ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 401 de couteau de tout premier ordre que d’autres pays lui achètent et ne dédaignent pas d’estam- piller des noms de leurs nationaux. La Perse et la Turquie ont la coutellerie de parade, aux formes orientales, que les amateurs pourront admirer. Nous ne saurions séparer l’orfèvrerie, la joaillerie et la bijouterie. Tout le monde s’est émerveillé de l’admirable représentation de la bijouterie en France. C’est toute élégance, toute richesse, tout éclat. Ce que l’on aura peut-être moins facilement dégagé de cette brillante exhibition, c’est la tendance générale de la bijou- terie moderne. Sans vouloir retracer l’histoire de cet art si séduisant, rappelons que la mode SECTION MONÉGASQUE. PLAQUETTE COMMÉMORATIVE PAR TONY SZIRMAI. rechercha durant ces dernières années le bijou ciselé, puis ce fut le bijou orné à plat, et, pour la phase actuelle, le goût qu’il faut avoir est celui du bijou modelé. Quant aux pierreries, la faveur va toujours aux brillants. Ils sont taillés aux Pays-Bas, en Belgique, en France, en Angle- terre. La plus grande partie des diamants taillés est placée aux Etats-Unis, qui en a acheté, en 1909, pour 135 millions de francs. D’après les statistiques, la Belgique est le seul d’entre ces pays dont le commerce des diamants avec les Etats-Unis n’ait fait qu’augmenter depuis 1906, où il s’élevait à 20 millions de francs, pour atteindre 40 millions eh 1909. On estime, en Hollande, que la taille du diamant n’est nulle part mieux soignée qu’à Amsterdam. On y tailla d’ailleurs la plupart des diamants célè- bres, le Victoria, le Reitz, VExcelsior, le Culli- nan, et le Koh-I-Noor lui-même, bien que tra- vaillé à Londres, le fut par un ouvrier d’Ams- terdam. Revenons à la France et à ses surtouts de table en orfèvrerie, pièces d’un style léger, ou le métal évidé, mené en courbes élégantes, ne semble pas plus peser qu’à la plante qui la soutient ne pèse une volute végétale ! Nous indi- querions ainsi cent pièces de toute beauté où triomphe cette grâce des styles français. En Allemagne, l’orfèvrerie d’or et d’argent y garde des formes séveres, mêmes lourdes, qui ont leur caractère : dessus de table, candé- labres, coupes supportant des châteaux-forts ; plats d’argent, repoussés, ciselés, ornés de pay- sages des bords du Rhin ; ciboires, ornements d’églises, samovars. Quelques pièces d’orfèvrerie érigent des symboles orgueilleux, telle la coupe du Graal, pièce d’orfèvrerie enchâssant la dite coupe, qui fut imprégnée du sang de Jésus au moment du crucifiement, et conservée, sauvée par Joseph d’Arimathie. Et cette autre, où quatre hommes au type européen, bien qu’ils soient de bronze noir dont la couleur pourrait faire supposer des esclaves, supportent une sphère, qui est le monde, surmontée à son tour d’un grand vaisseau à voiles, représentant le commerce. En Belgique, l’orfèvrerie de table, la vaisselle d’argent et de vermeil, tiennent plutôt du style souple de la France ; en Angleterre, c’est le même dessin, avec quelque chose de plus net et de plus hautain, nous allions dire tranchant, dans la ligne. Les Pays-Bas possèdent aussi de belles pièces d’or et d’argent travaillées sur des modèles d’une esthétique renouvelée. Les bronzes, les fontes, les ferronneries d’art, le repoussage des métaux, sont particulièrement bien représentés par la France pour les bronzes d’ameublement, ainsi que par la Belgique, où les firmes les plus célèbres nous montrent les lustres les plus gracieux, les cires perdues les plus parfaites. L’Italie a ses bronzes d’art. Des Judith, des Dante, des Centaures, des réductions des chefs-d’œuvre antiques des musées de Naples, Rome, des reproductions des ouvrages charmants découverts dans les ruines de Pompéi et présentés ici avec l’admirable patine vert- de-gris des originaux. Elle a aussi, dans la note moderne, cette variété infinie de petits sujets de genre où l’Italie ardente et turbulente fixe, dans le bronze, avec plus ou moins de bonheur, et de la grâce toujours, les gestes de la vie : jeune fille à la fontaine, petit vigneron pressant une grappe dans une amphore, bac- chante dansante et cymbalante, avec entrain. Encore des bronzes importants au Brésil, au Japon, en Allemagne, quelques-uns en Indo- Chiné. En Belgique, la ferronnerie d’art a trouvé dans ses compositions un mouvement plus souple que cet art n’avait pas montré jusqu’ici. En Allemagne, au