Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
fréquentant les lycées de Paris. Bientôt d’autres
sports vinrent s’ajouter à la course à pied et
l’une des branches les plus actives du club fut
promptement le foot-ball. En France on a innové
le foot-ball couvert, hélas ! trop souvent réclamé
par le pluvieux ciel de l’Europe centrale. Le
gouvernement de la République française, dési-
reux d’encourager le développement des sports,
a concédé à ceux-ci, dans le parc de Saint-
Cloud. une plaine de tennis de 100,000 mètres
carrés.
La parole du général Chanzy, prononcée en
France en 1882, a eu beaucoup de retentisse-
ment ; « Donnez-nous des hommes, nous en
ferons des soldats ! » Les sociétés de gymnas-
tique y pensent sans cesse, l’inscrivent, la ré-
pètent Poui faire pénétrer l’amour de la gym-
nastique dans l’esprit public, on a inscrit celle-ci
LE SPORT.
au nombre des branches nécessaires à l’obtention
du brevet d’aptitudes militaires, qui est de nature
à procurer certains avantages aux jeunes gens
désireux de devancer l’appel.
L’Allemagne expose dans sa section des sports
des photographies de beaux exercices, de beaux
corps, de belles attitudes. Ce sont tailles souples
qui se cambrent, torses bien bombés, muscles qui
saillent. On nous y montre l’exercice de la nata-
tion simulée par des jeunes gens, sur chevalet ;
les jeux et campements improvisés des enfants
de troupe dans la campagne, le patinage, le
canotage, le camping-out. C’est une salle con-
sacrée à la jeunesse, à l’exhibition photographi-
que de quelques beaux types harmonieusement
développés de la race. On y séjourne avec plaisir,
elle donne bien l’impression de ce que doit être
le sport : un jeu récréatif au bénéfice du corps,
un divertissement en plein air, au cours duquel
l’être humain n’a plus que le devoir unique de
redevenir pour quelques instants un enfant de la
nature.
Dans la section belge de l’enseignement nous
trouvons une salle consacrée à l’exposition des
exercices théoriques et pratiques de gymnastique
pour les enfants et les jeunes gens des deux
sexes. La plupart des établissements d’instruc-
tion, en Belgique, ayant actuellement des cours
de culture physique pour les athénées, les écoles
primaires, etc., on devine combien aurait pu
s’étendre cet exposé pour la Belgique seule. On
s’est borné à remplir une petite salle, très co-
quettement, de deux modèles de gymnases, de
photographies nous montrant les jeunes élèves
des deux sexes exécutant des mouvements d’en-
semble dans des jardins dont les arbres ont l’air
fort beaux ; soit exécutant des danses, pour les
jeunes filles, « à l’ombre des ormeaux », ou bien
à l’ombre moins réjouissante des murailles des
salles. L’exposition se complète de cahiers des
cours de gymnastique et de stéréoscopes aux-
quels le public fait grand succès.
On doit espérer que les Belges, chez qui la
gymnastique se répand, on peut dire largement,
arrivent à mettre dans son enseignement et dans
sa pratique la même conviction et la même
ardeur juvéniles que les Allemands et surtout les
Anglais.
Du cerveau dans le muscle, et du muscle dans
le cerveau !
Si nous avions une critique à formuler sur
l’enseignement de la gymnastique, en général,
nous dirions que les nations où cette branche
n’est pas née spontanément semblent avoir une
tendance à raisonner la gymnastique qui l’em-
porte de beaucoup sur l’ardeur à la pratiquer.
On la rend un peu triste à force de logique, de
minutie, disons le mot : de pédagogie.
C’est trop de méthode, au détriment de l’air
et de la liberté. Il n’y a plus place pour la
gaîté ni pour le rire, qui, lui aussi, est salutaire,
qui aère l’esprit et les poumons I
INDUSTRIE DU TABAC
L’industrie du tabac en Belgique — Les salaires aux
Indes. — Cris.e à la Havane. — Le 13 mai à la Régie
française. — Taxe en Angleterre. — Leçon des aug-
mentations douanières. - La franchise de port pour
300 cigarettes accordée aux femmes en Amérique.
