Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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depuis vingt ans, est dû principalement à l’ini-
tiative des éleveurs privés et en dernier lieu aux
institutions d’Etat, qui dans le sud de l’Alle-
magne s’occupent de l’amélioration des semences
avec le concours des instituts scientifiques, des
universités, des écoles d’agriculture, par le
moyen des primes aux exploitations agricoles
s’occupant de l’amélioration des semences, de
concours de graines et de continuels essais des
variétés nouvelles obtenues par les éleveurs. A
la demande des cultivateurs, le personnel du
Bureau des semences va visiter leurs champs et
délivre des certificats sur la pureté de la variété.
Il commence à en être pour les plantes utiles
comme pour les animaux domestiques : on
inscrit les types parfaits dans un livre d’or. Ce
livre d’or s’appelle pour les plantes : le Registre
des grandes cultures.
On inscrit sur ce registre les noms de toutes
les espèces dont les qualités dépassent le niveau
moyen, conformément aux analyses qualitatives
faites par une commission composée des repré-
sentants les plus autorisés de la science agrono-
mique. La commission ne fait enregistrer que les
améliorations intensives qui satisfont à toutes
les conditions du Registre des grandes cultures,
quant à la sélection méthodique pendant plu-
sieurs années. Celle-ci doit être prouvée par des
documents authentiques.
Il nous faut ajouter que le problème de l’amé-
lioration des semences ne porte pas tout entier
sur l’obtention de variétés de plantes capables
de produire plus de sucre, plus de farine, plus
de tubercules que par le passé. Cette améliora-
tion porte aussi sur la résistance de la plante aux
maladies cryptogamiques et autres, à l’humidité
en excès, etc. ; pour les céréales, outre ces pré-
cédentes conditions, il en faut encore une autre :
la résistance de la paille, ou mieux du chaume,
aux pluies, aux averses. Tout cela sont des
facteurs essentiels du rendement. Et tous ces
buts ont été poursuivis et en partie atteints dans
une certaine mesure.
La lutte de l’agriculteur avec les infiniment
petits et les éléments est constante, mais il peut
être satisfait déjà, car si l’amélioration est lente,
elle est en tout cas continuelle.
L’Allemagne expose encore les plus grandes
machines agricoles. Leur grandeur fait leur per-
fectionnement. En effet, la plupart des batteuses,
à la famille desquelles appartiennent les ma-
chines auxquelles sous faisons allusion, ont le
défaut de présenter un manque de développe-
ment du plancher mobile sur lequel se tient le
grain et la paille. Il en résulte que beaucoup de
grain reste mêlé à la paille. Le modèle nouveau
offre un trajet de près de 5 mètres au produit du
battage, au cours duquel il ne reste plus de
grain mêlé à la paille.
La France a consacré un pavillon tout entier
à l’agriculture, plantes et machinerie. Si vous
voulez, nous commencerons par les plantes. Le
but poursuivi par l’agriculture française est le
LABOURAGE A VAPEUR PAR TRACTION DIRECTE.
même que celui de l’agriculture allemande : pro-
duire des variétés nouvelles, améliorées comme
teneur et comme résistance aux conditions cli-
matériques et aux maladies. Les blés, les orges,
les froments, les seigles, les millets sont exposés
en panoplies qui décorent de gerbes les parois
de deux vastes stands. Quelques tableaux repré-
sentant des magasins de grains du centre de La
France rompent agréablement de leurs taches de
BATTEUSE FINISSEUSE AVEC PRESSE A PAILLE ET ÉLÉVATEUR
POUR LE TRANSPORT AUTOMATIQUE DES PRODUITS AU GRENIER, ACTIONNÉS PAR UNE LOCOMOBILE
ROUTIÈRE ANGLAISE.
couleur ensoleillée l’uniformité de ces séries de
gerbes.
Nous ne saurions énumérer, avec espoir d’en
voir à temps la fin, l’innombrable collection de
graines qui ornent de leurs couleurs, de leurs
formes variées les longues vitrines des deux
stands. On les compterait par centaines, car il
ne faut pas oublier que l’agriculture ne s’arrête
pas aux betteraves, céréales, tubercules ; elle
s’étend à tous les légumes des jardins potagers,
toutes les plantes des champs, trèfles, luzernes,
etc., etc.