contraire, la ferronnerie a con- servé les formes du moyen âge. On nous montre cet art fort en honneur au delà du Rhin, repré- senté par des pièces nombreuses, bougeoirs, heurtoirs, bassinets de beau style sévère, où d’adroites attaques à l’acide ont dessiné dans le fer de délicates et capricieuses dentelles. Le métal repoussé figure en Turquie sous forme de larges vases ventrus, 'à riches arabes- ques ; en Belgique, l’art de la femme orne de ses gaufrages des couvertures de livres, des châssis, des coffrets ; les dinanderies dérivent des mêmes procédés. La brosserie, la maroquinerie, la tabletterie, la vannerie vont nous mener en plein exotisme. Les industries européennes n’exposent qu’un très petit nombre de ces produits. Les brosses à manche d’écaille blonde de l’Italie, les maro- quineries de Vienne y sont presque les seuls objets de choix. Les industries indigènes ou exotiques prennent leur revanche avec la vannerie. Chaque pays utilise ce qu’il possède qui puisse être tressé parmi ses richesses naturelles. Le Brésil crée la dentelle, d’une finesse admi- rable, d’un ton chaud et lustré, avec la fibre de bananier ; il en fait aussi des hamacs, tissés dans la région de l’Amazone ; de la fibre de piassava, il fabrique des brosses, des balais de ménage, des corbeilles pour les récoltes du café. La Tunisie utilise la grande herbe dure des plaines et la feuille plate du latanier pour le tressage des paniers et des nattes ; le dattier donne aussi de ses palmes pour les mêmes usages. La tabletterie y est représentée par les petites tables, escabeaux et fauteuils de bôis incrustés de nacre. L’Indo-Chine a les plus belles boîtes en van- nerie, de fibres jaunes entrelacées de noires qui servent de fond au dessin. La jaune est de la fibre de rotin, émincée au couteau. Pour les plateaux et armoires ornés de nacre, les artistes indigènes emploient la coquille d’aléotide flammée, verte et dorée, ainsi que la grande moule dite Coquille d’Unio Cumingii et les Burgans. L’Indo-Chine travaille aussi les joncs, que l’on teint et dont on fait des nattes nommées Kantels, destinées à une importante exportation par Hong-Kong. Ces joncs proviennent de marais salants gagnés par la mer. Pour les nasses à poissons, on préfère le rotin ; pour les pièges à cailles, les chapeaux, les corbeilles de transport, le bambou solide et flexible ; pour les brosses, le chiendent de l’Annam. L’Afrique occidentale est des plus riches en SECTION MONÉGASQUE. PLAQUETTE COMMÉMORATIVE PAR TONY SZIRMAI. fibres ; chacune d’elles convient à des usages spé- ciaux. Ces fibres utilisées proviennent du borassus flabelliforme, dit rônier, du cotonnier, du coco, dont on fait des cordes ; du raphia, de l’acacia, pour filocher les hamacs ; on utilise également les fibres de la feuille d’ananas, mate comme le coton ; du sisal, soyeux, encore peu répandu et que l’on tend à multiplier ; de Thybiscus, aussi lisse que la soie. Enfin, la Chine travaille l’ébène qu’elle tourne, sculpte en petits meubles, cache-pots, tabourets, et elle plaque le nacre sur des panneaux de bois pour y former des tableaux, paysages et fleurs, à reflets laiteux de clair de lune. Les Indes néerlandaises nous offrent, pour la tabletterie, un damier et d’abondants et curieux échantillons de la vannerie, paniers et chapeaux tressés. Les industries du caoutchouc, les objets de voyage et de campement sont traités dans cette publication aux divers articles des Colonies, du Congo, des produits chimiques et des auto- mobiles. Il nous reste, pour terminer gaiement, la bim- beloterie, c’est-à-dire les jouets. Nuremberg ! nom suggestif ! Ils en viennent tout droit. On leur a consacré, dans la section allemande, une galerie. Ils sont de deux espèces : les instructifs: trams, trains, autos, petites ma- chines, etc., et les amusants: ménages, jeux, soldats, guignols. Là règne aussi la ménagerie : lions, zèbres, chiens, en poils de peluche, d’in- vention récente. Mais le grand succès va au diorama, avec maisons de marchandes de jouets au premier plan et paysage au second ; le centre de la scène, occupée par des personnages un peu moins grands que nature, représente l’arri- vée d’une troupe de forains, tziganes, avec écuyère-ballerine à cheval sur un joli poney, un ours dont on n’attend que de le voir se dresser pour la danse, un chameau presque vivant. Naturellement, tout le village, représenté par des mannequins de cire, est accouru, gens