— Le roi des tabacs. — Quelques chiffres sur les
tabacs. — Producteurs. — Importateurs. — Les côtes
de tabacs. — Tabac du Congo. — La fumure des
tabacs. Rendements. — Tabacs hollandais. — Nou-
velles améliorations aux machines à fabriquer.
Lors de sa visite aux stands de la collectivité
des tabacs, le roi Albert a fait part au président,
qui l’accompagnait, de la surprise agréable qu’il
a éprouvée en constatant la grande importance
de l’industrie des tabacs en Belgique. Les chif-
fres corroborent entièrement cette appréciation.
A l’Exposition universelle de Liége, en 1905,
les exposants étaient au nombre de 44 pour la
Belgique ; à une exposition particulière, l’année
suivante, ils étaient 89, et cette année, à l’Expo-
sition universelle, leur nombre s’est élevé à 105.
Bien que répandue partout, l’industrie des
tabacs n’est pas lucrative pour tous. Notamment,
aux Indes, les planteurs indigènes en savent
quelque chose. Cette industrie nous y donne un
exemple, peut-être unique, de la rémunération
infime que peuvent représenter les salaires. Aux
Indes, les situations difficiles ne sont pas rares.
Les grandes importations de cigarettes étran-
gères ont fait baisser au-dessous de tout le prix
des cigarettes indiennes,, connues sous le nom
de biris. Leur prix est si bas qu’elles peuvent
être ■ revendues à 20 centimes le cent, et moins
encore quand elles sont fabriquées avec des
tabacs de Madras et d’Assam. On en arrive ainsi,
pour les ouvriers qui les roulent, au salaire d’un
peu plus d’un demi-centime par 100 pièces, soit
au salaire courant, pour cette qualité, de six cen-
times le mille !
Une crise qui est, elle, d’un caractère imprévu,
c’est la crise des tabacs de la Havane.
Voilà beau temps qu’il est célèbre par la qua-
lité exceptionnelle des tabacs qu’il produit, cet
endroit dit le « trou », à cause de sa forme
topographique, connu dans le monde entier sous
le nom de Vuelta-Abajo. On sait que des cala-
mités sans nombre se sont abattues sur la Vuelta,
notamment la sécheresse et le passage de trois
cyclones. Aujourd’hui, elle semble renaître et les
planteurs de cette contrée dévastée en sont à la
saison où, la récolte faite, on se demande si les
qualités de la feuille, lorsqu’elle sera sèche,
apporteront la fortune. D’une manière générale,
on peut dire que la fortune de la Havane en
tabac est en danger. Par manque de production,
les achats de 1910 des Etats-Unis, de l’Angle-
terre et de l’Allemagne, les trois plus gros
clients de la Havane, ont été inférieurs de plus
de 28 millions de francs à ceux de l’année la
plus défavorable depuis 1906.
Le tabac a toujours été l’un des articles sur
lesquels se sont le plus fréquemment exercées
les variations douanières. On se souvient que le
13 mai fut une date mémorable pour les fu-
meurs. C’était la veille du jour où allaient être
élevés les prix des tabacs, cigares et cigarettes
de la régie française, et les magasins furent
vidés dans toute la France avant 7 heures du
soir par la population qui faisait ses provisions.
Du fait de l’augmentation douanière, il résulta
une diminution du produit du monopole pour le
Trésor de 1,700,000 francs pour le mois de
juin. Avant de conclure, voyons encore ce qui
vient de se passer en Angleterre. Là aussi on
a élevé les droits. Afin d’éviter de payer les
droits, qui n’atteignent, il est vrai, que les cigares
de luxe, les fumeurs se sont immédiatement dé-
cidés à fumer des tabacs d’une qualité infé-
rieure. Les fabricants se sont vus dans l’impos-