ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 377 nouveaux dans la culture du rosier. La rasa indica et la rosa sempervirens, qui sont les types de rosiers de Bengale et des rosiers Thé, sont toutes deux originaires de la Chine. La rosa indica ou la rosa sempervirens, en croisant leur famille avec des formes du groupe des Gallicæ, ont donné naissance aux rosiers remontants, dont nous parlerons plus loin et. dont les variétés sont actuellement légion. La rosa Wichnariana, qu’il importe de nommer comme souche, assez nouvellement connue, a originairement ses rameaux couchés sur le sol, couvrant les rochers, au Japon. La rosa multi- flora, une souche également, a produit par croi- sement les Crimson, que nous rencontrerons aussi, tout à l’heure, dans les jardins. On croit assez généralement que la petite églantine, ou rosier sauvage de nos bois, repré- sente la rose originelle, dont sortirent par l’art et la culture, toutes les variétés actuelles. Non, il a fallu le concours de plus amples cicons- tances pour nous donner la fleur somptueuse. Nous voyons que la rose a dans ses veines délicates un sang très complexe, à la composi- tion duquel ont contribué la Chine et le Japon pour l’Asie, la Floride et la Californie pour le continent américain, enfin tout le bassin méditer- ranéen pour l’Europe et l’Afrique. Douze mille variétés ! avons-nous dit. Com- ment dénombrer une pareille légion ? Quittons l’histoire et revenons à notre promenade mer- veilleuse, dans l’allée où les roses nous regar- dent. Oublions les absentes, pour les présentes, plus belles. La Tosca, une rose dédiée à Sarah Bernhardt, qui, elle, a déjà tant de moyens d’immortalité ! Nous avons dit comment on baptise les fleurs. Ce n’est pas la même chose de les dédier ou de les baptiser. Les horticulteurs ont comme tous les hommes leurs admirations. Par exemple, cette rose que voici s’appelle le « général Gal- lieni ». C’est évidemment un baptême de poli- tique ou de vieux soldat, car on pense bien que la chartnante rose n’a rien qui rappelle son énergique parrain ! Mais, par contre, « Mes Fil- lettes », voilà un rosier bien dénommé. La plante est mignonne, toute foisonnée de fleurettes rou- gissantes, de-ci de-là, à la débandade sur les rameaux, comme des fillettes qui jouent dans le bois I Maintenant, abordons le grand quadrilatère, où triomphent en masse les reines de France, autour des miroirs limpides reflétant l’azur du ciel ou du moins sa lumière. C’est, d’abord, de chaque côté des trois mar- ches qui descendent à leur niveau, des touffes du Rosier impérial.. Une des souches de l’espèce, originairement corolle simple, a cinq larges pé- tales. Les rosiers que l’on voit ici sont déjà en évolution, légèrement doubles ; il faut aller dans les jardins de l’Observatoire, à Uccle, pour les trouver dans toute leur originaire beauté. De l’espèce sauvage ceux-ci ont encore la teinte des fleurs, le vert surprenant des feuillages, qui sont excessivement robustes, avec cette autre particu- larité, générale à la souche, de présenter neuf folioles à la feuille, tandis que tous les rosièrs n’en présentent jamais plus de sept. Enfin, nous arrivons devant les rosiers à têtes, à grandes fleurs. Magnifiques et fiers, ils font la haie le long des grands côtés du quadrila- tère. Ce sont des merveilles. Tous fleuris, ils ne cèdent en rien le pas à la beauté, malgré leur air martial, sur les hautes tiges, à côté des roses basses aux airs dolents et nonchalants. Quelle profondeur de corolle, quel développe- ment de petales, quel harmonieux groupement sur le calice, quelles colorations d’opale, quel soleil couchant, quelle nacre offrent à nos yeux tous ces clairs visages ! Quelqu un a songé à dédier une rose à Homère. C’est une rose blanche, qui semble faite d’un tulle léger, volant à la brise comme la petite jupe en corolle des danseuses s’envole et se plisse aux girations de l’artiste. Elle porte un liseré rose, d’abord d’une teinte égale, puis qui se fond et disparaît. Ce n’est pas d’une allure très épique pour le poète de VIliade, mais LE CONCERT MILITAIRE. c’est infiniment gracieux et aérien, comme les nuées