ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 415 fatals, conduisant par la bride, couvert d’un harnais authentique sur sa vraie peau, le petit cheval fringant de l’écuyère, sérieuse celle-ci, décolletée, rose en son maillot rose, un peu déteint, comme l’exige la couleur locale, par la poussière des routes. L’ours est aussi de la bande, un ours qui fut authentique, à en juger par le poil ; un boule-dogue qui fut de race, s’il faut en croire ses dents ricanantes, trotte auprès de l’ours, en bon compagnon, prêt à lui rappeler, toutefois, que l’on ne fait pas toujours ce que l’on veut en ce bas monde, par quelque robuste coup de gueule, à l’occasion. Le philosophe de la troupe, c’est le chameau, qui suit et domine de sa haute encolure cette petite compagnie de gens étranges. Il regarde sa route, rien que sa route, sans lever les yeux sur personne, et sans s’in- quiéter non plus de ce qui se passe sur ses bosses, où deux macaques font des singeries. Il a des songes merveilleux pour distraire son mar- tyre, le vaisseau du désert, et pose doucement ses pieds tendres sur le pavé dur, fidèle aux maximes d’Allah, qui ordonne de supporter avec résigna- tion ce que l’on ne peut empêcher. Il porte ses rêves altiers sous sa paupière de peluche, ornée de longs cils, où le fabricant de jouets a montré avec art ce que l’on peut mettre de sentiment dans une étoffe ! La peau d’un chameau coûte cher, et ce chameau-ci ne doit rien à la nature. Ce charmant tableau, composé avec humour, vraie scène de vie, petit roman de jouets, amuse autant les grandes personnes que les enfants. A ceux-ci il échappe des cris d’admiration, de dé- concertantes paroles, qui con iennent tout l’infini et tout l’indé.ini du désir, et après lesquelles on s’arracherait les cheveux, tel ceci : « C’est dom- mage qu’ils ne soient pas vivants ! » N’en est-il pas de même de tout progrès ? On s’évertue, on s’échine, on sue sang et eau, on conquiert la terre, la mer, les airs, et l’on n’est pas plus satis- fait ! Un monde admirable s’organise autour de nous et nous demeurons la plus imparfaite de toutes les machines ! Sur un autre panneau de la petite salle, voici les montagnes, les collines, les bois du Wurtem- berg, avec la vie des bêtes et des gens qui les habitent. Les troupeaux de moutons pâturent les prés d’un vert appétissant ; les pasteurs veillent avec les chiens, et pour charmer leurs loisirs jouent de la cornemuse ; des vaches qui retour- nent à l’étable passent des ponts ; des excursion- nistes gravissent les rocs, des fanfares joyeuses de paysans joufflus les suivent ; ils ont dérangé un renard songeur, qui vient pousser son museau roux et darder ses prunelles luisantes, avec pré- caution, au-dessus d’un roc en balcon. Plus bas, ce sont les travaux d’ingénieurs, voies de chemin de fer, creusement de canaux, déchargement des bateaux de commerce, foule, rues, agitation, dé- linquant aux prises avec la rude poigne de la police allemande. Délinquant pour ivresse ! Les jouets aussi ont leurs défauts ! Tout cela est fort beau, mais le jouet par excel- lence, dont on fait ce que l’on veut, facile, rela- tivement solide, accommodant, par fi'.e à droite ! par file à gauche !... arche ! c’est le soldat, jouet des enfants et des princes ! Les joyeux soldats de Nuremberg vont à la guerre pour rire, dorés, chamarrés, vifs de couleurs, variés et, peut-être, un peu terribles, en leur symbole, pour les garçonnets. Les enfants qui savent tant de choses et, dès sept ans, presque tout le principal de la vie, malgré le peu d’étalage que ces petits ignorants font de leur savoir, présentent déjà là, sans doute, quelque chose de peu commode, qui répond à leurs instincts confus. Nos futurs petits traducteurs de VIliade et de César ont ici de quoi s’initier. Voici les armées de l’Histoire, Romains, Germains de Tacite, guerriers en costumes anciens d’Allemagne et de France. Nos soldats belges, en grande tenue, figurent en bonne place. Même le roi Albert, minuscule, la face pas plus grosse qu’un ventre d’abeille, et ressemblant, marche, très fier, à la tête d’un brillant état-major. Il y a là toute une revue de l’armée belge, lanciers, guides, carabi- niers, grenadiers, génie, etc. Mêlant ensuite le plaisant au sévère, nous voyons que Guignol n’est pas mort. Son théâtre a toujours du succès. Rideau levé, on voit le gendarme, le pierrot, la mégère, avec ses canines de sanglier, le Peau-Rouge, le meunier, tous les éléments des drames chers au cœur humain. Est-il surprenant que ce soit la grave et stu- dieuse Allemagne qui ait composé cette salle de jouets, si amusante ? Est-ce un problème psycho- logique ? Non, il y a déjà longtemps que le plus populaire de tous les présidents a conseillé aux jeunes gens qui cherchent des camarades de s’unir, dans les collèges et les écoles, à ceux qui, aux heures de récréation, jouent avec ardeur et s’amusent de bonne foi. Pour devenir un bon homme, dans l’acception large et sociale du mot, il faut avoir été un garçon qui a bien joué. C’est être de son âge, et tout est là. LE GÉNIE CIVIL EN ITALIE ET EN ALLEMAGNE Deux grandes préoccupations dominent, en Italie, le génie civil : i° la conservation du sol, par l’établissement de travaux d’art de toutes natures, appliqués à la régularisation du cours souvent désordonné des fleuves et à l’action ron- STAND DU PORT DE GÊNES. geante des eaux de la mer ; 2° l’enrichissement industriel, par la mise en valeur, électrique, de la force motrice développée par le réseau fluvial dans sa marche. On saisit de suite l’importance de ces deux questions si l’on considère la géographie monta- gneuse de l’Italie. Couchée sur la planète du N.-O. au S.-E., l’Italie, bordée par les Alpes, puis partagée en deux versants, dans sa lon- gueur, par l’admirable chaîne des Apennins, doit à ses montagnes un puissant réseau fluvial et celui-ci en fait une contrée tout indiquée comme productrice d’énergie électrique. Les entreprises sont innombrables qui naissent pour l’exploita- tion dynamique des cours d’eau ; la mise en valeur de ces forces est capable de centupler la richesse de l’Italie : application de la force élec- trique — transportable — aux travaux d’art des ports, construction des quais et manutention des marchandises, éclairage des villes, circulation des vicinaux, production des produits chimiques à bon marché par l’établissement d’usines d’élec- trochimie qui en emploient les procédés nou- veaux de l’électrolyse, voie toute moderne et pleine d’avenir. La régularisation des cours d’eau, qui est, avons-nous dit, l’une des grandes préoccupations du génie civil, a pour but : i° la conservation du sol ; 20 la captation régulière des forces dy- namiques , ■ 3° la navigabilité ; 4° l’assainissement de toutes les provinces de l’Italie. A ces différents objets se rapportent les plans, vues et modèles exposés par le Ministère des tra- vaux publics italien. Une curieuse figure en relief montre l’état des fonds stratifiés du Lido, à Venise, en 1882, à côté d’une autre figure comparative qui montre l’état des mêmes fonds en 1904 : on voit que la mer a rongé des