis, comme plus de trente rapports ont été
envoyés au bureau, celui-ci décida de commencer
tout de suite leur lecture et leur discussion.
Et l’on se sépara ensuite pour se retrouver,
le soir même, à la grande fête donnée avec
le concours d’artistes célèbres des principaux
théâtres de Paris et de Bruxelles.
Les travaux du Congrès se sont poursuivis
pendant quatre jours.
*
* *
Samedi soir était offerte, dans les luxueux
salons du Chien-Vert, à la fois aux membres
du Congrès des publicistes français et à ceux
du Congrès belge des œuvres intellectuelles de
langue française, une magnifique fête littéraire
et artistique. Une nombreuse et fort élégante
assistance avait répondu à l’invitation des deux
comités. Aux premiers rangs avaient pris place
MM. Beau, ministre de France, le baron Janssen,
Eug. Keym, comte Adrien Van der Burch, baron
Beyens, Chapsal, Lachaze et Dedet, du com-
missariat-général français, Yves Guyot, Digneffe,
prince de Cassano, etc.
Mmes Madeleine Roch, de la Comédie-Fran-
çaise ; Marie Kalff, de l’Odéon ; Marguerite
Vinci, de l’Opéra, et Saillard-Diets, des Concerts
du Conservatoire national, et M. Albert Lambert
fils, de la Comédie-Française, figuraient au pro-
gramme.
Il serait superflu d’insister sur l’émotion et
l’admiration que provoqua la lecture d’une
grande scène du premier acte de Philippe II,
d’Emile Verhaeren, par Mlle Roch et M. Albert
Lambert. Un égal enthousiasme souleva la salle
quand ces deux grands artistes eurent lu des
poèmes — YArbre, A la Gloire du Vent, etc.—
d’Emile Verhaeren, ou cette page d’un éclatant
romantisme : A l’ombre de Napoléon, d’André
Van Hasselt.
Mlle Marie Kalff dit avec de subtiles nuances
de sentiment des scènes dialoguées choisies dans
les petits drames mystérieux de M. Maurice
Maeterlinck. M1!e Marguerite Vinci chanta d’un
contralto puissant et charmeur à la fois des airs
de Grétry et un arioso du Xerxès de Haendel
adapté par Aug. Gevaert.
Mme Saillard-Dietz fit applaudir un jeu savant
et une impeccable virtuosité dans une œuvre
pour piano seul de notre grand compositeur
vénéré.
Enfin, pour clore cette séance d’art, M1,e Terka
Lyon et M. Scott, toujours sympathiques, lurent
des poèmes délicats de MM. Albert Mockel
et Fernand Séverin, de Sylvain de Flandre et
de Georges Rodenbach ; puis ils jouèrent en
costume le troisième acte de Kaatje.
On ne pouvait mieux mettre en valeur la
Vacs et Creten, architectes. (Cliché Grauwef).
FÊTE DE TERVUEREN. — LE THÉATRE EN PLEIN AIR.
beauté des œuvres de quelques-uns de nos plus
notoires compatriotes.
*
* *
Dimanche soir, autorités et congressistes,
M. Beau et M. Chapsal en tête, se retrouvaient
au théâtre du Parc.
Cette « fête des parlers populaires » fut d’une
ravissante originalité. Quelle idée pouvait être
plus ingénieuse et significative que celle de faire
défiler devant le public des diseurs et des chan-
teurs prononçant dans les patois locaux de quel-
ques contrées de France et de toutes celles
de notre Wallonie des récits et des refrains
typiques.
Le Poitou, la Saintonge, la Lorraine, le pays
minier du Nord eurent leurs représentants qui,
en costume de leur province, apportèrent un peu
du cachet savoureux des mœurs et des traditions
de chez eux.. Au mineur Mousseron, de Denain,
dans son répertoire vraiment caractéristique, on
fit notamment un bruyant succès.
Les Belges défilèrent ensuite: ce furent le
marchand gaumet célébrant le langage des
Virtonnais ; l’armurier liégeois, personnifié par
M. Hellin, auteur des chansonnettes humoristiques
qu’il débite de plaisante manière ; M.Willem,
en tanneur namurois à la grosse gaîté commu-
nicative qui fit entonner par toute la salle en
joie ses refrains entraînants ; Mlle Juliette Bovier,
délurée et gracieuse bottresse liégeoise ; M.
Charles Navez, récitant avec un véritable talent
et une superbe diction la légende de Saint-
Georges et du Doudou montois ; l’endiablée et
amusante Mme Beauvaret, de Jodoigne, costumée
en pimpante glaneuse brabançonne ; enfin M.
Ch. Quain, potier tournaisien, lançant d’une
vibrante jolie voix de ténor la célèbre ritour-
nelle héroïco-gasconne Les Tournaisiens sont là!
Tout cela fut une leçon de choses très pré-
cieuse en même temps qu’un spectacle d’une
incomparable originalité.
Les artistes du Théâtre officiel wallon de
Liége jouèrent, entre les deux parties de la
fête, un acte désopilant de M. Georges Ista.
La fête champêtre de Tervueren.
La fête champêtre offerte mercredi dernier à
Tervueren par M. Beernaert, aux membres de
la Conférence interparlementaire, a été fort jolie.
Dès deux heures, des trains spéciaux partant du
quartier Léopold amenaient au parc de Tervueren
une foule considérable composée des parlemen-
taires et aussi de tous les milieux voisins, poli-
tique, art, etc.'
Un théâtre rustique avait été établi entre les
étangs, et le coup d’œil était superbe, vu de la
terrasse du Musée du Congo.
L’arrivée des invités se fait aux sons .des
trompes de chasse du Cercle Saint-Hubert. Des
« fanfares de chasse et d’équipage » résonnent
sous bois.
Aux profondeurs mystérieuses de l'œuvre de
Weber succèdent des fanfares éclatantes que les
cors font de nouveau retentir sous bois. C’est
Avant la Chasse, Le Moulin de la Vierge, pièces
mélodiques et harmoniques, préludant à l’ouver-
ture de Freischutz, que l’orchestre de la Monnaie,
dirigé par Rasse, exécute ensuite. Rien ne con-
vient mieux à l’ouverture de Freischutz que le
bruit du vent dans les arbres et le murmure des
bois.
Les instrumentistes font valoir de belles qua-
lités de justesse, de vigueur et une belle couleur
poétique.
Bientôt le spectacle change d’aspect. Sur la
scène improvisée, Mlles Cerny, Ghione, Legrand,
Verdoot, Jamez et leurs gracieuses compagnes,
interprètent des danses grecques que M. Am-
brosiny a réglées sur la musique de Glück,
de délicieux fragments d’Artnide et des Iphy-
génies.
La foule enthousiaste fait grand succès aux
charmantes ballerines.
A 3h.25 précises — car le spectacle est réglé
comme un papier de musique — l’orchestre
attaque Y Arlésienne, et à 3 h.40 apparaît le clou
de la fête : les danses villageoises de Grétry.