Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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plexité des questions se'Tapportant aux industries
textiles, fils et tissus.
Rien que la nomenclature, avec le mode d’em-
ploi, des colorants nouveaux pour le lin, le coton
et la laine pourraie it remplir mensuellement
vingt colonnes d’un grand journal 1
Parlerons-nous des brevets relatifs aux indus-
tries textiles ? Leur nombre s’élève à la cin-
MÉTIERS A TISSER.
quantaine tous les mois ! Près de deux inventions
par jour !
Le tableau suivant donnera quelque idée de
l’importance acquise dans l’industrie par le coton
seul :
On compte en :
Angleterre . 739,000 3,500 000 630,000
Etats-Unis.. 556,000 5,000,000 318,000
Allemagne.. . 230,000 2,000,000 375 000
Russie 167,000 1,900,000 315,000
France . . . . 110,000 890,000 95,000
Autriche-Hongrie 149,000 900,000 135 000
Suisse . . . . 20,000 117,000 19,000
Italie 120,000 700,000 132,000
Espagne. . . . 55,000 330,000 70,000
Belgique. . . . 24,000 160,000 15,000
Hollande 30,000 77,000 26,000
Suède. . 11.000 90,000 26,000
Inde 68,000 2,000,000 222,000
Japon 10,000 1,000,000 77 000
Brésil 27,000 375,000 77,000
Au nombre des mécaniques nouvelles on peut
remarquer à l’Exposition, outre l’avertisseur de
rupture d’un fil, que nous avons incidemment
cité plus haut, de très nombreuses machines.
Notamment le métier à changement automatique
de navettes, avec mouvement à tâteur pour si-
gnaler l’approche de la fin de la trame sur la
bobine, aussi pour remplacer la bobine vide par
une navette chargée, sans arrêter le métier. Il
faut les voir, les belles navettes, immobiles dans
les coulisses de la machine, et combien dili-
gentes, tout à coup, pour sauter dans leur loge
de travail et commencer de courir d’un bout à
l’autre du métier !
Le temps du tisserand est précieux. Dans la
vie courante, une personne qui casse son fil en
travaillant en prend un nouveau et tout est dit.
La perte de temps est insignifiante. En tissage,
si le fil vient à casser, il faut arrêter le métier
pour réparer. Si minime que soit le temps né-
cessaire, cette opération arrive à nombrer quand
elle porte sur une journée entière et sur l’en-
semble des métiers d’une fabrique. On a cherché
depuis longtemps à éviter ces arrêts et l’on a
trouvé enfin un dispositif qui permet à la ma-
chine de ramener automatiquement un autre fil
quand la duite est rompue. Avant le passage de
la navette, c’est-à-dire un peu
avant le moment auquel elle
va recevoir « le coup de
sabre », les fils de trame
sont automatiquement écartés
ou rapprochés des côtés de
la chaîne, selon que l’on doit
ou ne doit pas s’en servir
pour établir une duite.
Les fils de trame se trouvent
tous et toujours au-dessus du
niveau de la pointe de la na-
vette. Au moment du passage
de la navette sous le pont
d’accrochage, dont le nom
indique suffisamment le rôle,
ce fil, ainsi écarté, est saisi
par la navette et entraîné
d’abord dans la boîte à na-
vette, puis après coupage de
ce fil, effectué par un ciseau
actionné par le battant, la
navette l’introduit dans le
pas de la chaîne, ce qui s’ob-
tient par un système de cro-
chet appliqué à cette navette.
Le métier à tisser les étoffes
de crins, pour doublure raide
de revers de redingotes et ves-
tons, n a pas de navette, étant donné que les crins,
ne sont pas d’une longueur indéfinie comme le
fil. La plus grande longueur d’un crin ne saurait
excéder, n’est-ce pas, la longueur de la queue
d’un cheval ? Ici tous les crins sont mis en botte
dans un cercle de métal, et la navette est repré-
sentée par une pince qui, courant entre la trame
comme si elle était navette, va de son bec pointu
pincer un crin, un seul à la fois, et en se reti-
rant le glisse à sa place dans la trame, le
lâche et va, pour le même but, en pincer un
autre, et ainsi de suite. Le travail est des plus
intéressant par la délicatesse. .
Si la France a été la première à créer des
VOILES EN TOILE DE HOLLANDE.— (NAVIRES EN ROUTE POUR LES INDES EN 1867.)
écoles techniques spéciales, comme l'Ecole cen-
trale des arts et manufactures, elle s’est laissé
devancer par l’Angleterre, la Belgique et l’Alle-
magne pour l’enseignement de la filature et du
tissage. C’est donc bien, pour elle, une inno-
vation que son Ecole de filature et de tissage
d’Epinal. Les cours y sont théoriques et pra-
tiques. La durée des études est d’une année pour
la filature et d’une année pour le tissage. Les
matières du programme comportent la mécani-
que, l’électricité industrielle, le droit commercial
et industriel. D’après ce programme, où l’étude
microscopique des fils de chanvre, coton ou
laine est complètement négligée, on voit que
les industries textiles ne sont pas encore prêtes
pour les évolutions scientifiques.
Les dessinateurs français de dessins pour cotons
imprimés en ont inventé qui sont les plus jolis
du monde et même d’actualité, puisque les per-
sonnages de Chantecler y figurent ! On se re-
présente tout ce que l’imagination peut produire
de varié- et qui se chiffre par des centaines de
nouveautés quotidiennes sur le marché européen.
La veloutine est un tissu qui peut passer pour
nouveau. C’est du coton. Mais par la façon dont
on le traite, on en rend la surface légère et du-
vetée comme celle d’un tissu de laine. L’illusion
est complète et la vue de ce coton-là vous donne
à elle seule l’impression du moelleux et de la
chaleur. Avantages? L’esthétique d’abord y
gagne, le fondu des nuances est plus doux ;
la bourse y gagne aussi, car la veloutine, dont
le mètre peut se vendre de 60 à 80 centimes,
imite parfaitement une étoffe de laine de
8 francs !
En Hollande, où la réputation de la toile fut
jadis célèbre, cette industrie a été supplantée,
au commencement du XIXe siècle, par le coton,
dont le prix est moins élevé. En 1874, on
trouvait encore dans le Brabant septentrional
1,300 tissages de toile. Actuellement on ne
compte plus que 260 tisserands de toile, tra-
vaillant à domicile, et huit fabriques de toile,
munies de métiers mécaniques.
Harlem, réputée autrefois pour ses blanchis-
series de toile, a vu sa fortune passer à Tete-
ringen.
Aux Pays-Bas, les fabriques de toile font
principalement du linge de table en damas et
en toile ouvrée, des mouchoirs en batiste, des
tissus pour dames et de la toile pour tailleurs.