ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 361 bras d’homme n’a jamais eue et n’aura sans doute jamais, les machines-outils sont prêtes à le réaliser. Elles n’attendent de nous qu’une seule chose, qui est bien dans nos moyens, d’ailleurs, l’initiative pour les concevoir, la malice pour les réaliser. Nous pourrions, au lieu de malice, dire ingéniosité, mais il semble que pour les machines-outils ce soit un mot plus familier et plus humain qui leur est applicable. Voulez-vous voir jusqu’où peut aller la com- plexité de leurs travaux, pour une même ma- chine ? Voici, par exemple, la machine à souder. Elle confectionne les boîtes métalliques cylindri- ques à conserves — supposez les boîtes de petits pois. On lui donne, au matin, de hautes piles de rectangles de fer-blanc, puis on la met en marche, et le soir, nous supposons qu’elle ter- mine sa tâche à 7 heures, comme font en général tous les ouvriers, la diligente machine aura transformé les rectangles, toute seule, remar- quez-le bien, en boîtes cylindriques, agrafées et soudées, au nombre de 60,000! Voyons le détail de ces opérations. La machine a la forme générale d’un axe, elle est toute en longueur. La pile de fers-blancs rectangulaires est déposée à un bout, et une bouche ventouse en caoutchouc vient les enlever une à une par le dessous de la pile. La première enlevée est déposée, par une glissière qui l’entraîne, dans une boîte d’où elle remonte se courber en cy- lindre autour d’un axe ; celui-ci, en se dilatant, lui donne une forme parfaite ; cylindrique déjà, elle est poussée sous une matrice qui engage les deux bords de la fente du milieu l’un dans l’autre et les presse, ce qui se dit « agrafer ». Cet agrafage est réputé étanche, et, en effet, si l’on met de l’eau dans les boîtes ainsi faites, elle ne s’écoule pas ; il est suffisant pour les boîtes de conserves destinées à l’Europe ; mais il est insuffisant pour les conserves destinées aux colonies, et qui doivent encore, avant d’être prêtes pour l’expédition, supporter un bain- marie à 120 degrés, pour assurer leur stérilisa- tion absolue. Celles-là comportent une soudure à l’étain par-dessus l’agrafe longitudinale. C’est toujours la même machine-outil qui va l’exé- cuter. Continuons les opérations. La boîte par- faitement cylindrique et agrafée n’a pas quitté l’axe de la machine. Elle continue son trajet et rencontre une petite brosse qui la nettoie et y dépose en même temps la goutte d’acide qui décape le métal et rendra la prise tenace. Mais avant la soudure, il faut chauffer le métal, opé- FRAISEUSE VERTICALE. ration que fait avec douceur la flamme d’un cha- lumeau à gaz, toujours en fonction. Maintenant remarquez deux fils de métal qui se déroulent de deux bobines placées par terre. Ces deux fils aboutissent a deux petits fers à souder, percés d un trou. Ces fils, qui sont l’étain à souder, montent des bobines automatiquement, entrent LES MACHINES-OUTILS ONT ACQUIS DE NOS JOURS DES DIMENSIONS IMPORTANTES; LA FIGURE CI-DESSUS REPRÉSENTE UN TOUR D’ALÉSAGE POUR GROSSE MÉTALLURGIE. en fusion par leurs extrémités et écoulent le métal liquide, par les trous, sous la semelle des fers à souder. L’agrafage de la boîte passe sous la soudure et celle-ci coule et clôt les interstices possibles de la jonction. Puis, ren- contre d’un ventilateur pour rendre immédiate la prise de soudure, ensuite nouveau coup de brosse automatique, et le cylindre de boîte, terminé, sans que personne y ait mis la main au cours de ces diverses opérations, est emporté sur une courroie sans fin, qui le jette dans un panier récepteur. Comme nous le disions, que ne peut-on pas espérer, d’une époque où naissent de pareils auxiliaires ? Une humanité artificielle, créée par nos mains, travaillera quelque jour pour nous. Pour tout le labeur accompli par lui sur la terre, depuis le commencement des sociétés, l’homme a bien mérité ce repos ! Et pourquoi pas ce nouvel âge d’or ? Des machines minières extraieront, comme des dragons, les minerais. Ils seront chargés sur des wagonnets que le poids du plein fera déclancher et ils s’en iront sur rails jusqu’aux ports. Des grues les reçoivent pour les déverser dans la cale des navires, et les navires partiront seuls, suivront, qui sait comment, leur route, par des ondes, par des aimants directeurs, jusqu’en Europe, où les attend l’armateur. La terre sera couverte de lieux de plaisance et les hommes, aujourd’hui courbés sur le travail, couleront des heures délicieuses, avec le seul souci de donner de temps à autre un coup de pouce à quelque manette, et des machines se mettront au travail à des milliers de lieues, des trains partiront, à la commande électrique. Produire sera le fait de cette humanité de fer et d’acier, et la consom- mation sera pour nous ; l’air, la lumière et la liberté seront conquis pour tout le monde. Petite au début, la machine-outil a acquis au- jourd’hui des dimensions importantes, soit en rapport avec les pièces qu’on lui confie, soit avec la quantité d’organes utiles dont on la charge, en vue de multiples emplois. On s’est efforcé également de rendre aussi mobiles que possible, dans tous les sens, le plateau suppor- tant la pièce à travailler, ainsi que le bras sup- portant les outils, mèches, tarauds, etc. On a fait mieux encore, on a rapproché tous les or- ganes de commande ; ainsi, sans se déranger, l’ouvrier conducteur peut faire mouvoir la pièce en travail en tous sens, ou les outils, et même, sans se déplacer, arrêter la machine. Les machines-outils sont, actuellement, pour- vues d’une boîte dite de vitesses, inspirée de celle des automobiles, et qui permet différents entraînements, dont le nombre atteint jusque dix- huit dans certaines machines, pouvant fournir de 24 à 330 tours à la minute. Comme on peut le penser, la qualité de l’acier a la plus grande importance. Il s’agit d’obtenir des tranchants durables et qui n’émoussent pas le métal travaillé. Dans ce but on a fabriqué l’acier électrique. Cette innovation semble, elle aussi, devoir puissamment contribuer aux progrès des machines-outils. Ces aciers se fabriquent soit simplement au carbone, remarquablement purs, soit alliés à divers métaux pour obtenir les aciers au nickel, au chrome, au tungstène. Ils s’obtiennent au four électrique à électrode. Pour l’emploi dans les machines-outils, ils prennent le nom d’aciers rapides. La trempe se fait à l’huile ou dans un courant d’air. Ces aciers pré- sentent des qualités de dureté à toute épreuve. Ils sont un progrès marqué. Où les autres aciers ne permettent qu’une vitesse de travail de huit mètres à la minute, ces nouveaux aciers autori- sent une rotation travaillante de 30 mètres, sans que l’outil en soit abîmé. Sous le rapport de la force et de la vitesse, ces deux facteurs qui préoccupent toujours au plus haut point l’industrie, une innovation encore est à noter. La rotation obtenue couramment dans les machines-outils, par un système de poulies qui s’entraînent, est remplacé, dans un modèle inédit, par l’entraînement des pièces par engre- nages. Le gain qui résulterait de ce changement se résumerait, comme nous disions plus haut, par force et vitesse accrues. Nous n’en finirions pas si nous devions énu- mérer toutes les applications du système ma- chines-outils. Sans doute, cependant, ce que nous voyons n’est rien, en comparaison de ce que deviendront ces machines dans l’avenir. Qu’il nous suffise de rappeler qu’elles font merveille dans la fabrication des chaussures, dans le tour-