Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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composer un bel ensemble architectural, tout en
ne .sacrifiant aucun des nombreux bâtiments né-
cessaires à une exposition et sans tomber, cepen-
LE PAVILLON IMPÉRIAL ALLEMAND.
dant, dans la monotonie. Il a donné à ces di-
verses constructions des aspects variés selon leur
affectation et toutes se relient, par l’effet, au
« Pavillon allemand ». Celui-ci, par ses lignes en
hauteur, rompt dans le sens vertical le système
horizontalement a’lôngé formé par les halls, et
constitue ainsi un point central et culminant qui
réunit les constructions en un ensemble architec-
tural indépendant. De plus, l’artiste s’est efforcé
de mettre, autant que possible, l’architecture en
harmonie avec les aspects du parc du Solbosch,
et de faire des jardins un cadre approprié aux
édifices.
Les façades extérieures des halls sont peintes
en blanc, les colonnes en noir, la toiture est faite
de tuiles grises, et certains détails décoratifs
sont dorés.
A l’intérieur nous trouvons les salles consa-
crées à une grande variété de sujets ; plusieurs
sont occupées par des machines ; l’une, la « Salle
de la culture », avec de nombreuses subdivisions,
est réservée à l’enseignement, et une autre à
l’art appliqué à l’arrangement intérieur des mai-
sons et aux multiples objets qui servent à la
fois à l’utilité et à l’agrément de la vie quoti-
dienne. C’est de cette section que nous nous
occupons ici, quoique nous puissions en passant
dire un mot de certaines pièces du Kulturhalle,
où tous les arts et les métiers se rattachant à la
fabrication du livre sont représentés sous des
rubriques diverses. On y remarque notamment
une salle où est exposée l’œuvre des principaux
illustrateurs de livres allemands.
La partie la plus intéressante de la section
intitulée « Art de la maison et industrie d’art »
est une vaste suite de pièces complètement meu-
blées et garnies, et presque toutes couvertes de
panneaux. Onze de ces pièces sont censées appar-
tenir à un propriétaire d’une classe élevée, et
comprennent tous les genres qu’on peut trouver
dans sa demeure : bureau ou fumoir pour le
maître, salon, boudoir, salle pour le déjeuner,
salle pour le dîner, chambre à
coucher, chambre d’enfant, etc. Il
y a, par contre, quelques intérieurs
plus modestes. Puis une série de
quatre pièces pour un club ; trois
pour un sanatorium ; enfin diffé-
rentes pièces pour locaux publics :
salle de mariages pour hôtel de
ville, salle de lecture, etc.
Au premier abord, pour un vi-
siteur de culture, latine, tout y
choque le goût et les habitudes ;
mais la puissance volontaire de
l’ensemble, l'effort de réalisation
sont tels que la gêne de la pre-
mière visite devient bientôt une
admiration étonnée : on s’accou-
tume, on comprend mieux et on
finit par sè rendre compte de la
nécessité, peut-on dire, de tout cela.
Un éminent critique français a
écrit, fort exactement, que c’était
un mélange de formes où le moyen
âge roman et le gothique alle-
mand s’unissaient aux pastiches de
l’Extrême-Orient à doses inégales,
composés laborieux de formules
artistiques variées de tous les coins
du monde. Mais ce mobilier néo-
style qui a circulé depuis vingt
ans, avec des modalités diverses,
dans tous les pays, l’Allemagne
s’efforce de le retremper à de
nouvelles sources et se met à
l’œuvre pour lui donner la santé
et la solidité. L’entreprise est très
curieuse et hardie, menée avec une réflexion et
une ténacité où se reconnaissent les qualités émi-
nentes du caractère allemand. Les formes sont
parfois massives ; certaines couleurs sont dures ;
mais tout est combiné en vue d’un confort intel-
ligent et pratique ; dans le détail, on rencontre
souvent des raffinements in-
génieux et délicats ; les ma-
tières, bois, métal, verre,
argile, sont bien mises en
lumière et appelées à pro-
duire tout leur effet déco-
ratif ; quant à l’exécution,
elle est poussée jusqu’au
soin minutieux ; tout effet
de camelote est soigneuse-
ment banni. Il y a de l’art
jusque dans les plus petites
choses.
Enfin, si l’on constate que
l’aspect de l’ensemble est un
peu triste et l’effet de lu-
mière assourdi, il ne faut
pas oublier qu’il s’agit d’un
peuple du Nord et que si
l’Allemagne se met à créer
pour son Heim un style
adapté à ses mœurs et à son
climat, loin de l’en blâmer,
il faut, au contraire, l’en
louer hautement.
Avant de quitter les inté-
rêts domestiques, je voudrais
attirer l’attention sur les
deux spécimens de maisons
d’ouvriers — abondamment
meublées — qui ont été éta-
blies tout près du bâtiment
principal de la section alle-
mande. L’architecte en est M. G. Metzendorf, qui,
ainsi que d’autres architectes de talent allemands,
a consacré son temps et ses efforts à construire
et à aménager des habitations de ce genre. Les
deux « cottages », bâti en bois pour pouvoir être
transportés, ont été dessinés par lui pour la fon-
dation Margarethe Krupp. Les plans en sont
admirables, ce seront des logements petits mais
nullement étroits. Cela est dû en grande partie à
l’excellente composition du mobilier, que l’archi-
tecte a spécialement adapté aux pièces où il doit
être placé. Ce mobilier est solide sans être
coûteux, durable tout en étant confortable, et
facilitant le travail. C’est surtout le cas de ce
qui se trouve dans les pièces où se font la
cuisine et les nettoyages. Tout y paraît propre
et sain, et d’une ingéniosité qui excite notre
admiration.
Quelques mots devront suffire pour les inté-
rieurs exposés dans les autres sections nationales.
Rien n’y égale la grandeur de ce qu’a montré
l’Allemagne. Dans la section française, on voit
quelques intérieurs modernes, notamment une
salle à manger de Dufrêne et une autre de
Lambert ; dans toutes deux l’on remarque plus
de gaîté, en général, que dans les intérieurs alle-
mands, mais, en comparaison avec le caractère
riant qu’on trouve si souvent dans les produits
français, c’est encore bien mince. Il faut- aussi
que je mentionne un délicieux boudoir par M.
Follot, et un très agréable fumoir de M. Selmer-
sheim. Dans la section anglaise, qui a tant souf-
fert de l’incendie du 14 août, il n’y avait rien
de particulièrement remarquable comme ameu-
blement moderne ; les intérieurs complets appar-
tenaient au genre ancien — d’Elisabeth, des
Georges, chinois, de Chippendale, et ainsi de
suite, — et cela a péri dans les flammes. Dans
la section hollandaise, les intérieurs modernes
révèlent les mêmes qualités et les mêmes défauts
que dans la section allemande voisine, et dans
la section belge — absolument réduite en cendres
— les pavillons spéciaux de MM. Serrurier et
Van de Voorde contenaient tout ce qui nous
intéressait spécialement.
ARTHUR KAMPF. — LES DEUX SŒURS.