ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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358 L’EXPOSITION DE BRUXELLES orfèvres, avec les vaisselles de vermeil et d’ar- gent ; les libraires, les relieurs, les compagnies de navigation, qui toutes ont fait venir de diffé- rentes villes ces jolis navires-joujoux qui servent de réclame à l’étranger ; déjà installées aussi dans leur vitrine des gravures anciennes, qu’un procédé nouveau débarbouille et nettoie ; dans un large corridor, qui mène vers les postes, télégraphes et téléphones, nous trouvons, termi- nés ,à peu près, une série de salons anciens, de petites chambres de styles divers et riches, toutes pareilles à celles qui eurent tant de succès à la première exposition ; mêmes panneaux de vieux chêne sombre, mobiliers de cuir et de velours, tapis moelleux, glaces à cadres du plus bel or ancien ; on est surpris de retrouver à nouveau ces mobiliers, ces pièces antiques, d’un goût si choisi qu’ils semblaient devoir être uni- ques I Une agréable pénombre a été ménagée, comme la première fois, faisant valoir l’ensemble de l’incendie ; celles qui n’ont eu à supporter que le feu sont intactes , • celles qui sont cassées l’ont été par des chutes de corps lourds, tels que poutrelles. Plus loin ce sont les vitrines multicolores de la pharmacie, de la papeterie ; ailleurs, on range les objets de physique et de marine ; les engins de pêche ; une série de navettes aux fils de toutes couleurs. Des petites chambres de style qui s’apprêtaient hier, quatre sont entièrement terminées. Voici venue la journée du 17. Pour les vail- lants Anglais, elle est commencée depuis long- temps, cette journée ! On a travaillé toute la nuit ! L’idée de collectivité, qui domine toutes les grandes entreprises, s’est affirmée de mille ma- nières. Nous en citerons une, pittoresque et démonstrative. Toutes les vitrines qui garnissent ici les sections sont d’un beau laqué blanc. La peinture était indiquée pour les bois ordinaires, rusé qui, pour tout au monde, ne veut pas perdre un seul instant : ■—■ Si, si, vous parlez français, je vous ai entendu, tout à l’heure, reprend-elle, avec éner- gie et volubilité. Et le monsieur, voyant, lui aussi, à qui il avait affaire, comprit qu’il en aurait plus vite fini de parler le français que de se dérober ! C’est ainsi que tout le monde se dépêchait, évitant les conversations, évitant les importuns, déclouant, déballant sans relâche, installant, tout en déjeunant à petites bouchées, puisées dans les poches I Enfin le 18 arriva, veille de l’inauguration 1 Que dire ! C’était dimanche à Bruxelles comme à Londres ! Et cependant on travailla. Il est vrai que l’occasion était exceptionnelle. L’honneur de l’Angleterre engagé! Etre prêt le 19, à dix heures du matin ! Et l’on fut prêt ! LA NOUVELLE SECTION ANGLAISE : ROTONDE DE LA CÉRAMIQUE ET SALLE DANS LE STYLE DES PREMIERS STUARTS. par l’aspect authentique de la demeure et l’at- trait du mystère. La journée du 16, dans cette installation mémorable, pourrait s’appeler la journée des caisses. Des camions, à la file, les amènent. Le terre-plein, devant le bâtiment, suffit avec peine à ranger charrettes et chevaux ; le ciel, toujours aimable, fait choir sur tout cela une intarissable pluie qui délaie le sol, mais on s’en moque. C’est à l’intérieur des sections qu’il faut voir travailler et les caisses s’empiler ! Partout ce ne sont que pyramides ; des planchers, on ne voit plus que de petits sentiers où apparaît le vert des linoleums, c’est une marée de caisses cra- quantes, circulantes, où émergent comme des recifs, avec leurs hautes glaces, les vitrines. Cependant, un ordre admirable ne cesse de régner. Chacun trouve ses colis, attaque les planches au ciseau et au marteau, retire, nettoie et range ses objets. Aujourd’hui