Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
marquées par un sentiment de particularisme
que justifiait dans une certaine mesure le désir
bien légitime de voir récompensés les efforts
faits par ceux qui y prenaient part.
» Alors même que, pour des raisons d’or-
ganisation, d’emplacement ou autres, nos char-
bonniers se réunissaient pour exposer en com-
mun, les collectivités ainsi formées n’étaient en
réalité que la juxtaposition d’expositions particu-
lières où chaque intéressé présentait avec plus
ou moins d’art et de talent, sans se soucier du
voisin, des échantillons de ses produits, des
coupes de son gisement, les plans ou les ma-
quettes de ses installations les plus récentes,
parfois aussi, mais plus rarement, le modèle de
l’un ou l’autre procédé ou appareil qu’il croyait
de nature à intéresser le visiteur. Quoi qu’il en
soit, ce dernier, qu’il fût simple curieux, tech-
nicien ou économiste, ne pouvait remporter de
sa visite aucun renseignement de nature à
l’éclairer sur l’importance réelle de l’industrie
dont il venait de voir quelques données éparses.
» C’est contre ce particularisme que les asso-
ciations charbonnières des divers bassins houil-
lers belges ont eu l’intention de réagir, en
organisant, sous l’inspiration d’une idée géné-
reuse qui ne saurait être trop louée, à l’occa-
UN SAUVETAGE DE MINE (A. BOUROTTE).
Modèle du diplôme de la décoration pour actes de courage et de dévouement dans les mines.
sion de l’Exposition universelle et internationale
de Bruxelles, une exposition collective et imper-
sonnelle, qui permît d’embrasser dans un coup
d’œil d’ensemble l’importance de notre industrie
charbonnière, les diverses étapes qu’a parcourues
son outillage et le degré de perfectionnement
qu’il a atteint. »
Le moment était du reste on ne peut mieux
choisi.
N’y a-t-il pas cent ans que fut édictée la loi
sur les mines ? C’est le 1er mai i8io, à Anvers,
que Napoléon Ier apposa sa signature au bas de
cette loi qui réglementait la grande industrie des
mines et que nos exploitants réclamaient de lui.
On peut voir au milieu du pavillon, accroché au
socle d’un beau groupe représentant quelques
types de nos mineurs, le fac-similé du texte
original de cette loi, revêtu de la signature
impériale.
Le programme que s’est proposé de réaliser
le comité a été suivi. Rien n’a été laissé au
hasard. Toutes choses furent étudiées, coor-
données, mises au point avec un remarquable
souci d’exactitude et c’est ainsi que nous pou-
vons nous intéresser aux multiples étapes de
luttes, de vaillances et de réussite de l’industrie
houillère belge.
La décoration de l’intérieur du pavillon cons-
titue elle-même un élément d’instruction. On
aurait pu aligner, par-dessus les tableaux et les
diagrammes, une stylisation plus ou moins heu-
reuse d’un pays noir classique. On fit mieux.
On multiplia les panneaux évoquant les sites
caractéristiques de nos pays charbonniers.
Voici la Sambre à Auvelais, la lande à Genck
avec ses premières installations charbonnières,
Quaregnon et Frameries avec leurs terrils et
leurs corons demeurés si pittoresques, Marie-
mont dans son décor des bois, les houilleres du
pays de Liége. Dans leurs cernures dorées,
espacés de figures allégorisant les branches de la
science de l’ingénieur, ces panneaux évoquent de
curieux aspects du pays des fosses. Ils per-
mettent aux visiteurs de situer les phases de ce
labeur collectif, dont les tableaux et les ma-
quettes révèlent la prodigieuse activité.
Le profane ne dédaigne pas la leçon des mul-
tiples documents exposés, parce que ceux-ci lui
sont présentés sous une forme d’assimilation
facile. Les statistiques caractérisent les progrès
de la science des mines, les lavis precisent 1 evo-
lution des procédés d’exploitation, les maquettes
donnent une impression exacte de la vie indus-
trielle. Le long des murs, voici les échantillons
de nos produits, tous les charbons que livrent
nos houilleurs, depuis le gros tout-venant direc-
tement livré au sortir des bures, jusqu à la fine
braisette lavée et triée qui rutile, proprette
comme un morceau de mica. Ici s’alignent de
vétustes outils des exploitations d’autrefois, des
« tines » qui servaient à l’exhaure des eaux au
XVIIIe siècle et qui furent retrouvées au char-
bonnage d’Abhooz, un tuyau de refoulement
'creusé dans un tronc d’arbre, retrouvé dans
un vieux chantier abandonné du charbonnage
d’Oupaye ; une antique « berlaine », branlante,
consolidée de ferrures rouillées, des guides, des
traversines de voies souterraines, etc.
Voulez-vous connaître comment on établit un
charbonnage à la surface, « au jour », pour nous
exprimer comme les charbonniers ? Voici, sous
les vitrines, toutes sortes de maquettes : le triage
et le lavoir modèles installés au charbonnage
du Grand-Hornu, avec sa traction électrique des
berlines suspendues, ses chaînes sans fin, ses
tables à secousses triant le tout-venant, ses bacs,
ses culbuteurs, une grue roulante servant au
chargement des péniches sur les quais des ca-
naux charbonniers ; un « rwage » avec son
bassin, ses bateaux, ses tas de charbons et son
réseau de voies ; un très curieux siège du char-
bonnage du Bois-du-Luc, très complet et don-
nant une impression absolument exacte de l’en-
semble d’une houillère.
Les écoles spéciales ont collaboré à la section.
L’Ecole des mines de Mons expose toutes sortes
d’appareils relatifs aux essais de ventilation, des
explosifs, etc., et l’Ecole polytechnique nous
montre en réduction une très belle collection
d’appareils servant au foncement des puits.
Plus loin, quatre vastes panneaux sont consa-
crés aux méthodes d’exploitation des gisements,
des « dressants » en tailles chassantes, en tailles
montantes, etc. Ce sont des coupes du terrain
charbonnier avec ses couches, ses roches encais-
santes, ses galeries aux petites boiseries, des
« tailles » creusant le prodigue filon de houille
et dans lesquelles besognent les actives fourmis
humaines. Il njy manque même pas les vieux
jetons de présence, les « méreaux » des mineurs
d’il y a cent ans.
J’ai éprouvé un plaisir extrême à consulter les
pages de l’histoire de l’industrie houillère, ali-
gnées sur les murs en intéressants lavis. Oui,
des pages d’histoire, et qui valent bien, avec