Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
HORTICULTURE ET ARBORICULTURE
Les floraisons incessantes et variées. — Les espaliers
— La trousse du jardinier Les lames. L’art de cueil-
lir. — Gèlera-t-il? Le thermomètre avertisseur. —
La Société nationale d’horticulture de France. —
Parcs et Jardins. — Chariot transporteur. — L’En-
seignement.
L’horticulture et l’arboriculture couvrent le
Inonde et l’embellissent. L’une le décore de ses
vives couleurs, l’autre l’embaume du parfum de
ses fruits. Certes, depuis que les hommes exis-
tent, créent et admirent, ils n’ont rien créé ni
jamais rien admiré qui fût l’égal de la fleur et
du fruit. Tous les temps, tous les peuples leur
ont rendu hommage et le règne de l’une, aussi
1. Cueille-fruit. — 2. Raquette pour enlever les feuilles des bassins. — 3. Support pour
melon mûrissant. — 4. Arrosoir pour suspensions fleuries. — 5. Cueille-fleur retenant
la fleur. — 6. Trousse pour la fécondation artificielle. — 7 et 8. Tuteurs pour œillets.
— 9. Arrosoir piriforme.
bien que de l’autre, durent ensemble toujours
tous les deux.
Naturellement, l’Exposition se devait de leur
sacrifier 1
L’horticulture est toute triomphante. Malgré
notre climat déplorable, n’a-t-elle pas fait mer-
veille tout l’été ? Pas un instant les floraisons
n’ont manqué. Leur tapis multicolore renouvelé
n’a cessé de prouver la robustesse des espèces et
l’art adroit du jardinier, qui sait aujourd’hui
combiner savamment avec une prévoyance oppor-
tune les moments d’éclosions successives. On a
dit ailleurs quelle admirable collection de roses
fut réunie pour la joie des yeux dans les jardins
français, luxembourgeois et hollandais. On a
vanté le jardin qui orne la façade nord du palais
des Eaux et Forêts. L’exposition d’horticulture,
on l’a dit et qui ne le voit, c’est en plein air
qu’elle se trouve, radieuse et variée.
En ce qui concerne les fruits, il était impos-
sible de les montrer aux branches, vivants et
mûrissants, comme on a fait pour les fleurs
éclatantes et parfumées. On n’en a pas moins
placé les espaliers dans les différentes parties
du jardin français notamment, où ils montrent
la belle conduite de leurs rameaux, la souplesse
de leur épiderme et la belle coloration saine des
branches. Dans combien d’innombrables ques-
tions ce serait nous lancer si nous abordions seu-
lement la nomenclature des bonnes espèces, leur
fixité tant controversée, l’influence du sol, etc.
Qui n’a entendu un vrai connaisseur louer ses
poires, entre amis, au cours de la promenade
dans le verger ? Non, nous n’entreprendrons pas
ici le tour du « jardin du curé ». Les amateurs
feront eux-mêmes cette promenade profitable où
ils récolteront, à défaut de fruits, les noms de
quelques bonnes espèces qui leur feront honneur
dans le verger.
Les soins délicats que réclament les plantes et
arbres ne vont pas sans instruments. L’arsenal
du jardinier est des plus multiples. Chaque année
les marchands remplissent des catalogues entiers,
grand format et feuillets nombreux, des objets
qu’ils mettent en circulation, au plus grand plaisir
des amateurs et au plus grand profit des plantes,
bien souvent.
Les plantes ont besoin d’un matériel médical,
et chirurgical, si nous osons ainsi dire, tout
comme les animaux. Certes, il est moins com-
pliqué, puisqu’il s’adresse à des êtres moins
complexes et aussi, il faut bien le dire, qui
nous sont moins bien connus.
Les instruments de la trousse du jardinier
entrés dans une phase relativement nouvelle, ce
sont les instruments à lame. On a commencé par
attribuer peu d’importance aux plaies que l’on
fait aux tiges en les sectionnant. S’agissait-il de
cueillir une fleur, il semblait que tout instrument
y fut bon, de vieux ciseaux, un vieux couteau,
même la brisure par les doigts. Une branche
excédante, on la cassait, sans souci d’arracher
parfois un lambeau de l’écorce de l’arbuste, ou
bien, si la branche était grosse, n’importe quelle
hachette faisait l’affaire. A observer les choses
de plus près, l’expérience est venue. On a con-
staté des pertes de sève, pouvant se prolonger
longtemps, provenant de plaies mal guéries. On
a inême vu des infections morbides naître sur des
branches sectionnées. On a recherché les causes
de ces accidents. On a remarqué alors 'que les
doigts ou des instruments émoussés et sales
peuvent occasionner des fissurations dans la tige
ou des décollements partiels de l’écorce. Ce sont
autant de portes ouvertes à l’humidité qui occa-
sionne la pourriture, ainsi qu’aux innombrables
spores de champignons parasitaires, dont l’air
est toujours chargé, et ces fissures, ces poches
humides sont aussitôt envahies par les germes
pathogènes. On en a conclu à la nécessité de
toujours faire la section la plus nette et la plus
minime possible chaque fois qu’il s’agit de
cueillir ou d’élaguer. Le soin a désormais porté
sur la perfection des lames de sécateurs, cueil-
leurs et greffoirs de toutes espèces.
On a mis aujourd’hui bon nombre d’instru-
ments parfaits à la disposition des amateurs et
ceux-ci en admireront de belles collections dans
la classe française de l’horticulture et de l’arbo-
riculture : serpettes extra-fines, serpettes jardi-
nières, greffoirs anglais, sécateurs innombrables,
sécateurs à élaguer, sécateurs à longs manches,
cisailles de toutes dimensions, cueille-fleurs à
longues branches et retenant la fleur, inciseurs
annulaires, scies pour jardins, dont plus de douze
modèles, etc., etc.
Après les lames viennent les thermomètres.
Gèlera-t-il cette nuit ? Voilà une question que
le plus grand nombre des horticulteurs, viticul-
teurs et arboriculteurs se posent chaque soir au
printemps et à l’automne.
Il en est une autre, aussi importante, bien
qu’elle soit le contraire, que l’on peut traduire
ainsi : Comment faire pour être réveillé cette
nuit si la température artificielle monte trop haut
dans les serres ?
Deux appareils différents ont été inventés pour
répondre à ces deux questions. Le Pagoscope,
avertisseur de la gelée, répond à la première.
L’appareil est assez curieux pour mériter quelque
détail.
Cet appareil est une ingénieuse application
du psychromètre, instrument servant à mesurer
la tension de la vapeur d’eau contenue dans
l’atmosphère. Comme ce dernier instrument, le
pagoscope est muni de deux thermomètres, l’un
sec, l’autre mouillé, fixés sur la même planchette,
l’un à gauche, l’autre à droite. Cette planchette
est munie, entre les deux thermomètres, d’un
tableau, divisé en lignes horizontales, qui corres-
pond aux degrés de l’échelle du thermomètre
sec, et peint en trois couleurs : rouge, jaune,
vert.
En avant de la planchette, entre les deux
thermomètres, est placée une aiguille longue,
dont la pointe mobile se meut à volonté sur un
arc de cercle gradué, dont les chiffres corres-
pondent aux indications du thermomètre mouillé
(celui de droite).
Maintenant, servons-nous de l’instrument. On