Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Dans une tribune voisine ont pris place de
nombreux sénateurs, des députés, des hauts fonc-
tionnaires.
A gauche de la tribune royale, devant la loge
des ministres, se trouvent les membres du Comité
exécutif, MM. le baron Janssen, Georges Dupret,
Maurice Lemonnier, Gustave Francotte, Edmond
Nerincx, Emile Delannoy, Orner Lepreux, Geor-
ges Grimard, De Locht, Vanderstraeten-Solvay ;
les actifs directeurs - généraux MM. Eugène
Keym et le comte Adrien van der Burch ; MM.
Van den Bulcke et Francis Wiener, secrétaires
du comité exécutif ; les membres du conseil
d’administration, MM. Jacques Cassel et Vaxe-
laire-Claes ; l’architecte Acker, les ingénieurs
Masion, de Loneux, Hamaide, Wurth.
Il est 2 h. 1/2 exactement. MM. le ministre
Hubert, le duc d’Ursel, le baron Janssen, Max,
Beernaert, Georges Dupret, Maurice Lemonnier,
Eugène Keym et le comte Adrien van der Burch
se placent au pied de la tribune royale, tandis
que dans le lointain on entend des acclamations ;
la Brabançonne retentit et, au milieu des mou-
choirs qui s’agitent et des vivats, s’avance, pré-
cédée de deux piqueurs, la berline de gala attelée
à la daumont qui amène le Roi et la Reine.
Le Roi a revêtu le grand uniforme de lieu-
tenant-général, la Reine porte une robe de moire
blanche rehaussée de dentelle noire, avec un
grand manteau blanc bordé de chinchilla et un
chapeau noir à grandes plumes.
Les souverains prennent place dans les grands
fauteuils dorés, et MM. Keym et van der Burch
viennent déposer, à leurs pieds, au nom du Co-
mité exécutif de l’Exposition, une magnifique
corbeille d’orchidées.
Le cortège des Nations.
Et le cortège des commissaires - généraux
s’avance aussitôt. Huit gardiens de l’Exposition
et les directeurs généraux les précèdent.
Voici l’Allemagne : les gardiens bien connus
de la section, vêtement noir à boutons d’or, cas-
quette plate, suivent le drapeau germanique ;
M. Albert, en uniforme de geheimrath; M. Ra-
vené, en officier de réserve, botté et éperonné,
suivent, et, porteurs d’un fouillis de drapeaux
et de bannières, les autres gardiens ; puis le
consul général allemand, précédant les délégués
des commissions organisatrices.
MM. Albert et Ravené vont déposer une cor-
beille de chrysanthèmes devant les souverains.
On les applaudit vivement.
Des acclamations éclatent, nourries. Elles s’a-
dressent à MM. Wjntour et Reyntjens, en habit
de cour anglais, — tunique de velours, culotte
courte et bas de soie. Simple et impressionnant
leur groupe est composé de 50 gardiens de la
section précédé d’un seul drapeau anglais. M.
Wintour dépose une gerbe de chrysanthèmes
devant Leurs Majestés.
Et voici- l’Autriche, avec MM. Lehman et Ros-
sum, porteurs d’un admirable coussin garni d’or-
chidées ; puis le Brésil, dont tous les représen-
tants sont en habit ; les Chinois, précédés de
MM. Liou et Wang, en costume national et de
douze étudiants, en habit ; M. de Escoriaza, le
commissaire-général d’Espagne, précédé de trois
drapeaux, et qui dépose une superbe corbeille
devant le Roi et la Reine.
M. Penso suit un immense drapeau dominicain.
Mais voilà la France, et les acclamations écla-
tent, enthousiastes, nourries, interminables.
Derrière le drapeau français marchent MM.
iChapsal, Dedet, Schwob, Faure, tous les mem-
bres du commissariat général et un cortège
énorme de délégations des divers groupements,
précédés chacun de belles bannières peintes.
C’est d’abord une bannière mauve peinte par
M. Poulbot, représentant l’enseignement, l’éco-
nomie sociale, la solidarité ; puis une bannière
jaune d’or de M. Willette ; les beaux-arts ; une
bannière réséda de M. Louis Morin : les arts
graphiques et musique ; une bannière gris de
fer de M. Neumont : la métallurgie, les mines,
les arts mécaniques ; une bannière bleu électri-
que de M. Redon : l’électricité ; une bannière
bleu de ciel de M. Pinchon : l’automebile, l’avia-
tion, les chemins de fer, les aéroplanes, le génie
civil ; une bannière vert pré de M. Carlègle :
l’agriculture et l’horticulture ; une bannière
chaudron de M. Delair : forêts, èhasse, pêche,
sports ; une bannière rose de M. Léandre:
l’alimentation ; une bannière saumon de M. Paul
Follot : les arts décoratifs, le mobilier, la céra-
mique, la verrerie ; une bannière rose de M.
Roubille : textiles, soieries, confection ; une
bannière vert tendre de M. Truchet : les arts
chimiques, les parfums ; une bannière dorée de
M. Jean Weber : l’orfèvrerie, les bronzes, l’hor-
logerie, la joaillerie ; une bannière bleu colo-
nial de M. de la Nezière : le commerce et la
colonisation.
Ce cortège de près de trois cents personnes,
terminé par les soldats sénégalais qui portent
fièrement la médaille militaire qui leur a été
remise le matin, est vraiment imposant et on
acclame d’enthousiasme M. Chapsal, qui dépose
devant la Reine un magnifique coussin garni
d’orchidées.
