ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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342 L’EXPOSITION DE BRUXELLES dire combien nous sommes sensibles à l’honneur qu’elle veut bien nous faire en présidant person- nellement, dans cette salle des fêtes si gracieuse- ment mise à notre disposition par le Comité exécutif belge, l’inauguration de la nouvelle section britannique. Le désastre qui, il y a quelques semaines, la frappait ainsi que sa sœur belge, n’a LE ROI RÉPOND A SIR ARTHUR HARDINGE. seryi qu’à faire ressortir encore une fois ce courage tenace et cette indomptable volonté de triompher de tous les obstacles qui ont si souvent joué un rôle décisif dans les annales de nos deux nations amies. Un grand poète de l’antiquité classique com- parait autrefois le peuple romain, battu, mais jamais vaincu, à un chêne retrouvant de nouvelles forces et une nouvelle vie sous les coups de hache qui élaguaient ses branches. Ne nous est-il point dès à présent permis, devant ce spectacle de nos deux sections renaissantes, de nous écrier, non moins fièrement, à notre tour Per damna per cardes ab ipso ducit opes animunque ferro! Aussi fut-ce avec un sang-froid vraiment digne de ces vieux Romains, achetant aux enchères après Cannes ‘le sol du champ de bataille occupé par l’envahisseur victo- rieux, que les commissaires -généraux belges et anglais refusèrent de se laisser un seul instant intimider par l’immensité de l’affreuse catastrophe. Leur premier souci, parmi les décombres encore fumants où gisaient les tristes restes de tant de richesses, fut la prise immédiate de mesures des- tinées à réédifier la grande œuvre que le sinistre avait certes compromise, mais qu’il devait pire impuissant à détruire. L’opinion, tant en Angle- terre qu’en Belgique, applaudit à leur attitude; les autorités publiques, le commerce, les exposants des deux pays répondirent comme il. le fallait à leur appel. Comment d’ailleurs hésiter, quand le beau geste de Votre Majesté, accourue du fond du Tyrol, où elle goûtait un repos mérité, pour en- courager ce louable effort, ralliait toutes les éner- gies, ranimait tous les espoirs et toutes les con- fiances, et préparait déjà cette fête de réouverture qu'elle vient couronner aujourd’hui de sa présence. Au nom du gouvernement, du Roi mon maître, de la commission royale des expositions, et du pays que j’ai l’honneur de représenter auprès d’elle, je remercie respectueusement Votre Majesté de la façon dont elle a tenu à s’associer, d’abord à notre chagrin et à nos regrets, et ensuite à l’heureuse restauration de notre œuvre. Mes compatriotes y verront un nouvel et précieux gage des sympathies traditionnelles rattachant le Royaume-Uni à la Belgique, que viennent de renforcer les souvenirs d’un commun malheur et de communs et vaillants efforts pour le réparer. Je prie très humblement Votre Majesté de daigner déclarer rouverte la section britannique de l’Exposition de Bruxelles. On applaudit chaleureusement. Une nouvelle Brabançonne retentit et le Roi prend la parole en ces termes : Messieurs, J’ai écouté avec un vif plaisir le beau discours de Son Excellence M. le ministre d’Angleterre et je tiens à le remercier cordialement des paroles si aimables qu’il m’a adressées et des sentiments de ses compatriotes dont il s’est fait l’éloquent inter- prète.' 11 y a quelques mois à peine, nous nous réjouis- sions ici même du grand succès de la section britannique. Son caractère artistique, la variété et la perfection des objets exposés contribuaient lar- gement à la réussite de notre Exposition interna- tionale. Hélas I en quelques heures, le fruit des longs efforts de votre comité a été anéanti. Des trésors d’art ont été ravis pour toujours à ceux qui ve- naient, en nous les envoyant, de nous donner une preuve précieuse de leur intérêt et de leur sympathie. Laissez-mbi, Messieurs, vous dire encore aujour- d’hui combien j’ai déploré ce triste événement, combien j’ai pris part à l’affliction que causait ici comme en Angleterre la perte de tant de travail et de tant de belles choses. Mais votre fermeté et votre énergie ont été à la hauteur des circons- tances ; en vous remettant immédiatement à l’œuvre, Messieurs du Comité, vous et vos dévoués collabo- rateurs, vous, avez réalisé un tour de force