Une décoration pittoresque et instructive, in-
troduite dans les expositions d’agriculture depuis
un certain nombre d’années, ce sont les mou-
lages de produits agricoles, peints, coloriés, pa-
tinés, grandeur nature et dont certains arrivent
à donner l’impression fidèle de la réalité. La
France a tiré un large parti, pour la décoration
de ses vitrines, de ces procédés pittoresques.
Les produits des jardins potagers et des champs
sont là devant nos yeux, avec toute la vivacité
des couleurs, que leur donnerait la vie, tout le
lustre que leur donnerait la fraîcheur. Les con-
naisseurs pourront admirer une immense collec-
tion de melons géants, aux côtes énormes tache-
tées comme une peau de panthère ; des gourdes
pareilles aux grès d’art des artistes les plus
savants dans l’harmonie des couleurs ; des poti-
rons aux formes cloches de méduses ; des
courges en longs cornichons étranglés et de
colossales citrouilles, pelées, tigrées, écaillées.
Ils verront auprès de ces produits aux formes
béates et réjouissantes, des betteraves sucrières,
carminées, congestionnées, grosses et longues
comme des enfants de huit mois ; des pommes
de terre géantes bleues, des géantes jaunes,
fermes comme un silex ; enfin, la « czarine »,
avec laquelle on assommerait un homme ! Men-
tionnerons-nous les choux, les piments, les to-
mates, les navets, les carottes, tous produits que
le public admire, dont il voudrait voir quelques
originaux à sa table, ce bon public dont l’esprit
se fleurit sous l’impression, de la gourmandise
dans les stands, et qui tout du long des vitrines
— faisant de sa taille inclinée la révérence aux
légumes — a des paroles flatteuses pour chacun
de ces amis dont la vertu est de se laisser
manger 1
Nous donnerons un exemple de la façon dont
on procède en France pour la sélection des
orges. Cette sélection comprend: i° un triage
d’après les caractères botaniques visibles sur les
grains (poils de l’axe d’épillet, nervures dor-
sales) ; 20 une étude de la compacité des épis,
portant sur plusieurs années.
Les semences introduites dans la « grande
culture » ont subi avec succès les épreuves sui-
vantes : 1° choix dans les champs d’orge des
individus les plus réguliers, dont les graines
ont été semées dans les cultures d’observation ;
20 culture pendant une année ou deux des meil-
leures plantes de la série observation ; 3° con-
trôle du maintien des caractères botaniques ;
4° multiplication des lots choisis comme les
meilleurs et cultivés sur une surface de 20
mètres carrés environ.
Après les épreuves, les meilleurs lots sont ren-
voyés dans les régions d’où provenaient les épis
soumis à l'observation, pour y être cultivés.
On voit que, pour une orge, ce n’est pas peu
de chose de mériter son pedigree !
Arrivons-en aux machines agricoles. Elles sont
des plus nombreuses. Heureusement pour notre
tâche, qui sans cela serait sans fin pour le lec-
teur, nous retrouvons là tous les systèmes déjà
anciens, augmentés de quelques perfectionne-
ments connus depuis dix ans. Mentionnons pour
mémoire les houes, rouleaux, herses, faneuses,
faucheuses, extirpateurs, scarificateurs diviseurs,
râteaux, charrues, déchaumeuses, distributeuses
d’engrais, botteleuses, égreneuses de trè fle, élé-
vateurs de paille, lieuses de bottes, arracheuses
de betteraves, de pommes de terre, de carottes.
L’Angleterre nous montre dans le hall des ma-
chines les nouvelles locomobiles routières qu’elle
construit, soit pour conduire au champ Les bat-
teuses, puis pour les actionner, soit pour servir
à la traction d’une charrue ou de deux placées
en tandem.
Pour le labourage à vapeur on peut aussi dis-
poser une grande charrue française à six socs,
entre deux locomobiles stationnantes, placées aux
limites du champ à labourer. Un câble en trac-
tion relie aux locomobiles la charrue, qui est
forcée d’avancer, par exemple, de l’ouest à l’est
du champ ; puis, arrivée au bout, on relève le