Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
383
LES SPORTS
Ecole normale de gymnastique et d’escrime (armée).
— Ecole des pupilles (armée) — Ecole des cadets
(armée). — Les sociétés sportives. Les coupes. —
Les sports en France, en Allemagne. La gym-
nastique dans l’Enseignement belge.
Le cheval est la plus noble conquête de
l’homme ! C’est entendu depuis Buffon. Renou-
velons cette pensée en faveur des sports : Les
sports sont la plus belle victoire de l’homme
sur lui-même ! Ils lui donnent les muscles qu’il
n avait pas en suffisance, l’harmonie qui lui
manquait, la force et la santé. Et si, comme on
le dit, un homme sain est plus capable qu’un
autre de saines pensées, les sports sont une con-
quête, un élément social de premier ordre.
La section militaire belge expose un des plus
jolis ensembles de photographies, relatives aux
exercices de l’Ecole normale de gymnastique et
d’escrime. Tous les sports qui développent la
force du corps humain y sont représentés. Voici
le lancement du javelot, où vous pouvez consi-
dérer l’admirable vigueur du geste, la puissance
énergique du bras qui va lancer la pique meur-
trière. Voici encore, au nombre des sports dits
« individuels ». le lancement du poids. La main
se crispe sur une pierre lourde, le bras se ba-
lancé, à moitié fléchi, faisant saillir le biceps.
C’est un très bel exercice, où les formes se
dessinent amplement. Voici la chaise à porteur,
exercice exigeant de la vigueur. Un homme en
porte un autre sur le dos, à califourchon, et
aux cuisses de celui-ci est accroché un second
homme, par-devant.
II y a l’exercice des « colonnes », qui consiste
en une escalade dans le dos du compagnon. Les
mains sont enfourchées comme des étriers et il
faut se tenir droit, les bras croisés. Les jeunes
gens robustes, bien faits, dont les muscles ni
l’organisme osseux n’ont pas de tare, assurent
qu’ils prennent un grand plaisir à ces divers
exercices, où ils trouvent un agréable placement
de leur énergie et même souvent de leur amour-
propre.
Les mêmes avantages se retrouvent pour nos
jeunes gens dans une foule d’autres sports pra-
tiqués à l’école. Le saut à la perche, qui est
déjà de l’acrobatie ; les jeux du filet, de saute-
mouton, les courses de haies ; puis viennent la
boxe anglaise, qui se fait avec les poings ; la
boxe française, qui se fait avec les pieds ; la
lutte ; nos jeunes soldats apprennent aussi com-
ment on escalade un mur en se hissant les uns
sur les épaules des autres. A l’assaut !
On ne peut s’empêcher d’admirer la correction
des exercices d’ensemble, dits sports collectifs,
exécutés à l’Ecole. Cette correction met en relief
la belle musculature de tous ces hommes choisis
triés déjà par le conseil de révision de l’armée
et que viennent améliorer les exercices ration-
nels d’une gymnastique bien comprise. Il faut
donner un coup d’œil aux photographies nom-
breuses des mouvements collectifs d’assouplis-
sement. Il y aurait peut-être place là pour un
peu de fierté devant ces ensembles de beaux
gaillards produits par tous les points de la Bel-
gique et pour les résultats obtenus par l’Ecole
normale de gymnastique et d’escrime de l’armée.
L’exposition des pupilles de l’armée nous
montre un autre établissement où la gymnastique
est également en honneur, ainsi qu’il convient
d’ailleurs partout où la jeunesse est retenue
pour se former le corps et l’esprit. « Un esprit
sain, dans un corps sain », répétons-le.
L’Ecole des cadets, à Namur, semble préoc-
cupée surtout de nous faire admirer, par la pho-
tographie, la réelle beauté de ses installations
gymnastiques et autres. Le décor l’emporte.
Nous aurions préféré voir l’importance accordée
STAND DU SPORT.
aux cadets qui, de cet établissement, sont la
culture, la plante et la fleur.
