Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
strates, qui ont disparu ; les eaux marines se sont
créé une issue plus profonde vers la ville, ce
qui représenterait la destruction lente... si le
génie civil ne veillait.
Les plans exposant les travaux entrepris après
le vote de la loi du 6 juillet 1875 pour la régu-
larisation du cours du Tibre, travaux encore
A ROME. — L’UNIVERSITÉ DE NAPLES.
LE MONUMENT VICTOR-EMMANUEL II
inachevés à l’heure présente, occupent tout un
compartiment de la section italienne. Le Tibre
fut toujours la terreur de la campagne romaine
et l’effroi de Rome par ses débordements. Le
coût des travaux d’endiguement exécutés pour
son passage dans la seule ville de Rome s’élè-
vera à plus de 100 millions. Dans la traversée
de la ville les murs de quai ont à leur base une
épaisseur de 6 et même de 7 mètres I Les fon-
dations, exécutées à l’air comprimé, ont été
poussées à des profondeurs variant de 6 à 9
mètres au-dessous du niveau des basses eaux.
Donnons quelques mots d’explication, sur les
plans exposés. Ne croyant pas possible d’ob-
tenir un abaissement des crues du Tibre dans la
traversée de la ville par la seule rectification du
parcours inférieur du fleuve, soit en supprimant
ses détours, soit en créant des canaux de déchar-
gement en amont de la ville, on convint que
c’est dans la traversée même de la ville qu’il
fallait régulariser le fleuve. Dans ce but on porta
son lit à une largeur constante de 100 mètres,
on le déblaya des décombres et des massifs de
fondation des vieux ponts, et pour défendre la
ville contre les crues, on décida d’endiguer le
tronc en amont et de construire, le long du
parcours urbain, des murs dépassant le niveau
des plus fortes crues ; on ajouta sur les deux
rives du fleuve des collecteurs pour drainer
toutes les eaux environnantes, aussi loin qu’il
serait nécessaire pour en permettre le déverse-
ment dans le fleuve, même pendant les plus
fortes crues, sans aucun danger d’inondation
pour la ville.
On doit au génie civil de nombreux travaux
hydrauliques entrepris pour l’assainissement des
terrains. On trouvera l’heureux effet de ces tra-
vaux sur la santé publique consigné dans les
tableaux statistiques exposés par le Ministère de
l’agriculture, de l’industrie et du commerce, sous
la rubrique « Mortalité générale comparée de
1872-1875 et de 1904-1908 », ainsi que dans
les tableaux dressés par le Ministère de l’inté-
rieur, répartissant la mortalité ancienne et l’ac-
tuelle par les diverses maladies, dans les pro-
vinces de l’Italie. Comme on devait s’y attendre,
la mortalité est en diminution considérable.
Nous ne saurions mentionner, tant ils sont
nombreux, les travaux exécutés en vue de l’amé-
lioration de la navigabilité des fleuves, canaux
et rivières. A l’Exposition même, on jettera un
coup d’œil sut tous ces plans, les uns en exécu-
tion, les autres en projets, et l’on se fera une
idée de l’activité du génie civil italien quand on
saura que la centaine de plans exposés ne repré-
sente pas la millième partie des travaux en cours
ou en discussion !
L’Italie se montre très soucieuse de l’amélio-
ration de ses ports, dont les plus grands sont, par
ordre d’importance commerciale, Gênes, Venise,
Naples, Savone, Livourne, Palerme, Catane,
Messine. Outre ceux-là on compte encore le long
des côtes italiennes 95 autres ports commerciaux,
ce qui fait un total de 103 ports commerciaux,
qui ont coûté à l’Italie de 1862 à 1905 la
somme de 444 millions de francs. On admirera
dans la section des ports les travaux entrepris
pour l’agrandissement de Gênes : môles, quais,
cales, outillage pour la manutention des mar-
chandises. Un plan détaillé, placé au-dessus de
la photographie panoramique du port, permet de
se rendre compte des améliorations apportées
PROF. PETER BEHRENS-NEUBABELSBERG.
MODÈLE DE LA FABRIQUE DE L’ALLG. ELEKTRIZITATS-GESELLSCHAFT, BERLIN.
par les travaux actuels à ce joyau maritime de
l'Italie.
Un compartiment entier de la section est con-
sacré au cataclysme du 28 décembre 1908,
Messine et Calabre. On se rappelle qu’une ré-
gion de plus de 6,000 kilomètres carrés fut
ébranlée ; Messine et Rhegium, deux grandes
villes, furent détruites, ainsi que plus de 300
petites communes ; il y eut plus de 100,000
victmies humaines, dont la moitié à Messine ; les
blessés furent innombrables, les survivants furent
sans abri ; le commerce fut ruiné. Alors, le génie
civil improvisa une ville à la hâte; on con-
struisit 40,000 baraques qui donnèrent abri à
près de 200,000 personnes. La hauteur de ces
baraques est de 2m.75 jusqu’à la gouttière du
toit ; chacune est élevée du sol sur de petits
piliers en maçonnerie et se compose de deux
chambres d’une superficie totale de 32 mètres
carrés. Ces baraquements furent établis sur un
nivellement de sol aménagé de 5,800,000 mètres
carrés et reliés entre eux par des routes empier-
rées d’une longueur globale de 450 kilomètres.
Le modèle de ces baraquements, exposé par
l’Administration des ponts et chaussées d’Italie,
représente l’installation du quartier Mosella, à
Messine. Cette exposition peut être considérée
comme une sorte d’hommage rendu à la sym-
pathie universelle que souleva en son temps la
nouvelle du désastre.
*
* *
Après l’Italie, c’est en Allemagne que le génie
civil est le plus brillamment représenté. Les
travaux exposés ont trait, presque exclusivement,
aux améliorations des ports et aux appareils de
manutention maritime. On sait qu’à l’heure pré-
sente toutes les préoccupations de l’Allemagne
tendent à tripler l’importance de tous ses ports.
En même temps elle aménage les terrains en-
vironnants pour attirer les industries près des
lieux d’embarquement.
D’importants travaux concernent les ports de
Brême, de Bremerhaven. Ce dernier, qui occu-
pait le second rang, prendra le premier rang,
grâce aux travaux d’approfondissement du Weser.
A l’Ouest, le petit port d’Ems, qui est actuel-
lement consacré au refuge des bateaux de pêche,
deviendra voisin d’un port de guerre, qui lui fera
annexe. Une écluse de 260 mètres de porte y
donnera accès. Là aussi des terrains seront amé-
nagés pour l’industrie.
En remontant la côte, vers le Nord, après
Bremerhaven et Brême, dont nous avons parlé,
nous trouvons le port de Hambourg. On pourra
voir sur les plans exposés le développement con-