incompa- rable. Grâce à vous et aux autorités britanniques, aux- quelles je suis heureux d’offrir l’expression de ma gratitude, la section anglaise se trouve reconsti- tuée. Par votre vaillance vous avez procuré à notre vaste entreprise un nouvel élément d’attraction, et, à nous autres Belges, vous avez donné un nou- veau témoignage d’amitié que nous n’oublierons jamais. Monsieur le ministre. Votre Excellence associe le peuple britannique et le peuple belge dans l’éloge qu’elle fait en termes si heureux de l’œuvre de réparation du désastre produit par l’incendie. Certes, les Belges ont déployé là leurs belles qualités de courage et de persévérance qu’aucun malheur ne peut abattre, et je les félicite haute- m'ent. Mais que dire des Anglais, du gouvernement comme des exposants, qui, - en refaisant dans l’es- pace de quelques semaines une nouvelle section belle et intéressante à souhait, ont montré une fois de plus ce dont est capable cette ténacité indomp- table, apanage de la nation britannique. Je ne trouve pas de mots pour exprimer à Votre Ex- cellence mon admiration et ma reconnaissance. C’est l’air national anglais qui retentit et, au milieu des acclamations, le cortège royal s’avance vers la nouvelle section anglaise. Le Roi visite celle-ci en détail et, à diverses reprises, il exprime cette opinion qui est parta- gée par tous les assistants. - Mais c’est magnifique ! C’est presque plus beau que votre ancienne section. Il est Ii h. 30 quand le Roi quitte la section anglaise, la musique joue la Brabançonne, puis les ouvriers anglais massés à l’extérieur chantent le God save the King et successivement poussent trois hourras retentissants en l’honneur du Roi et de la Reine. Au dehors la foule est énorme et l’enthou- siasme règne partout. La visite des journalistes anglais. Les membres de l’Institute of Journalists, au nombre de 150 environ, furent dimanche les hôtes de l’Exposition. A midi et demi un déjeuner offert par le co- mité exécutif les réunissait autour des tables, joliment garnies, du Chien-Vert. Le baron Janssen présidait cette réunion, ayant à ses côtés sir Arthur Hardinge, ministre d’An- gleterre à Bruxelles ; lord Greenvill ; MM. Wintour et Reyntjens, commissaire-général et commissaire-général adjoint , •MM. Lawson, di- recteur du Daily Telegraph, président de l'In- stitute ; M. Mitchell, président pour 1911; M. Borter, directeur du Daily Graphie; MM. Dupret, Lemonnier, vice-président, et Grimard, membre du comité exécutif ; Keym et van der Burch, Raoul van den Bulcke, Gody et Storms, l’architecte Acker et les membres du comité de la presse belge. A l’heure des toasts, le baron Janssen a porté la santé de ses hôtes en ces termes : En toutes circonstances, j’aurais considéré comme un honneur très distingué de recevoir, au nom du comité exécutif de l'Exposition de Bruxelles, les membres de votre ancien et célèbre Institute of Journalists, car non seulement la presse de tous les pays, mais les intellectuels du monde civilisé connaissent votre remarquable organisme professionnel où se forment des générations de journalistes éprouvés et, ce qui est mieux encore, des contigents d’hommes de foi et d’honneur, péné- trés de cet idéal fécond qui, sous toutes les lati- tudes, s’appelle la Liberté, la Justice et la Paix! C’est une vive satisfaction pour tous ceux que passionnent le progrès de la pensée et l’élévation de la mentalité moderne de saluer les moissons fleuries de connaissances et de lumières nouvelles qui ont grandi et qui grandissent encore jour- nellement sous vos auspices. Mais au plaisir d’accueillir en vous une élite de professionnels qui passent pour être les pre- miers journalistes du monde, se joint chez moi la fierté de montrer à vos yeux exercés d’écri- vains, de critiques, de reporters, une Exposition que l’on disait complètement mutilée par un dé- sastre et qui, grâce à un énergique effort, semble poser aux visiteurs d’aujourd’hui cette énigme triomphante: Où, par où, jusqu’où l’élément des- tructeur s’est-il ici manifesté ? C’est cette énigme, messieurs, que je me plais à poser devant vos regards. Dans cette grande cité internationale que l’on prétendait détruite, vous trouverez, profusément répandues, toutes les inventions du monde, depuis les géants de la métallurgie jusqu’aux mécanismes