Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
la France et la Suède en ont chacune plus
de 1,500; la Russie en a 1,000 et l’Italie
1,000 aussi ! Quel ensemble, quel total déjà,
et nous n’avons nommé que quelques nations !
Si l’on jette un coup d’œil sur la carte du
monde, on y voit, quand c’est une carte com-
merciale, les lignes que suivent tous ces vais-
seaux. La petite Europe, grosse sur l’ensemble
de la carte comme une noix dans un saladier,
est le centre de cet extraordinaire mouvement
d’expansion. De Gênes, en contournant l’Es-
pagne et remontant jusqu’aux côtes de la Suède
et de la Norvège, ce ne sont, à travers l’Atlan-
tique, que lignes de navigation s’irradiant
comme des fils, d’un point central européen,
sur tous les ports des côtes orientales des deux
Amériques, du Labrador au cap Horn. Quelques
lignes anglaises et norvégiennes aboutissent au
Groënland, en Islande et dans la baie d'Hud-
son.
L’expansion européenne possède ensuite un
autre écheveau de lignes qui contournent les
côtes occidentales de l’Afrique jusqu’au cap de
Bonne-Espérance, d’où part un prolongement
qui va jusqu’en Australie et aux îles du Paci-
fique.
L’ouverture du canal de Suez a donné nais-
sance à un troisième réseau qui a considéra-
blement accru le nombre des communications
avec les Indes. Ce réseau part de l’Europe par
la Méditerranée, la quitte à Suez, touche Aden
et de là rayonne vers les Indes anglaises et
l’Australie. Une ligne toute spéciale a été créée
par la Hollande pour atteindre ses possessions
des Indes orientales: Java, Sumatra, Bornéo,
les Célèbes, etc.
Dans l’Amérique du Nord, nous voyons le
réseau de New-York vers les Antilles, l'Amé-
rique centrale et toute la côte occidentale de
l’Amérique du Sud. Dans l’Amérique du Nord,
encore, nous remarquons deux autres centres :
le premier, Vancouver, vers l’Alaska et l’Ar-
chipel et vers Honolulu et Samoa, la Chine,
le Japon et l’Australie ; le second centre est
San Francisco, irradiant vers les Hawaï et les
Pomotou, la Chine, le Japon et l’Australie.
Enfin, les Indes orientales ont un réseau
très compliqué dont les paquebots de toutes
dimensions de Singapore desservent les îles de
la Sonde, Bangkok, Saigon, les Philippines, les
ports de la Chine et le Japon.
A cette division générale des grandes lignes,
ajoutons les détails de l’une d’elles. Prenons
le document que nous offre la France dans son
exposition des navires de commerce et paque-
bots. Lignes desservies par le pavillon français :
vers l’Amérique, 1 1 lignes ; vers l’Afrique, 9;
vers l’Afrique du Nord et la Corse, 21 ; vers
l’Asie, 7 ; vers l’Océanie, 1. Quant au cabotage
international sous pavillon français, 31 lignes ;
grand et petit cabotage, 18 lignes. Que l’on
suppute le nombre de bateaux de chaque ligne,
que l’on songe au nombre des nations euro-
péennes et étrangères qui ont une marine et
l’on commencera d’avoir une faible notion de
la puissance commerciale maritime du monde
entier.
On sait que les bateaux frigorifères constituent
les types les plus nouveaux, ou tout au moins
les derniers venus, de la marine marchande.
Ils servent au transport des viandes et des
fruits. En 1908, une compagnie hollandaise
ouvrit une ligne spéciale, dite « ligne de fruits »,
uniquement destinée au transport des bananes,
de Surinam à New-York. Le service est fait
par quatre bateaux rapides qui partent une fois
par semaine de New-York , pour Paramaribo,
Trinidad, Demerara et Barbados.
Il nous resterait peut-être un mot à dire
du luxe des paquebots modernes. Mais est-ce
bien nécessaire ? L’illustration des journaux heb-
domadaires avec leurs photographies de cabines,
fumoirs, salles à manger et salons de tous les
derniers venus de la marine, ces illustrations
sont plus parlantes que nous ne saurions l’être.
Chacun sait qu’il n’y a plus de différence entre
le confort que peut offrir le plus luxueux hôtel
continental et l’hôtel flottant des mers. On sait
aussi que même les nouvelles y arrivent du
continent par la télégraphie sans fil, qui permet
à bord l’impression des journaux.
