Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Les personnes qui douteraient encore de l’ac-
tion civilisatrice de la Compagnie du Kasaï
n’auraient qu’à s’arrêter, un peu plus longue-
ment, dans le compartiment où la Société a
réuni ce que nous appellerions volon-
tiers « ses œuvres sociales ». Des
panneaux de M. Crespin nous mon-
trent l’hôpital de Pangu et l’école
de Demba.
L’hôpital de Pangu est situé sur la
rive gauche du Kasaï, dans un endroit
élevé et salubre. Un laboratoire y
est installé pour l’étude des maladies
tropicales et spécialement de la ma-
ladie du sommeil. Des pavillons ont
été construits pour les malades euro-
péens. Un lazaret est réservé aux
Noirs. Un docteur belge dirige l’hô-
pital. Des Pères de Scheut sont atta-
chés à l’établissement et accordent
leurs soins avec beaucoup de dévoue-
ment à tous les malheureux hospi-
talisés.
La Compagnie du Kasaï a compris
que le meilleur moyen d’assurer d’une
façon permanente l’influence euro-
péenne au Congo était de s’adresser
aux jeunes générations, de développer
dans la plus large mesure possible
l’instruction publique, de multiplier
les écoles.
Suppliant à l’initiative de l’Etat, la
Compagnie du Kasaï a créé une im-
portante école à Demba. Son pro-
gramme comprend l’enseignement pri-
maire, les travaux de couture, de broderie,
l’étude de la langue française, etc.
Trois cents élèves environ suivent les cours
de l’école. L’enseignement qu’ils y reçoivent doit
être fructueux si nous en jugeons par les petits
travaux de confection, de couture, de dentelle
et de broderie exécutés par les élèves de l’école
et qui sont exposés dans une vitrine à côté
d’ardoises et de cahiers de devoirs.
Un autre établissement entretenu aux frais de
la Compagnie se trouve à Bena Makima. Les
élèves s’occupent de culture et reçoivent des
Pères missionnaires de Scheut un enseignement
scolaire et professionnel. Les enfants de l’école
Beni Makima touchent un salaire journalier.
Mais les documents qui attestent le plus élo-
quemment l’œuvre civilisatrice réalisée par la
Compagnie du Kasaï sont sans contredit les
deux cartes dessinées par M. Patesson, d’après
les documents de la Société.
Elles représentent l’une le Kasaï tel qu’il
était à la fin de 1901, c’est-à-dire avant la
constitution de la Compagnie ; l’autre, le Kasaï
en 1910. Les traits rouges de la seconde carte
indiquent les itinéraires relevés par les agents
du Kasaï.
Hier, quelques noms de.postes disséminés sur
plorer les territoires placés sous leur surveil-
lance, les gérants, de reconnaître le champ d’ac-
tion de leur factorerie et d’en dresser la carte.
Les postes devaient conserver des communi-
LA MAISON DU DIRECTEUR A DJMA
le vaste territoire où le cours des rivières est
le plus souvent représenté par des lignes poin-
tillées tracées à l’aventure. Aujourd’hui, un
fouillis de traits qui se coupent, s’entre-croisent.
Les pointillés sont devenus rares. Les moindres
cours d’eau sont mentionnés. Les noms des
postes de la Compagnie se détaillent en carac-
tères gros à côté des noms des villages en lettres
plus petites, échelonnés le long des rivières et
des routes.
Combien de sacrifices, en hommes et en
argent, ont dû être faits pour arriver à explorer
aussi complètement le pays I
On marchait vers l’inconnu, dit la brochure
publiée par la Compagnie du Kasaï à l’occasion
de l’Exposition coloniale de Tervueten. Les
agents ne disposaient d’aucune autorité, d’aucun
moyen de contrainte, ils ne pouvaient pas comp-
ter sur les fonds de l’Etat, ils n’avaient que le
droit d’emporter un armement défensif.
Il s’agissait d’une conquête lente, pacifique.
Des instructions leur furent données dans ce
sens. Les chefs de section furent chargés d’ex-
cations, entre eux. En cas d’hostilitéMc la part
des indigènes, les agents avaient à se retirer, à
attendre des meilleures dispositions de leur part,
à patienter, à parlementer.
Défense formelle était faite d’user de violence.
La Compagnie voulait une occupation défini-
tive, consentie, l’alliance avec les chefs, avec
leurs sujets, et non le séjour forcément accepté.
Elle entendait faire œuvre durable...
Elle gagna ainsi peu à peu les régions méri-
dio'îles. Des milliers de kilomètres furent par-
co rus, reconnus, étudiés.
L’ensemble des rapports, cartes et documents
que la Compagnie a fait parvenir à l’adminis-
tration centrale à Bruxelles au cours de ces huit
dernières années, fourni une bibliothèque unique
de renseignements sur les territoires du bassin
du Kasaï.
Au fur et à mesure de la reconnaissance du
pays, la Compagnie s’installait. Elle a 60 fac-
toreries et plus de 200 petits postes récolteurs.
Il ne nous reste plus, pour avoir un aperçu
de l’activité de la grande Compagnie coloniale
ÉCOLE DE DEMBA, COURS SUPÉRIEUR.
L’ÉCOLE DE PANGU.