ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 323 nage précieux à ce Congrès qui ne manquait pas de susciter des méfiances et des malveillances dans certains milieux dont le mot d’ordre est : « Sus à tout ce qui est français! » J’espère, a dit l’honorable président, que le Congrès fera beaucoup en vue de contribuer à l’œuvre de régénérescence de nos compatriotes trop enclins jusqu’ici à se préoccuper plus de leurs satisfactions matérielles que des plaisirs de l’es- prit, des distractions intellectuelles. Il rappela en terminant les paroles récemment prononcées à l’Elysée par le roi Albert, lequel proclama hautement qu’à côté des trafics commerciaux, des échanges continuels d’idées s’opéraient entre la France et notre pays. Le rayonnement litté- raire et artistique de la France, disait notre Roi, agit plus puissamment que les intérêts mercan- tiles pour le rapprochement des deux peuples. Enfin, M. Digneffe recommanda de façon toute spéciale aux congressistes un des nombreux objets figurant à l’ordre du jour des séances : la création d’une fédération de toutes les œuvres tendantes au même but de diffusion littéraire française. Après le président, le secrétaire-général du Congrès, M. Fürstenhoff, exposa les questions soumises aux délibérations des adhérents et il en caractérisa clairement la portée, l’importance et la méthode. Puis, comme plus de trente rapports ont été envoyés au bureau, celui-ci décida de commencer tout de suite leur lecture et leur discussion. Et l’on se sépara ensuite pour se retrouver, le soir même, à la grande fête donnée avec le concours d’artistes célèbres des principaux théâtres de Paris et de Bruxelles. Les travaux du Congrès se sont poursuivis pendant quatre jours. * * * Samedi soir était offerte, dans les luxueux salons du Chien-Vert, à la fois aux membres du Congrès des publicistes français et à ceux du Congrès belge des œuvres intellectuelles de langue française, une magnifique fête littéraire et artistique. Une nombreuse et fort élégante assistance avait répondu à l’invitation des deux comités. Aux premiers rangs avaient pris place MM. Beau, ministre de France, le baron Janssen, Eug. Keym, comte Adrien Van der Burch, baron Beyens, Chapsal, Lachaze et Dedet, du com- missariat-général français, Yves Guyot, Digneffe, prince de Cassano, etc. Mmes Madeleine Roch, de la Comédie-Fran- çaise ; Marie Kalff, de l’Odéon ; Marguerite Vinci, de l’Opéra, et Saillard-Diets, des Concerts du Conservatoire national, et M. Albert Lambert fils, de la Comédie-Française, figuraient au pro- gramme. Il serait superflu d’insister sur l’émotion et l’admiration que provoqua la lecture d’une grande scène du premier acte de Philippe II, d’Emile Verhaeren, par Mlle Roch et M. Albert Lambert. Un égal enthousiasme souleva la salle quand ces deux grands artistes eurent lu des poèmes — YArbre, A la Gloire du Vent, etc.— d’Emile Verhaeren, ou cette page d’un éclatant romantisme : A l’ombre de Napoléon, d’André Van Hasselt. Mlle Marie Kalff dit avec de subtiles nuances de sentiment des scènes dialoguées choisies dans les petits drames mystérieux de M. Maurice Maeterlinck. M1!e Marguerite Vinci chanta d’un contralto puissant et charmeur à la fois des airs de Grétry et un arioso du Xerxès de Haendel adapté par Aug. Gevaert. Mme Saillard-Dietz fit applaudir un jeu savant et une impeccable virtuosité dans une œuvre pour piano seul de notre grand compositeur vénéré. Enfin, pour clore cette séance d’art, M1,e Terka Lyon et M. Scott, toujours sympathiques, lurent des poèmes délicats de MM. Albert Mockel et Fernand Séverin, de Sylvain de Flandre et de Georges Rodenbach ; puis ils jouèrent en costume le troisième acte de Kaatje. On ne pouvait mieux mettre en