Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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AU PALAIS DU CINQUANTENAIRE.
LA FÊTE DES RÉCOMPENSES
Le dernier acte solennel de cette longue et
inoubliable période de l’Exposition universelle
qui s’ouvrit le 2 3 avril, dans un décor d’apothéose,
et se terminerait dans une magnificence et une
joie sans pareilles, si, en dépit des sonneries
triomphales, des « Brabançonnes », de toute la
pompe déployée en cette cérémonie de clôture,
nos cœurs n’évoquaient, comme le disait fort jus-
tement un confrère, le souvenir de cette nuit
tragique où en quelques heures l’effort de lon-
gues années fut détruit avec brutalité ! Il n’y a
pas jusqu’au choix du Palais du Cinquantenaire
qui ne nous rappelle cette horrible catastrophe,
car la « fête des récompenses » devait se célé-
brer dans le cadre naturel que lui réservait notre
Exposition, et quelle joie pour nos yeux, pour
nos cœurs, aussi pour notre orgueil national,
si le défilé admirable auquel nous venons d’as-
sister avait pu dérouler sa pompe au pied de
cette terrasse que dominait la façade altière du
grand palais, dans ces jardins où circulèrent
des foules enfiévrées et enthousiastes !
Mais n’y pensons plus. L’incendie du 14 août
fut un incident. Malgré tout, nous avons donné
la pleine mesure de notre vitalité, de notre éner-
gie, et la fête du 18 octobre, si magnifiquement
réglée jusque dans les moindres détails, a été
une superbe et solennelle apothéose.
La salle
Le grand hall du Cinquantenaire a reçu une
décoration somptueuse. Les murs sont recouverts
d’une tenture d’un rouge sombre, dont la couleur
discrète fait éclater plus ardents et plus vifs les
soies des drapeaux, l’or des écussons, l’éclat
printanier des massifs de fleurs et de plantes
ornementales. Au centre du hall a été dressée
la tribune royale — velours rouge rehaussé d’or
- dont les tentures, chaudes et somptueuses,
viennent se perdre dans le plus étonnant parterre
de roses et de chrysanthèmes qu’il nous ait été
donné d’admirer.
Aux fermes de la charpente on a suspendu des
guirlandes de roses qui, dans la lumière, resplen-
dissent là-haut, sous les voûtes, où s’accrochent,
surmontés de faisceaux de drapeaux, des cartels
aux armes des différents pays.
La tribune royale a reçu sa décoration habi-
tuelle de tentures pourpres, de fleurs et de
fauteuils dorés.
Il n’est pas une heure que déjà la foule fait
queue devant les diverses entrées et bientôt elle
encombre toutes les places libres.
La salle déjà a bel aspect, malgré une ten-
tative de sabotage de la fête par les pompiers
de Bruxelles. Ces messieurs ayant à faire une
manœuvre n’ont trouvé d’autre endroit dans la
capitale pour allumer leur pompe à vapeur que
le couloir attenant au grand hall, et tout à coup
celui-ci se trouve envahi par une fumée noire,
opaque, qui emplit le hall, vous prend à la
gorge et donne à tous une sérieuse migraine.
Malgré cet accroc, l’ensemble offre un aspect
vraiment agréable à l’œil, d’autant plus que le
soleil a percé les nuages qui, le matin, obscur-
cissaient le ciel et il jette dans le hall une note
de jolie lumière.
Mais voici que s’amènent, prestigieux dans
leurs uniformes chamarrés, les ministres, les
membres du corps diplomatique, les commis-
saires-généraux, les membres du commissariat
général, du comité exécutif, des commissions
diverses. La plupart sont en uniforme. Celui-ci
est de rigueur, et ne l’ont pas seulement revêtu
les personnalités qui, par leurs fonctions, en pos-
sèdent un, mais la masse de tous ceux qui ont
un habit de cour, et ainsi Ton voit en uniforme
de plénipotentiaire ceux qui, envoyés pour an-
noncer l’avènement du roi Albert à tel ou tel
chef d’Etat, ont usé de la tolérance en usage et
ont revêtu l’habit d’ambassadeur I
Et c’est toute la gamme multicolore des grands-
cordons — où celui d’un bleu de ciel de M.
Helleputte tranche sur tous les autres — et les
uniformes des Chinois, la robe violette du nonce
du Pape et de son auditeur, le burnous d’un
Arabe, magnifique de prestance, les uniformes
variés des attachés militaires, les fez des Turcs,
les bonnets d’astrakan des Persans, les jolies
toilettes claires des femmes : tout cela forme un
ensemble vraiment superbe.
A la gauche de la tribune royale se trouvent
les ministres : tous sont là, et avec eux, impo-
sant comme toujours dans son manteau écarlate,
le cardinal Mercier, les ministres d’Etat, de
hauts magistrats. Et parmi tous ces personnages
décorés, un monsieur se distingue. Il porte l’uni-
forme de ministre et sa poitrine est vierge encore
de toute décoration : c’est M. Berryer, notre mi-
nistre de l’intérieur, qui, à péine quadragénaire,
n’est titulaire d’aucun ordre.