Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
M. Hubert établit un parallèle entre le travail-
leur à domicile et l’ouvrier de fabrique. Le tra-
vailleur à domicile souffre tout particulièrement
des progrès du machinisme bien plus que l’ou-
vrier de fabrique ; de plus, le patron, lorsque
le marché est envahi, arrête la production et le
petit travailleur n’a aucun recours.
LA NOUVELLE FAÇADE.
Les travailleurs à domicile pâtissent de leur
éparpillement. Ils ne sont pas syndiqués ; dès
lors, il ne peut y avoir d’entente dans leurs re-
vendications. Bien au contraire, fait remarquer
l’orateur, la concurrence amène le taux des sa-
laires à des minima effrayants.
Le ministre reconnaît que la situation de ces
travailleurs est digne de la sollicitude des légis-
lateurs. Il fait remarquer qu’un grand nombre
de lois votées par le parlement les intéresse au
même titre que les ouvriers.
« Le législateur, ajoute l’orateur, a couru au
plus pressé ; il a eu tout d'abord en vue de sau-
vegarder l’intérêt des ouvriers de fabrique, de
beaucoup les plus nombreux. Le nombre des tra-
vailleurs qui nous occupent est tout aussi grand :
il faudra leur appliquer des lois spéciales, et
je puis vous assurer qu’en cette circonstance
je vous apporterai mon concours le plus dévoué
et le plus bienveillant.
» Faute d’organisation, les travailleurs à domi-
cile n’ont pas su attirer l’attention du public
sur leur situation. Fort heureusement des per-
sonnes charitables s’en sont préoccupées. Le
sujet qu’ellès ont abordé est vaste et épineux,
mais je suis convaincu qu’elles arriveront à une
solution heureuse et prompte.»
M. Brants remercie, et l’on entend ensuite M.
Carton de Wiart. Il montre l’utilité des congrès
qui permettent un échange constant d’idées et
créent un esprit de solidarité internationale.. Il
estime que si l’on veut remonter a la genèse
de la plupart des réformes, on la trouvera dans
les délibérations des congrès. Il dépeint en un
fort joli discours la situation désastreuse des
travailleurs à domicile.
L’orateur est vivement applaudi, et l’on entend
ensuite M.le Dr Barnich, qui donne aux congres-
sistes les détails du programme du congrès.
si: *
Un déjeuner, charmant de cordialité, offert par
la Revue de la mutualité et des oeuvres sociales,
a réuni ensuite les membres du congrès. A la
table d’honneur, présidée par M. le Dr Barnich,
avaient pris place MM. Brants, président du
congrès , ■ Picquenart, délégué français ; le R. P.
Rutten, Camille Huysmans, le prince Cassano,
Strauss, Troclet, G. Haardt, Lafontaine, etc.
Deux cents convives environ étaient présents,
parmi lesquels des députés et sénateurs de tous
les partis, des professeurs d’université, des ou-
vriers, des religieux et religieuses et quelques
dames.
Au dessert, M. le Dr Barnich a remercié les
invités qui, représentant tous les partis politiques,
se sont groupés sur le terrain de la science, de
la justice et de la .solidarité. « Cette entente,
dit-il, autorise tous les espoirs : qui donc oserait
invoquer l’inviolabilité du domicile lorsque celle-
ci se fait complice d’une œuvre de dégénéres-
cence et de mort ? »
D’autres toasts, également fort bien venus,
ont été portés par le prince Cassano, M. Brants
et M. Michel de Reincké, conseiller d’Etat russe.
Puis les congressistes sont allés travailler en
sections.
Les conférences.
Notre collaborateur Georges Rency (Albert
Stassart), professeur à l’Athénée royal de Bru-
xelles, a fait, en la salle des Lettres de l’Expo-
sition, une belle conférence sur la littérature
belge. M. Rency s’est attaché surtout à rendre
un hommage mérité à nos. premiers écrivains,
Lemonnier, Verhaeren, Eekhoud, Elskamp, qui
surent être de véritables apôtres : s’oubliant
eux-mêmes, ils appelaient à eux les jeunes, les
accueillaient avec une bienveillance attentive et
guidaient leurs premiers pas. M. Rency conta
avec émotion l’histoire de ses relations avec ces
maîtres et sut évoquer éloquemment leurs nobles
figures dans leur milieu naturel : -Lemonnier et
Verhaeren parmi les tableaux et les livres de leur
cabinet de travail ; Eekhoud dans la banlieue
bruxelloise, parmi les las-d’a’ler, les hors-lisière
qu’il a si âprement exaltés dans ses livres ;
Elskamp en plein Escaut, sous un ciel d’hiver
constellé d’innombrables étoiles. Une jolie poésie
développait son charme autour de ces portraits
littéraires, qu’un nombreux public a chaleureuse-
ment applaudis. M. Rency a montré combien
le secours et les leçons de leurs aînés étaient
indispensables aux jeunes écrivains d’il y a
quinze ans, que ne soutenaient et encourageaient
ni les salons, ni l’Etat, ni le public, ni les pou-
voirs, ni aucun organisme officiel quelconque.
Il a fait ressortir également la nécessité de la
création, en Belgique, d’une académie littéraire
ou d’un conseil supérieur des lettres.
Le congrès des Unions postscolaires
de l’enseignement moyen officiel.
Un congrès des Unions postscolaires de l’en-
seignement moyen officiel s’est tenu à Bruxelles,
Après une réception à l’hôtel de ville, par
M. l’échevin Maes, assisté de M. Chibert, la
séance inauguralé a eu lieu, au palais des confé-
rences, à l’Exposition. Au bureau présidait M.
Bigwood, ayant à ses côtés MM. Buis, Cocq,
Crick, Desguin, Genard, Colette, Witman, Du-
carne, Blondeau, Ponchon, Nyns, etc.
Bibliographie.
La Décoration intérieure allemande et les métiers d’art
à l’Exposition de Bruxelles 1910
L’éditeur Julius Hoffmann, de Stuttgart, vient
de publier, sous ce titre, un beau volume illustré
de nombreuses gravures en noir et en couleurs.
Nous extrayons de la préface de cet intéres-
sant ouvrage quelques lignes dues à la plume
d’un critique d’art allemand, M. Robert Breuer.
Elles nous paraissent symptomatiques des ten-
dances et du but poursuivi par les artistes ger-
maniques :
« C’est une reddition de comptes que l’Alle-
magne présente à l’Exposition de Bruxelles. Il
faut que les peuples voient comment nous nous
y sommes pris pour faire valoir l’écu que l’An-
gleterre nous prêta et que la Belgique nous
remit. Ce n’est, certes, pas un sentiment de
vanité qui a poussé l’Allemagne à présenter un
bilan public de ce qu’on est convenu d'appeler
le mouvement de réforme moderne dans le do-
maine de l’architecture, de l’art industriel et des
industries riches. Non ; c’est plutôt — confes-
sons-le franchement, — le désir qu’avait l’Alle-
magne de participer à l’évolution artistique. Elle
veut porter sa pierre au monument qui s’élève
du nouveau, du futur style européen. Les Spar-
tiates de Prusse doivent disparaître de la con-
science des nations à civilisation ancienne.
L’Allemagne, cette cadette des grandes puis-
sances, veut montrer aux autres pays une face de
son activité pacifique : l’application du pro-
gramme d’une jeune civilisation. La volonté de
créer une civilisation s’est fait jour en Alle-
magne ; cette volonté n’aura de cesse que lors-
qu’elle aura abouti à la création de formes adé-
quates aux conditions de l’existence moderne. »