Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
tagnes du Pinde ; des éponges de Syrie, parmi
lesquelles- ôpulemment s’étale une énorme pièce
de 1,200 grammes pêchée à 77 mètres de pro-
fondeur sur la côte de Kalymnos ; des citrons
et des oranges ; quelques broderies, — rien de
tout ce qui est mis en vente par des marchands
cosmopolites n’a de raison d’être là plutôt qu’en
Chine, en Amérique ou bien ailleurs.
ÿ
Ce serait cependant se faire une fausse idee
de la richesse et des ressources du pays des
Hellènes, travailleurs et bons commerçants, que
de croire qu’il n’eût pas été capable d’envoyer
à notre Exposition des échantillons et des témoi-
gnages du développement de son agriculture, des
liqueurs de Patras, du malvoisie de Nauplie, du
muscat de Miesistra, du raisin de Corinthe, des
épices et des parfums de l’Archipel, des olives et
des huiles de Messénie, de l’Hymette et de
Salone, des riches minerais surtout du Pélopo-
nèse et de l’Eubée.
r.'
Et si parfois le vendeur au bonim nt fécond
qui nous offre des mouchoirs chiffrés instan-
tanément à nos initiales, des pince-nez perfec-
tionnés, des tire-bouchons ingénieux, des bijoux
de pacotille, de la limonade, de la verroterie
made in Oermany et des porte-plume à réser-
voir affiche, pour les besoins de la cause, un
nom tel que Leonidas ou Spartakos; si telle
vendeuse avenante a le teint mat, les yeux et les
cheveux noirs et noue joliment un fichu rouge
dans son chignon épais, — c’est insuffisant pour
nous donner l’illusion, facilement acquise ailleurs,
que nous vivons un instant au milieu du pays
immortel d’Eschyle, d’Epaminondas, d’Aristote
et d’Alexandre...
SECTION GRECQUE.
Paul Andre.
L’OPINION DE L’ÉTRANGER
D’un très bel article du Cosmos, sur notre
Exposition, nous détachons ce qui suit :
Les Expositions universelles qui se sont suc-
cédé en Belgique en ces dernières années ont
toutes obtenu un succès considérable; aussi
l’annonce de l’Exposition de 1910 a-t-elle été
accueillie à l’étranger avec la plus grande sym-
pathie. La Belgique, trait-d’union entre les
grands centres producteurs de l’Europe, offre,
à la vérité, aux savants, aux industriels, aux
commerçants de tous les pays, un admirable
champ de concours.
Le peuple belge paraît avoir compris' que
puisque tout espoir d’un développement poli-
tique lui est interdit, sa destinée est d’être un
peuple « de marchands », sachant mettre à profit
les influences qui l’environnent.
Comme ses aînées, l’Exposition universelle et
internationale de Bruxelles en 1910 vient à son
heure, non pas qu’elle coïncide, comme celle de
Liége en 1905, avec la célébration d’un anni-
versaire de l’indépendance nationale, mais parce
qu’elle suit de près un événement d’une impor-
tance capitale pour l’avenir du pays. En 1905,
il s’agissait d’étaler aux yeux des nations la
prospérité à laquelle la Belgique avait atteint
après trois quarts de siècle de paix et d’auto-
nomie. Cette fois, l’Exposition de Bruxelles a
une tout autre signification, elle est en quelque
sorte l’illustration de la voie de la colonisation
dans laquelle la Belgique est entrée en reprenant
le Congo.
La participation de la Belgique était digne
de la place prépondérante que ce petit pays a
su conquérir parmi les nations industrielles ; elle
avait groupé environ 5,000 exposants et présen-
tait un tableau très complet de son activité et des
remarquables progrès qu’elle a su réaliser pen-
dant ces vingt-cinq dernières années.
