ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
334 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LA COMPAGNIE DU KASAÏ A L’EXPOSITION COLONIALE DE TERVUEREN (') Acheter des produits aux indigènes en les payant le moins cher possible et les. vendre en réalisant un bénéfice maximum, telle est l’unique raison d’être de la plupart des sociétés commerciales installées aux colonies. La puis- sante Compagnie du Kasaï a prouvé qu’elle LE STAND DE LA COMPAGNIE-DU KASAI A TERVUEREN. avait une conception plus haute de son rôle et que le trafic du caoutchouc, de l’ivoire et du copal ne devait pas accaparer toute son acti- vité. En multipliant ses comptoirs et ses facto- reries, elle a. fait œuvre de civilisation. Une visite au magnifique stand qu’elle a organisé à l’Exposition coloniale de Tervueren est, à cet égard, concluante. Jamais nous n’avions vu l’initiative privée réunir, pour une région congolaise de l’impor- tance du Kasaï, autant de documents scienti- fiques, autant de richesses de toute sorte pro- venant du pays, autant d’œuvres d’art constituant un ensemble d’une originalité charmante. Aux murs, sont de superbes frises décoratives exécutées d’après les dessins du maître déco- rateur Crespin et représentant les rapides de la Lulua, en amont de Muana Kapanga, le San- kuru et la factorerie d’Idanga, enfin d’autres paysages- de la région du Kasaï. En dessous de ces frises, des tissus indigènes, provenant pour la plupart du pays Bakuba, étalent leurs couleurs chatoyantes. Des fétiches, statuettes naïves auxquelles sont attribués, par les noirs, des pouvoirs mystérieux, surmontent Les consoles des cloisons du stand. De ravissantes aquarelles, dues au talent de M. Norman Hardy, constituent des documents ethnographiques inédits d’une haute valeur artistique. On remarque- encore, sur les murs, de belles panoplies d’armes indi- gènes, des lances aux fers capricieusement dé- coupés, des flèches dont les pointes affectent une infinie variété de formes, des boucliers artis- tement façonnés. (l) Ce stand a obtenu la plus belle récompense avec félicitations du Jury. Dans une petite vitrine, se dresse la statue de Misha Pelenge, qui fut le chef de Bakuba au XVIIe siècle. Sur d’autres étagères sont des objets de toilette, des instruments de musique, des ustensiles de ménage employés par les indi- gènes, des articles de fumeurs, etc. D’autre part sont exposés des échantillons de bois du Kasaï, de café de Sankuru, de cacao, de copal, de cire et de caoutchouc. Des bocaux contiennent d’autres produits du sol, du manioc, des fruits d’élaïs, du maïs, du millet, du sel végétal, etc. ; des fourmis comestibles, des échalottes, des hari- cots indigènes, du riz, des noix de Kola. Les principales industries du Kasaï sont rap- pelées par des instruments aratoires et des armes, LE STAND DE LA COMPAGNIE DU- KASAI A TERVUEREN. des poteries, des bois sculptés et décorés, des objets de bonneterie et de vannerie, des tissus et des nattes. Des animaux empaillés, des oiseaux ajoutent à l’intérêt de ce petit musée installé avec un goût parfait. On a multiplié les photo- graphies qui aident le visiteur à se transporter, en pensée,, sous les tropiques. On a fait mieux. Voici un très beau plan en relief de Dima, le siège principal de la Compagnie en Afrique, plan exécuté sous la direction du commandant du génie Tollen ; puis une admirable vue pano- ramique de la même station qui donne une idée très exacte de ce joli poste, pourvu de tout un outillage naval, d’un chantier de constructions, de réparations, de montage de steamers, d’ate- liers de forgerons et de charpentiers, de nom- breuses habitations, de vastes magasins, d’une briqueterie. Dima est d’ailleurs une petite ville très animée. Elle a une population moyenne de trente Européens et plus de cinq cents indigènes employés aux travaux du poste et des chantiers. De beaux panneaux de M. R. Wytsman repré- sentent une plantation de cacaoyers et une ferme. Il y a bien encore dans le stand de la Com- pagnie du Kasaï d’autres choses qui mériteraient d’être signalées à l’attention du public, notam- ment les très curieux tabourets et les sièges en bois sculptés d’origine Kioko et Bakuba qui rappellent le style égyptien, les masques de danse et de féticheurs, les boîtes, à rasoirs et à poudre rouge de tukula... Mais quel que soit l’attrait de ces objets, il n’apparaît pas aussi clairement aux personnes qui n’ont pas voyagé sous les tropiques et qui ignorent dans quelles conditions se trouve l’indi- gène du Congo pour réaliser de telles œuvres d’art. Avec les outils rudimentaires qui sont à leur disposition, il a fallu aux Noirs des trésors de patience pour produire ces sculptures amu- santes, expressives, d’une vie intense malgré leurs lignes raides, évoquant avec beaucoup d’originalité des types de Congolais ou d’Euro- péens.