Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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bras d’homme n’a jamais eue et n’aura sans
doute jamais, les machines-outils sont prêtes à le
réaliser. Elles n’attendent de nous qu’une seule
chose, qui est bien dans nos moyens, d’ailleurs,
l’initiative pour les concevoir, la malice pour les
réaliser. Nous pourrions, au lieu de malice,
dire ingéniosité, mais il semble que pour les
machines-outils ce soit un mot plus familier et
plus humain qui leur est applicable.
Voulez-vous voir jusqu’où peut aller la com-
plexité de leurs travaux, pour une même ma-
chine ? Voici, par exemple, la machine à souder.
Elle confectionne les boîtes métalliques cylindri-
ques à conserves — supposez les boîtes de petits
pois. On lui donne, au matin, de hautes piles
de rectangles de fer-blanc, puis on la met en
marche, et le soir, nous supposons qu’elle ter-
mine sa tâche à 7 heures, comme font en général
tous les ouvriers, la diligente machine aura
transformé les rectangles, toute seule, remar-
quez-le bien, en boîtes cylindriques, agrafées et
soudées, au nombre de 60,000!
Voyons le détail de ces opérations. La machine
a la forme générale d’un axe, elle est toute en
longueur. La pile de fers-blancs rectangulaires
est déposée à un bout, et une bouche ventouse
en caoutchouc vient les enlever une à une par
le dessous de la pile. La première enlevée est
déposée, par une glissière qui l’entraîne, dans
une boîte d’où elle remonte se courber en cy-
lindre autour d’un axe ; celui-ci, en se dilatant,
lui donne une forme parfaite ; cylindrique déjà,
elle est poussée sous une matrice qui engage les
deux bords de la fente du milieu l’un dans
l’autre et les presse, ce qui se dit « agrafer ».
Cet agrafage est réputé étanche, et, en effet, si
l’on met de l’eau dans les boîtes ainsi faites,
elle ne s’écoule pas ; il est suffisant pour les
boîtes de conserves destinées à l’Europe ; mais
il est insuffisant pour les conserves destinées aux
colonies, et qui doivent encore, avant d’être
prêtes pour l’expédition, supporter un bain-
marie à 120 degrés, pour assurer leur stérilisa-
tion absolue. Celles-là comportent une soudure à
l’étain par-dessus l’agrafe longitudinale. C’est
toujours la même machine-outil qui va l’exé-
cuter. Continuons les opérations. La boîte par-
faitement cylindrique et agrafée n’a pas quitté
l’axe de la machine. Elle continue son trajet et
rencontre une petite brosse qui la nettoie et y
dépose en même temps la goutte d’acide qui
décape le métal et rendra la prise tenace. Mais
avant la soudure, il faut chauffer le métal, opé-
FRAISEUSE VERTICALE.
ration que fait avec douceur la flamme d’un cha-
lumeau à gaz, toujours en fonction. Maintenant
remarquez deux fils de métal qui se déroulent
de deux bobines placées par terre. Ces deux fils
aboutissent a deux petits fers à souder, percés
d un trou. Ces fils, qui sont l’étain à souder,
montent des bobines automatiquement, entrent
LES MACHINES-OUTILS ONT ACQUIS DE NOS JOURS DES DIMENSIONS IMPORTANTES;
LA FIGURE CI-DESSUS REPRÉSENTE UN TOUR D’ALÉSAGE POUR GROSSE MÉTALLURGIE.
en fusion par leurs extrémités et écoulent le
métal liquide, par les trous, sous la semelle
des fers à souder. L’agrafage de la boîte passe
sous la soudure et celle-ci coule et clôt les
interstices possibles de la jonction. Puis, ren-
contre d’un ventilateur pour rendre immédiate la
prise de soudure, ensuite nouveau coup de brosse
automatique, et le cylindre de boîte, terminé,
sans que personne y ait mis la main au cours de
ces diverses opérations, est emporté sur une
courroie sans fin, qui le jette dans un panier
récepteur.