Plusieurs groupements d’exposants ont des pa-
villons isolés dans les jardins. Parmi ceux-ci.
notons : les pavillons de la Femme, du Génie
civil, de la Lumière, de la Fermière, des Eaux
et Forêts, de l’Agriculture et de l’Horticulture,
et ceux de nombreux exposants isolés, dont les
plus importants sont ceux de MM. Solvay, et Ce,
de l’Union charbonnière, de la Compagnie des
conduites d’eau de Liége, de l’Association des
gaziers belges, des Savonneries Lever frères, de
la Fabrique nationale d’armes de guerre de
Herstal, etc., etc.
Les grandes villes de la Belgique sont égale-
ment représentées d’une façon brillante. I^eurs
pavillons respectifs s’alignent le long de la
grande allée qui traverse le territoire de Bru-
xelles. Celui de la ville d’Anvers est une re-
construction archéologique précieuse du célèbre
atelier de Rubens, à laquelle ont collaboré les
artistes et archéologues les plus réputés de la
grande métropole commerciale ; tout à côté, le
pavillon de la ville de Liége, construction pitto-
resque en style mosan ; enfin, plus loin, le monu-
ment de la ville de Gand, reconstruction d’un
groupe important de maisons de corporations du
XVIe siècle, dominées par un beffroi. Quant à la
ville de Bruxelles, elle a fait construire sur une
petite éminence, à droite de la façade principale
de l’Exposition, un palais qui caractérise l’art
architectural national.
Parmi les participations étrangères, celle de la
France occupe le premier rang, comme elle l’a
occupé aux précédentes expositions organisées
en Belgique. Il n’en saurait, du reste, être autre-
ment, étant donnés les nombreux liens histori-
ques et ethnographiques qui nous rattachent à
nos voisins et les influences économiques, artis-
tiques et commerciales qui concourent à faire
de la France la « marraine » politique et intel-
lectuelle de la Belgique.
La France a réuni plus de 6,000 exposants, et
sa participation s’étend, en comprenant son mer-
veilleux jardin et ses pavillons coloniaux, sur
80,000 mètres carrés. Tout ce que produisent
nos industries de luxe, notre métallurgie, notre
machinisme le plus moderne, notre agriculture
et nos arts divers est représenté à l’Exposition
de Bruxelles en un ensemble imposant qui
prouve une fois de plus que la France se montre
soucieuse de tous les progrès et qu’elle entend
conserver sa place à la tête des nations. Les
organisateurs de la section française ont voulu
donner un éclat particulier à l’exposition colo-
niale, et la France lointaine a répondu avec
enthousiasme à l’appel de la mère-patrie : l’Al-
gérie, la Tunisie, l’Indo-Chine, l’Afrique occi-
dentale, Madagascar, le Dahomey, la Martinique,
la Guyane, la Réunion, la Côte française des
Somalis, Saint-Pierre et Miquelon exposent, dans
de coquets pavillons, leurs produits les plus re-
cherchés et les plus intéressants.
De leur côté, l’Allemagne et l’Angleterre ont
voulu faire aussi, cette fois, grandement les
choses ; l’Allemagne surtout. La participation
allemande occupe, en effet, près de 38,000
mètres carrés ; elle comporte un ensemble im-
posant de constructions en néo-style, établies sur
un plan très heureusement conçu, dans la partie
Est de l’Exposition, contre le parc du So'.bosch.
dans lequel l’Allemagne a fait édifier un hall
spécial réservé uniquement à son exposition du
matériel de chemins de fer, qui est particuliè-
rement importante. L’Allemagne, avec un évident
souci de plaire, semble avoir voulu éviter, cette
fois, toute manifestation de sa puissance mili-
taire, et ne lutter ici que comme grande nation
industrielle. Elle n’a rien négligé pour donner
au visiteur une haute idée de l’énergie et de
l’habileté de ses techniciens et assurer à son
commerce des débouchés nouveaux. Ses puis-
sants moteurs, ses formidables engins de levage,