prennent leur place un modèle de torpilleur, une série de navires réclames des grandes lignes de naviga- tion internationales, un Lusitania, frère du Mau- retania brûlé et qui, lui aussi, vapeur à turbine, à quatre hélices, fait la traversée de l’Atlantique, service New-York, en quatre jours et demi. Ci et là, dans les vitrines, les vins, liqueurs, étoffes, cotonnades d’exportation imitant le célèbre batik des Indes néerlandaises ; les vêtements, dont un costume d’aviateur, espèce d’imperméable, fin et transparent comme de la baudruche ; le vitrosil, quartz fondu dont on fait des récipients pour chauffer les acides ou des éprouvettes destinées à supporter sans bris des refroidissements brus- ques ,• la plupart de ces pièces ont été retirées mais il en est qui sont d’un beau fil et qui eussent gagné à garder leur simple poli. - Pourquoi peindre un si beau bois ? disait, hier, quelqu’un. - Parce qu77 n’a pas de goût, lança en ré- ponse, à la volée, une personne qui passait et qui avait entendu la question. En effet, la riposte semblait juste, hier, dans l’encombrement géné- ral. Mais aujourd’hui plus d’ordre règne, l’har- monie est déjà sensible et l’on saisit la portée du sacrifice fait par ceux qui ont consenti à laisser passer une couche uniforme de couleur sur les beaux bois de leurs vitrines. Certes, chacun de ces meubles, pris à part, est peut- être maintenant moins bien, mais, si j’ose ainsi m’exprimer et d’un si petit exemple déduire une si grande conséquence, à cette couche de couleur, à l’aspect de toutes ces armoires devenues les unités d’un même régiment, le prestige de l’An- gleterre a gagné beaucoup ! En Belgique aussi l’on dit que l’Union fait la force, mais Ton y va toujours par quatre chemins I Menuisiers et peintres partis, la besogne s’ac- complit avec une ardeur sans égale. Tout le monde, seul à seul avec ses vitrines et ses caisses, ne perd pas une minute. Pas une minute, disons-nous, au sens strict. Une exposante, éplorée, ne trouve pas son emplacement, elle s’informe, s’adresse à un monsieur d’une cin- quantaine d’années qui, vigoureusement, fait sauter les cercles d’un tonneau : — Monsieur, voulez-vous me dire... — Madame, je ne comprends pas le français ! Mais la dame le connaît le vieux commerçant Eh bien ! c’est ce tour de force-là qui est à lui seul aussi admirable que la nouvelle exposition. Ce fut un coup de baguette d’enchanteur! La Grande-Bretagne se montra claire, nette, propre, toute en ordre, ornée d’étincelantes vitrines, riches et nombreuses, parée de joyaux neufs et inédits, avec tout son monde d’exposants, alertes, frais et corrects, comme si tous ne venaient pas de se livrer à un labeur incessant, et comme s’ils avaient eu bien le temps de se reposer des fatigues de la victoire. Bravo pour l’Angleterre et l’endurance des Anglais ! Oui, c’est une exposition entièrement nouvelle offerte par la Grande-Bretagne à notre Expo- sition. Toutes les maisons qui étaient représen- tées dans les sections détruites sont participantes ici encore ; il s’en est même ajouté trois nou- velles ! Et quelle aubaine pour nous ! Ce sont tous autres spécimens. Deux expositions succes- sives ! Les amateurs de beaux vases sang de bœuf ont-ils assez déploré un néfaste incendie qui détruisit tant de merveilles ! Il en est revenu d’autres, plus beaux peut-être I Et les cristaux, les porcelaines, les bronzes d’art, les livres et reliures de la célèbre imprimerie de l’Université d’Oxford, les produits d’alimentation, les bois- sons, les industries, les mines, les installations usinières hygiéniques proposées par le Home Office, les tabacs, la parfumerie, les chaussures, les dentelles. L’attrait considérable de la participation an- glaise, les événements ont voulu qu’il fût encore doublé. Et une exposition nouvelle a traversé la mer !