Viennent ensuite le commissaire-général du
Guatémala, puis les trois commissaires noirs
d’Haïti avec quatre blancs, tous portent l’habit ;
la Hollande, dans un groupe précédé du drapeau
néerlandais, est représentée uniquement par son
commissaire-général M. van Asch van Wyck et
ses trente soldats en uniforme. On acclame lon-
guement nos frères néerlandais.
Le duc de Camastra, en uniforme rouge, suit le
drapeau italien avec un groupe nombreux ; le
Japon vient ensuite ; puis le Luxembourg, dans
le comité duquel figurent des dames ; MM. Ca-
mille Blanc, Robyn de Schneidauer et Lanson
précèdent le groupe des soldats monégasques ;
voici le Nicaragua, une douzaine d’étudiants
marchent à la suite du commissaire-général.
M. Gaston Périer et son adjoint représentent
le Pérou ; M. Goldzieher et une vingtaine de
Persans, coiffés du bonnet d’astrakan, la Perse ;
M. Georges Vaxelaire a composé un fort joli
groupe pour la Turquie. Un « cavass » porteur
du drapeau de l’Islam le précède, et le consul
général de Turquie arbore fièrement le fez na-
tional. Dans le cortège de la commission turque
figurent outre les Turcs en costume national, un
Arabe en burnous. M. Vaxelaire porte devant
la Reine un splendide coussin tissé de soie et
d’or et que recouvrent de magnifiques orchi-
dées. M. Stevens dépose une gerbe au, nom de
l’Uruguay, et voici enfin la Belgique.
Un grenadier porteur du drapeau belge et
encadré d'un guide et d’un lancier précède un
artilleur porteur d’une splendide gerbe d’orchi-
dées. Puis viennent MM. le duc d’Ursel, Gody,
Storms et tous les secrétaires et collaborateurs
de la section.
Une belle ovation est faite à la Belgique.
Le devant de la tribune royale est converti
en un magnifique parterre de fleurs multicolores,
tandis que dans le fond du hall, vers l’arcade,
les bannières et les drapeaux se sont massés en
un imposant rideau.
Discours du baron Janssen.
Le président du comité exécutif s’avance au-
devant des souverains et, d’une voix forte, qui
porte au loin — personne n’aura perdu une
parole, — prononce le discours suivant :
« Sire,
» Le 23 avril dernier, devant une assemblée
où se trouvaient représentées les puissances du
monde entier, Vos Majestés, au milieu d’accla-
mations dont l’écho se propagea d’un bout à
l’autre du pays, daignaient ouvrir l’Exposition
universelle et internationale de Bruxelles.
» Ce fut une grande, une inoubliable fête na-
tionale : la Belgique considérait avec fierté la
splendeur du décor dans lequel allaient s’affir-
mer aux yeux de l’étranger sa puissance de
production, les conquêtes de son art, de sa
science, de son labeur opiniâtre ; elle s’enor-
gueillissait de l’incomparable concours que lui
avaient apporté les grandes nations productrices
du globe. Elle acclamait avec joie, dans cette
somptueuse cité internationale, le nouveau règne
si conforme à ses espérances qui, pour la pre-
mière fois, allait prendre contact avec les nations
amies de notre pays.
» Inaugurée dans une atmosphère de patrio-
tisme,et de loyalisme ardents, objet de la sym-
pathie et de l’admiration de l’étranger, l’Expo-
sition internationale de Bruxelles connut une
existence de féerie et d'apothéose jusqu’au jour
où un désastre s’abattit sur une partie de ses
merveilles.
» Ce désastre, nos efforts l’ont réparé dans la
mesure où il était réparable ; mais nous ne
pouvons oublier les encouragements empressés
du Roi dans ces heures sombres où les plus
mâles énergies étaient exposées à faillir, non
plus que nous n’oublierons le magnifique élan
de nos compatriotes et le beau geste dans lequel
les deux grandes nations atteintes comme nous-
mêmes, l’Angleterre et la France, s’unirent pour
nous tendre une main fraternelle.
» Madame,
» Une Exposition universelle et internationale
n’est pas seulement un prestigieux ensemble,
exhibant des forces toujours plus grandes em-
pruntées à la nature par le génie humain ; la
matière asservie par la Science ou idéalisée par
l’Art n’y exerce point une souveraineté sans
partage et à côté des éclatantes créations de
l’esprit y fleurissent, avec leur parfum discret,
les intarissables ressources du cœur.
» Les institutions de prévoyance, les habita-
tions à bon marché, les associations profession-
nelles, toutes les formes si multiples et si souples
des œuvres sociales modernes, ont trouvé ici un
accueil empressé et elles constituent, certes, une
des parties les plus attachantes de l’Exposition
de Bruxelles.
» C’est dans ce cadre de la mansuétude et de
la bonté que les visites attentives de la Reine
se sont le plus volontiers renouvelées ; Votre
Majesté s’y est longuement et matériellement
penchée sur le sort des humbles travailleurs
qui contribuent à faire la richesse du pays, et
s’il est vrai que notre gracieuse Reine fut le
sourire de l’Exposition, ce sourire, où parfois
une larme a perlé, est de ceux dont le souvenir
ne périt pas !
» Sire, Madame,
» Au moment où se célèbre la cérémonie de la
remise des récompenses, nous nous tournons,
dans une pensée de gratitude, vers les nations
si nombreuses qui sont venues, à l’appel de la
Belgique, offrir à l’enseignement et à l’admi-
ration des peuples une incroyable abondance de
chefs-d’œuvre, de découvertes, qui paraissent