Toutefois, nous mentionnerons une innovation
qui est curieuse à certain point de vue. Le
pont-promenade vitré est une nouveauté que
nous offre le Rotterdam, l’un des plus grands
paquebots du monde, de 37,000 tonnes, de
nationalité hollandaise. Jusqu’ici, le voyageur
était protégé des embruns arrivant sur le pont
par de simples bandes de toile. Il est plus
agréable d’être à l’abri derrière des fenêtres
larges, en glaces françaises. Mais ce qu’il y
a là surtout de remarquable, c’est l’adaptation
de larges surfaces de verre à une construction
aussi mobile que le corps d’un navire. L’éta-
blissement de ce pont vitré est un triomphe
de la construction navale au point de vue de
la rigidité, dont il est une élégante affirmation.
Nous ne saurions mentionner tous les docu-
ments qui constituent dans les divers pavillons
et sections la très complète exposition de la
marine de commerce en général. Nous avons dû
nous borner à un aperçu de son état actuel,
dont les éléments ont été empruntés, les uns
à l’exposition même, les autres à des sources
différentes.
Les personnes qui voudront fixer leurs idées
par l’illustration ne manqueront pas de com-
pléter notre aperçu par une visite à la section
belge maritime, ainsi qu’à la section française,
à la section italienne et au pavillon de la
Hollande.
La seconde exposition de l’Angleterre, répa-
rant les désastres de l’incendie, n’aura fait
qu’augmenter l’estime du monde entier, par de
nouveaux documents, pour la première marine
commerciale du monde.
LA PARTICIPATION DE LA VILLE D’ANVERS
On aime assez les titres, sinon les' formules,
en Belgique, et il n’est pas de grande ville belge
qui ne trouve à justifier l’orgueil de son parti-
cularisme local par le moyen de quelque glorieux
qualificatif. Si Bruxelles est la capitale du
royaume, Liége se glorifie d’être la capitale
wallonne, Gand, la capitale flamande : Anvers,
presque officiellement, a pris le titre de métro-
pole commerciale. Elle y a droit ; son orgueil
se justifie. S’il est vrai qu’elle doit la solidité
de sa prospérité présente au vaste atelier qu’est
la Belgique entière et qui alimente et soutient
ses comptoirs, cette ville privilégiée, ce « port
aimé de Neptune » rend en retour à la Belgique
l’inappréciable service de lui ouvrir les portes
du monde, de le mettre en communication directe
avec le vaste univers. De là, dans son patrio-
tisme, dans son attachement au jeune royaume,
une nuance de protection qui exaspère parfois
les autres Belges, et vaut à l’Anversois quantité
de brocards qu’il subit, du reste, avec la plus
parfaite indifférence.
L’Anversois, c’est le « signoorke ». «L’An-
versois est bon envers soi », dit un mauvais
calembour devenu populaire, et que répètent
périodiquement les revues de fin d’année, de
même que cet autre : « Anvers et contre tous ».
Plaisanteries innocentes, où se manifeste la répu-
tation d’égoïsme local que l’on a faite au grand
port de l’Escaut. Opulente, orgueilleuse et dé-
daigneuse, la puissante cité ne proteste pas très
violemment. Elle se croit
le droit d’être égoïste et
fière : ne vit-elle pas par
elle-même ? Certes, l’atelier
belge l’alimente et la sou-
tient, mais il n’est pas le
seul à lui donner la puis-
sance économique. L'hin-
terland d’Anvers s’étend
bien au delà.
« Ce n’est plus seule-
ment pour ravitailler la
« minque », dit avec orgueil
M. Edmond De Bruyn,
fournir de sel et d’épices le
Brabant et même le Tour-
naisis, que de modiques
barques entourent leurs
amarres au cabestan : c’est
pour nourrir la moitié de
l’Europe que les steamers
s’alignent à quai. Certes,
les petits vapeurs concen-
trent toujours ici la circu-
lation riveraine ; le bateau
« de passage » relie les chaussées de Malines
et de Turnhout à celle de Gand. Mais encore,
dorénavant, Anvers raccorde l’Angleterre à la
j
1
UN COIN de L’atelier.