ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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360 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Mages... La montagne est creusée de ravines, de torrents où sont lancés de petits ponts et et une théorie de rois Mages, de fidèles, d’ânes, de vaches et de moutons, semble monter vers la crèche où dort l’enfant Jésus dans une auréole de papier doré. La nuit tombe. Alors, de petites lampes de cuivre ou de petits lampions de cou- leur s’accrochent au-dessus des étalages et des LA COUR DES LIONS. petites bougies de couleur bordent les routes minuscules des montagnes de carton. Esta noche, Noche buena Y manana, Navidad! Des enfants courent et dansent dans les rues grouillantes de monde. C’est le réveillon de la joie populaire et les cris et les danses ne s’arrêtent que devant les vitrines des pâtissiers où sont alignés des « turrones » faits d’huile, de sucre et d’amandes pilées, et des boîtes où s’enroulent, parmi des dragées, des bonbons, des fleurs de sucre et de papier de couleur, d’énormes serpents en massepain qui, parfois, coûtent cinquante francs. * * * Les Espagnols étant gens d’impulsion subis- sent l’influence du milieu et la manifestent exté- rieurement par toute l’exhubérance de leurs ges- tes vifs, de leurs cris et de leurs chansons. Voyez-les, les jours de courses de taureaux. C’est la grande joie, ce jour-là et le tumulte de l’énervement. Voyez-les se précipiter vers les arènes. Comme un torrent, la masse com- pacte des voitures descend la superbe rue d’Al- cala, artère centrale de Madrid, et traverse au galop la promenade de la Castellana où Nep- tune, couronne en tête et fourche en main, dirige d’un geste large les chevaux de marbre de sa fontaine. Le flot des voitures roule : il y a des calèches où rient aux éclats de jolies femmes aux mantilles blanches, aux châles brodés de couleurs claires ; il y a de grands « breacks » que les « afi- cionados », amateurs fervents de la Corrida, se sont réunis pour louer ; il y a aussi les voitures, attelées de mules harnachées de rouge où sont assis les rois de la fête, les toreros aux costumes étincelants de soie, d’or ou d’argent. Et entre toutes ces voitures, caracolent des cavaliers ou des picadors ayant en croupe leur domestique que les Espagnols appellent, en raison du cos- tume bleu, jaune et rouge, « mono-sabio » (sin- ge savant). Sur les trottoirs, c’est une foule énorme qui roule en se bousculant... et tout cela crie, gesticule, chante ! D’une voiture à l’autre, on se crie un bonjour joyeux ; on crie « Olé ! » quand passent les toreros, on crie « Olé ! » quand passent les jolies femmes. Et dans la foule grouillante, il arrive qu’un homme s’arrête pour dire à une femme qui passe : « Bendita séa la mujer qué té pario ! » (Bénie soit la femme qui te mit au monde !) On va, on va, on va et les cris de joie montent vers le ciel. Puis c’est le cirque, joyeux déjà de la joie du soleil et du ciel bleu, à laquelle vient s’ajou- ter la joie publique des spectateurs en délire, la joie héroïque des toreros vêtus d’or. Et c’est encore la joie, les cris, les chansons au retour, quand les « aficionados » rapportent des « banderillas’» teintes de sang et que le torero triomphateur rapporte une oreille du tau- reau que le public, par ses acclamations, lui a fait offrir en signe de victoire. La corrida est une des phases les plus frap- pantes de la vie de l’Espagne. « Panem et circenses », disaient les Romains ; les Espagnols s’écrient: « Pan y toros ! » Ils se privent d’autres plaisirs pour pouvoir s’offrir un « tendido » démocratique en plein soleil... et l’on voit un Mazzantini devenir député et un Guerrita se retirer avec 12 millions après dix ans de carrière tauromachique. A part cette ardeur à rechercher les joies physiques, il semble que la vie intellectuelle de l’Espagne soit sinon arrêtée, du moins ra- lentie. Sur l’Espagne de Charles-Quint, le soleil ne se couchait jamais... Maintenant, ce n’est plus que dans les cœurs des Espagnols, cœurs de poètes et cœurs de chevaliers, que le soleil brille éternellement. Mais sous le ciel, il y a des places que la nuit a envahies. Pour la vie artistique et littéraire, où sont les successeurs des Goya, des Velasquez, des Murillo ?... Qu’y a-t-il. à part les trésors de beauté du musée du Prado ? Le théâtre, envahi par les zarzuelas en un acte et aux allures de revue, ne cherche qu’à amuser: « Maria del Carmen », « Mancha que limpia », etc., n’ont qu’une heure de succès et les deux admirables tragédiennes que sont la Guerrero et la Tubau finissent par jouer l’une Cyrano de Bergerac et l’autre Madame Sans-Gêne. Dans la littérature ?... Campoamor était un doux poète... Connaissez-vous son nom ? Et les romans de Perez Galdos ou de Mme Pardo- Bazan ont-ils pris place, dans vos bibliothèques, à côté de ceux de Cervantes, de Lope de Vega ou de Calderon ? * * * Mais pourtant, l’inspiration existe et la belle terre d’Ibérie est fertile en belles choses. L’Es- pagne est une grande artiste, qui s’est réveillée artiste et s’est contentée de ce don naturel. Mais le jour où elle se mettra en tête de le cultiver, ce don si rare, ce don unique, quelle virtuose cela fera! Paul Max. LES MACHINES-OUTILS Une humanité nouvelle. — Perspectives flatteuses. — La machine qui fait seule une longue suite d’opérations. — La machine qui fait les boîtes de métal et les soude. — Nouvel âge d’or. — Evolution dé la machine-outil. — Les dimensions, la mobilité des organes, la commande, la boîte de vitesses. — Acier des outils, les aciers rapides. — L’engrenage. — La machine-outil dans les industries des tissus. — D’habiles ouvrières. On appelle machines-outils les unités diverses de cette nouvelle humanité, qui devient légion rapidement, bien que les premiers spécimens n’aient fait que depuis quelques années leur apparition dans le monde industriel. Faisons des vœux pour la multiplication rapide de ces utiles auxiliaires. Avec quelle énergie ne les voyons-nous pas s’appliquer tantôt à l’égali- sation parfaite de toutes les parties d’un piston d’acier, tantôt ne mettent-ils pas une certaine grâce même, accompagnée d’une illusion d’atten- tion, quand ils tournent et inclinent la lamelle rotative d’une meule, en train d’aiguiser les dents d’une scie ? Il faut voir travailler cette humanité métho- dique, forte, précise, aux organes d’acier, et infa- tigable ! Quelles promesses intéressantes, fan- tastiques, ne nous font pas ces collaborateurs étrangers, aux aptitudes illimitées ! Tout ce que nous voudrons faire avec une précision que n’ob- tiendrait pas la main, avec une puissance qu’un