Passons à un autre ordre de jeux.
On ne peut songer aux sports sans voir surgir
dans sa mémoire les belles prouesses de l’huma-
nité. Des actes d’héroïsme, des formes de dé-
vouements, de sacrifices spontanés qui ne sont
point à la portée de tout le monde et dont l’ac-
complissement a réclamé des qualités corporelles
qui étaient le résultat soit du hasard, soit de la
culture physique que pratiquaient nos pères. Il
n’est pas à la portée de tout le monde de tra-
verser toutes les nuits deux fois l’Hellespont,
d’un bras dont rien ne peut abattre la vigueur.
On conviendra que c’est une prouesse, qui se
confond avec le sport, et c’est un peu cette
allure-là que nous aimons au sport.
Aussi sommes-nous bien en peine de rendre
compte de la très curieuse exposition organisée,
dans la section belge, par la classe des sports.
Ce ne sont ni les nouvelles méthodes, ni les
nouveaux engins que nos sportsmen nous ap-
prennent à connaître ; ils nous montrent leurs
trophées. Ils ont dépensé leur vigueur, leur
ingéniosité, au service de leur amour-propre, en
décrochant des coupes qui, pour eux, symbo-
lisent leur vaillance et la victoire. Ces coupes,
dont le nom n’est qu’un symbole, peuvent être,
par conséquent, aussi bien des statuettes de
bronze ou d’ivoire, des boules d’argent, des
formes quelconques d’orfèvrerie. La très victo-
rieuse Belgique en possède en masse, des coupes !
Les Belges s’en vont conquérir les prix chez les
étrangers, et partout ils en décrochent, leur ré-
putation n’est plus à faire. Ils sont l’un des
peuples les p'us sensibles à l’émulation, et pour
le reste ils ne manquent pas de moyens ! Les
coupes se compteraient par centaines, les mé-
dailles par milliers ; d’innombrables vaisselles
d’or et d’argent garnissent de jolies vitrines,
dans les petits stands des différents cercles ;
oui, voilà qui est luisant comme la victoire elle-
même ! Mais cette interprétation des victoires
du sport est un peu uniforme. Quelqu’un, non
averti, qui passerait: là verrait ces victoires en-
tassées plutôt comme une exposition de belles
orfèvreries et de bronzes d’art. On comprend
que les cercles, pénétrés avec légitimité de l’or-
gueil de leurs succès, aient fait de ces pièces,
toutes remarquables, le principal de leur expo-
sition, mais le sport n’a pas pour but de con-
quérir des coupes et le corps humain, qui en
est le premier élément et le dernier, y aurait
mérité un peu plus de place. Le pittoresque y
eut gagné et le sport également.
Le Yacht-Club d’Ostende a seul compris la
chose dans ce sens. Son stand nous montre des
formes de canots. C’est évidemment faire entrer
les sports dans des voies plus rationnelles, plus
modernes, plus variées, prêtant à la discussion
des modèles, à l’amélioration, même aux progrès
dans les sports. Pourquoi pas ?
En France, nous retrouvons cette compréhen-
sion de l’exposition sportive, ou du moins une
tentative qui s’en rapproche. Elle y procède par
la photographie, tableaux statistiques du déve-
loppement des sociétés de gymnastique, costumes
et quelques engins de sport.
On sait que si les sociétés de gymnastique
sont aujourd’hui nombreuses en France, et en
rapport avec l’importance que l’on a reconnue
aux exercices corporels, il n’en a pas été jadis
de même. Les sports athlétiques étaient pour
ainsi dire inconnus en France avant 1883. C’est
à un groupe de jeunes gens de l’université et
des collèges municipaux qu’est due la création
de l’une des premières sociétés sportives, qui eut
ensuite la plus féconde influence sur la propa-
gation des sports athlétiques.
Le premier de ces cercles fut le Stade fran-
çais. Le premier sport qu’il pratiqua fut la
course à pied, qui fut bientôt en grande faveur
et eut pour adeptes de nombreux jeunes gens