valeur la Vacs et Creten, architectes. (Cliché Grauwef). FÊTE DE TERVUEREN. — LE THÉATRE EN PLEIN AIR. beauté des œuvres de quelques-uns de nos plus notoires compatriotes. * * * Dimanche soir, autorités et congressistes, M. Beau et M. Chapsal en tête, se retrouvaient au théâtre du Parc. Cette « fête des parlers populaires » fut d’une ravissante originalité. Quelle idée pouvait être plus ingénieuse et significative que celle de faire défiler devant le public des diseurs et des chan- teurs prononçant dans les patois locaux de quel- ques contrées de France et de toutes celles de notre Wallonie des récits et des refrains typiques. Le Poitou, la Saintonge, la Lorraine, le pays minier du Nord eurent leurs représentants qui, en costume de leur province, apportèrent un peu du cachet savoureux des mœurs et des traditions de chez eux.. Au mineur Mousseron, de Denain, dans son répertoire vraiment caractéristique, on fit notamment un bruyant succès. Les Belges défilèrent ensuite: ce furent le marchand gaumet célébrant le langage des Virtonnais ; l’armurier liégeois, personnifié par M. Hellin, auteur des chansonnettes humoristiques qu’il débite de plaisante manière ; M.Willem, en tanneur namurois à la grosse gaîté commu- nicative qui fit entonner par toute la salle en joie ses refrains entraînants ; Mlle Juliette Bovier, délurée et gracieuse bottresse liégeoise ; M. Charles Navez, récitant avec un véritable talent et une superbe diction la légende de Saint- Georges et du Doudou montois ; l’endiablée et amusante Mme Beauvaret, de Jodoigne, costumée en pimpante glaneuse brabançonne ; enfin M. Ch. Quain, potier tournaisien, lançant d’une vibrante jolie voix de ténor la célèbre ritour- nelle héroïco-gasconne Les Tournaisiens sont là! Tout cela fut une leçon de choses très pré- cieuse en même temps qu’un spectacle d’une incomparable originalité. Les artistes du Théâtre officiel wallon de Liége jouèrent, entre les deux parties de la fête, un acte désopilant de M. Georges Ista. La fête champêtre de Tervueren. La fête champêtre offerte mercredi dernier à Tervueren par M. Beernaert, aux membres de la Conférence interparlementaire, a été fort jolie. Dès deux heures, des trains spéciaux partant du quartier Léopold amenaient au parc de Tervueren une foule considérable composée des parlemen- taires et aussi de tous les milieux voisins, poli- tique, art, etc.' Un théâtre rustique avait été établi entre les étangs, et le coup d’œil était superbe, vu de la terrasse du Musée du Congo. L’arrivée des invités se fait aux sons .des trompes de chasse du Cercle Saint-Hubert. Des « fanfares de chasse et d’équipage » résonnent sous bois. Aux profondeurs mystérieuses de l'œuvre de Weber succèdent des fanfares éclatantes que les cors font de nouveau retentir sous bois. C’est Avant la Chasse, Le Moulin de la Vierge, pièces mélodiques et harmoniques, préludant à l’ouver- ture de Freischutz, que l’orchestre de la Monnaie, dirigé par Rasse, exécute ensuite. Rien ne con- vient mieux à l’ouverture de Freischutz que le bruit du vent dans les arbres et le murmure des bois. Les instrumentistes font valoir de belles qua- lités de justesse, de vigueur et une belle couleur poétique. Bientôt le spectacle change d’aspect. Sur la scène improvisée, Mlles Cerny, Ghione, Legrand, Verdoot, Jamez et leurs gracieuses compagnes, interprètent des danses grecques que M. Am- brosiny a réglées sur la musique de Glück, de délicieux fragments d’Artnide et des Iphy- génies. La foule enthousiaste fait grand succès aux charmantes ballerines. A 3h.25 précises — car le spectacle est réglé comme un papier de musique — l’orchestre attaque Y Arlésienne, et à 3 h.40 apparaît le clou de la fête : les danses villageoises de Grétry.