ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 411 L’URUGUAY Au seuil d’un des plus vastes et pittoresques pavillons étrangers éparpillés dans les jardins en fleurs du Solbosch, le visiteur est accueilli par ces phrases inscrites sur un des panneaux de staff du joli monument : -« Le but de cette participation est de mettre en relief l’enviable situation géographique de la Républ’que de l’Uruguay, la fertilité de son sol, l’excellence de son climat, ses immenses sources de richesses inexploitées, sa production, ses progrès inces- PAVILLON DE L’URUGUAY. sants, la liberté de ses lois, les facilités qui sont offertes à l’émigrant honnête et laborieux pour s’y former une situation très enviable en un temps relativement court. » Au moins, se dit le visiteur, voici un endroit où l’on se préoccupera d’autre chose que de solliciter le client, d’aguicher l’acheteur par des étalages savants et des boniments pleins d’adresse. Et le visiteur ne se trompe pas : il en a vite acquis l’assurance aussitôt qu’il a pénétré dans les salles de ce petit palais blanc aux toits et aux clochetons badigeonnés de bleu, aux grandes baies dont les vitres font de même alterner ces deux couleurs gaies et claires qui sont celles du drapeau de ce lointain, actif et riche pays sud-américain. Tout de suite on est attentif à l’ordre et à la méthode qui ont présidé à l’aménagement des collections et des échantillons dans les salles très abondamment et diversement garnies. Il est évident que des compétences fort avisées s'y sont employées et le but qu’elles se sont proposé est atteint puisque nous ne passons pas, en curieux plus ou moins intéressés, devant des vitrines où s’empilent les produits, toujours un peu les mêmes, de la culture et de l’industrie des terres neuves des lointaines contrées trans- atlantiques ; mais nous nous arrêtons devant les éloquents tableaux, les statistiques, les vues, les diagrammes qui tapissent les murs ou s’offrent à notre lecture sur des tables, dans des volumes nombreux. Mieux encore que ce qu’il fait et ce qu’il donne, nous apprenons de ce pays, dont l’exis- tence économique et politique n’est pas encore vieille de deux siècles, ce qu’il peut faire et ce qu’il est capable de donner. Ah I certes, c’est bien ici le cas de dire que le présent répond de l’avenir...* * * L’essor de la nation uruguayenne ne date, à vrai dire, que de 1898, époque à laquelle fut instauré le régime de véritable indépendance. Et cet essor a été, depuis lors, bien rapide, puis- qu’une population évaluée à 35,000 habitants au commencement du XIXe siècle, avait atteint 130,000 habitants dès 1850 pour monter au chiffre de 1,100,000 lors du recensement de 1906. Ceci représente, il est vrai, la densité encore faible de 6.1 par kilomètre carré. Nous sommes loin de nos 240 Belges entassés dans le même espace de terrain ! Il est vrai que si la comparaison de la jeune république américaine et de notre royaume sur- peuplé est poussée plus loin, nous ne l’emportons pas sur tous les points. La richesse en bétail, par exemple, n’est ici et là pas équivalente du tout. Les Uruguayens peuvent revendiquer une ri- chesse bovine de 64 animaux par 10 habitants ; nous en accusons une de trois. Leur richesse ovine se ramène au rapport de 160 animaux par 10 habitants ; la nôtre n’est que d’un. Em- pressons-nous d’ailleurs d’ajouter que nous ne fournissons pas le monde entier de jus et d’extraits de viande, de bouillon concentré et de conserves savantes qui nécessitent dans les pâturages de la Compagnie Liebig, sur les rives du Rio de la Plata ou du fleuve Uruguay des abatages quotidiens de 3,000 têtes de bétail... Comment ne pourrait-on du reste fonder les plus belles espérances sur une région qui pos- sède plus de 300 cours d’eau flottables, des côtes étendues, un port maritime de l’importance de celui de Montévidéo, qui a vu entrer et sortir plus de 7,000 navires en 1909, et cet autre port de Paloma, dont s’achèvent les installations qui n’auront pas coûté moins de 4,423,900 francs, alors qu’il a été dépensé, depuis dix ans, près de 80 millions de francs pour celui de la capitale ? Comment ne pourrait-on avoir confiance dans l’avenir d’un pays qui, ayant mis 19 kilomètres de chemins de fer en exploitation en 1869, en possédait 2,150 en 1909 et en construisait à ce moment 3,000 nouveaux? L’Argentine, le Brésil, le Mexique eux-mêmes, pays les plus étendus et les plus développés de l’Amérique latine, ne dépassent ou n’atteignent pas les 20,000 kilomètres, ce qui fait que l’Uruguay pouvait, il y a un an, dire que le coefficient de longueur de ses voies ferrées pour 1,000 habi- tants était de 19,5, alors que, s’il atteignait 36.5 en Argentine, il n’allait qu’à 9 au Brésil et à 16.6 au Mexique. Tout cela et aussi le développement monumen- tal des villes, et principalement de cette belle et grande cité moderne qu’est Montévidéo, sont lumineusement exposés au visiteur du pavillon. * * * Mais surtout aussi les organisateurs — et il convient de citer ici le nom du président de leur comité, S. Exc. le Dr Luis Garabelli, nouvelle- ment arrivé à Bruxelles comme envoyé extra- ordinaire et ministre plénipotentiaire de la Ré- publique Uruguayenne, et celui de M. Aimé Stevens, son commissaire-général, — ont dé- montré intuitivement la suprématie de la région de la Plata comme région pastorale. Le Canada et l’Australie eux -mêmes ne bénéficient pas de tous les avantages qui sont réservés par la nature, tant sous le rapport du climat que sous ceux de la situation topographique, de l’étendue et de la fertilité du sol, à ce territoire privilégié de la Plata. Rien d’étonnant donc à ce que les 23,000 éleveurs de l’Uruguay se trouvent à la tête d’une population énorme de 35 millions de bœufs et de brebis. L’industrie n’a évidemment pas une impor- tance et un développement équivalents. On peut entrevoir la possibilité d’un avenir mieux favo- risé sous ce rapport ; mais actuellement ce pays n’est pas parvenu à sa phase industrielle. Le manque de charbons et de minerai de fer en sont les causes primordiales. On a affirmé que des gisements existaient, mais ils n’ont été ni reconnus, ni sondés, encore moins exploités, na- turellement. Des industries existent toutefois, mais elles se bornent à la conservation de la viande, aux tra- vaux de laiterie, de minoterie, de sucrerie et d’utilisation des alcools. En certains endroits se sont organisées de véritables colonies de tanneurs. Dans le département de Rivera une exploita- tion de mines d’or appartenant à une société française est très florissante et les grandes villes possèdent de considérables installations élec- triques. Tout cela donne lieu à des importations et des exportations dont la valeur totale a passé, en cinquante ans, de 90 millions à 450 millions de francs, chiffre des derniers exercices. * * Si la richesse matérielle du pays est prouvée par les témoignages qu’il en a exposés à Bru- xelles de la façon la plus heureuse, son organi- sation sociale, morale et intellectuelle nous appa- raît pareillement perfectionnée.