Comme nous le disions, que ne peut-on pas
espérer, d’une époque où naissent de pareils
auxiliaires ? Une humanité artificielle, créée par
nos mains, travaillera quelque jour pour nous.
Pour tout le labeur accompli par lui sur la terre,
depuis le commencement des sociétés, l’homme a
bien mérité ce repos ! Et pourquoi pas ce nouvel
âge d’or ? Des machines minières extraieront,
comme des dragons, les minerais. Ils seront
chargés sur des wagonnets que le poids du plein
fera déclancher et ils s’en iront sur rails jusqu’aux
ports. Des grues les reçoivent pour les déverser
dans la cale des navires, et les navires partiront
seuls, suivront, qui sait comment, leur route, par
des ondes, par des aimants directeurs, jusqu’en
Europe, où les attend l’armateur. La terre sera
couverte de lieux de plaisance et les hommes,
aujourd’hui courbés sur le travail, couleront des
heures délicieuses, avec le seul souci de donner
de temps à autre un coup de pouce à quelque
manette, et des machines se mettront au travail
à des milliers de lieues, des trains partiront, à
la commande électrique. Produire sera le fait de
cette humanité de fer et d’acier, et la consom-
mation sera pour nous ; l’air, la lumière et la
liberté seront conquis pour tout le monde.
Petite au début, la machine-outil a acquis au-
jourd’hui des dimensions importantes, soit en
rapport avec les pièces qu’on lui confie, soit
avec la quantité d’organes utiles dont on la
charge, en vue de multiples emplois. On s’est
efforcé également de rendre aussi mobiles que
possible, dans tous les sens, le plateau suppor-
tant la pièce à travailler, ainsi que le bras sup-
portant les outils, mèches, tarauds, etc. On a
fait mieux encore, on a rapproché tous les or-
ganes de commande ; ainsi, sans se déranger,
l’ouvrier conducteur peut faire mouvoir la pièce
en travail en tous sens, ou les outils, et même,
sans se déplacer, arrêter la machine.
Les machines-outils sont, actuellement, pour-
vues d’une boîte dite de vitesses, inspirée de
celle des automobiles, et qui permet différents
entraînements, dont le nombre atteint jusque dix-
huit dans certaines machines, pouvant fournir
de 24 à 330 tours à la minute.
Comme on peut le penser, la qualité de l’acier
a la plus grande importance. Il s’agit d’obtenir
des tranchants durables et qui n’émoussent pas
le métal travaillé. Dans ce but on a fabriqué
l’acier électrique. Cette innovation semble, elle
aussi, devoir puissamment contribuer aux progrès
des machines-outils. Ces aciers se fabriquent
soit simplement au carbone, remarquablement
purs, soit alliés à divers métaux pour obtenir
les aciers au nickel, au chrome, au tungstène. Ils
s’obtiennent au four électrique à électrode. Pour
l’emploi dans les machines-outils, ils prennent
le nom d’aciers rapides. La trempe se fait à
l’huile ou dans un courant d’air. Ces aciers pré-
sentent des qualités de dureté à toute épreuve.
Ils sont un progrès marqué. Où les autres aciers
ne permettent qu’une vitesse de travail de huit
mètres à la minute, ces nouveaux aciers autori-
sent une rotation travaillante de 30 mètres, sans
que l’outil en soit abîmé.
Sous le rapport de la force et de la vitesse, ces
deux facteurs qui préoccupent toujours au plus
haut point l’industrie, une innovation encore est
à noter. La rotation obtenue couramment dans
les machines-outils, par un système de poulies
qui s’entraînent, est remplacé, dans un modèle
inédit, par l’entraînement des pièces par engre-
nages. Le gain qui résulterait de ce changement
se résumerait, comme nous disions plus haut,
par force et vitesse accrues.
Nous n’en finirions pas si nous devions énu-
mérer toutes les applications du système ma-
chines-outils. Sans doute, cependant, ce que nous
voyons n’est rien, en comparaison de ce que
deviendront ces machines dans l’avenir. Qu’il
nous suffise de rappeler qu’elles font merveille
dans la fabrication des chaussures, dans le tour-