quand elles passent, légères, sur la mer Ionienne. Le « Soleil d’or », une belle rose, en effet, un globe d’or qui, par les beaux jours, regarde l’autre d’un air un peu narquois. Dirons-nous la grâce de la rose « France » ? C’est elle, bien connue, qui fait la gloire des vitrines de nos grandes fleuristes, en hiver. La vraie est rare. Grande, le pétale déchiré pu milieu, les coins retournés, le cœur jaune d’or ! Nous sommes arrêtés un instant au milieu du quadrilatère par la vue de quatre femmes, à corps de griffons, habillées de manteaux de levrette, et qui lèvent la tête et tendent leurs bustes gracieux, au bord de l’eau, vers les pas- sants et vers les roses. Mais ces êtres au sou- rire de pierre sont moins femmes que les roses vivantes, dont les parterres enchanteurs ne cessent de nous convier à l’admiration. La « Gloire de Dijon », une des premières roses thé qui firent leur apparition en grand en Belgique, il y a quelque cinquante ans. C’est elle que l’on dispose près des murailles, que ses rameaux envahissent si le soleil vient quotidien- nement les chauffer et qui transforme en jonchée de fleurs la brique aride. Aujourd’hui, l’ancienne « Gloire » est dépassée par une foule de belles rivales, qui ont trouvé pour se farder des teintes plus lumineuses, plus fines ; pour s’habiller, des formes plus délicates ou plus morbides. Mais comme variété robuste, elle est restée la belle paysanne, fraîche et vigoureuse. Quelles diverses beautés ont toutes ces roses ! Le soleil les parfume et les illumine ! Mais il faut aussi les aller voir après une fine pluie, par un jour sans vent. Alors, le pétale est une soie semée de diamants, et la fleur est devenue tout à fait immatérielle ; sous sa nouvelle parure éclatante et prête à ruisseler, on ne saurait la cueillir ; un souffle de vent, un rayon de soleil vont la lui enlever ! Nous abordons la troisième rangée de par- tenes et une nouvelle sorte de rosiers. Ce n’est plus seulement le rosier à tête, c’est le rosier arbuste qui élance son léger tronc, terminé par une boule de roses, serrées parfois comme les fleurs d un arbre d aubepine. Ce ne sont plus des roses, ce sont des bouquets de roses, par vingt à la fois, des pompons de roses, qu’il n’y a qu a cueillir pour piquer dans un liarnais de Longchamp fleuri, ou dans la noire chevelure d’une Espagnole. Ce sont les Crimson, rouges comme des fleurs de grenadier, ou roses comme du pêcher, ou blanches à fleurs simples en forme d’églantine. Capricieux, ces arbustes varient non seulement leurs couleurs, mais leurs formes ; leur floraison se masse en tête ronde, ou pend en lianes, ou bien elle est jetée, de-ci de-là, sur d’élégants rameaux souples, qui se balancent comme des bras étirés pour chercher des appuis. On a disposé ces élégants arbustes parmi des parterres de roses noisettes, les plus petites du monde, qui leur font un tapis mignon dont le contraste est charmant. Au sortir du jardin français, un admirable parterre, divisé en plates-bandes, prolonge le royaume des fleurs. Ce sont les roses du grand- duché de Luxembourg. L’effet de ces longues bandes de roses, tassées à la suite, de toutes teintes, est prestigieux. C’est un éblouissement. Plus loin encore ce sont les jardins de la Hol- lande, eux aussi sont fleuris de roses. A travers les trois jardins les belles reines triomphent, on ne saurait faire de belles fêtes où elles fussent absentes, répétons-le ! Les visiteurs les plus pressés, que l’on voit se diriger vers les halls, allant aux nouveautés de l’industrie, ne peuvent s’empêcher de se sur- prendre tout à coup, en des arrêts extasiés, avec des hochements de tête qui sont un hom- mage à la splendeur de la nature. « Voilà ce qu’il y a de plus beau ! », dit la campagne, aussi bien que la ville. Là-devant, tous les progrès se trouvent vaincus, ou du moins dépassés par le mystère, et ce n’est pas ce qu’il y a de moins curieux de voir tous ces visiteurs avides de courir aux enseignements pratiques d’une expo- sition, s’arrêter tout à coup pour regarder un instant la beauté inutile des fleurs I Hommage soit rendu à cette humanité en qui jamais ne périt l’Idéal I