Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
sobriété du monument qu’il couronnait. De là
une opposition de style auquel le public doit
s’habituer d’abord, comme il doit s’habituer à la
hardiesse de cette conception vigoureuse. Que
l’on compare, en 'effet, le fronton du palais
TH. VINÇOTTE. — FRONTON DU PALAIS ROYAL (PARTIE CENTRALE).
royal avec celui d’un édifice qui s’élève à
quelque distance, la Chambre des représentants.
La sobriété des lignes de ces deux monuments
est presque égale, tandis que les motifs sculp-
turaux qui les décorent sont très différents.
Autant le premier est froid et même vide,
laissant de grands espaces inoccupés par les
personnages qui doivent constituer les groupes
allégoriques, autant l’autre est fouillé, travaillé,
tumultueux même. L’œuvre de Vinçotte appar-
tient aux grandes conceptions de la sculpture
flamande moderne. Dans cette marche en avant
des femmes et des enfants transportés, dans un
élan imagnifique, vers la figure centrale, on
retrouve cette vie intense qui animait certaines
conceptions de Jef Lambeaux, certaines inspi-
rations des Passions humaines, par exemple.
Il y eut donc un incontestable manque d’har-
monie entre le travail de l’architecte et celui du
sculpteur, et ceci rendit plus apparente, sans
la faire valoir pourtant, la complexité de la
conception. D’un côté, des lignes simples et
droites, de l’autre des lignes multiples, Couples
et arrondies. Il y avait là de quoi dérouter l’œil
du passant qui veut avant tout la symétrie et
la régularité. Et voici comment, à notre avis,
s’expliquent les opinions si divergentes qui se
produisirent dès que le fronton fut débarrassé
de sa gaine de planches. Peut-être, le sculpteur
n’eut-il pas dû s’affranchir de la tutelle de l’ar-
chitecte, peut-être eut-il dû se conformer à la
tradition, mais l’artiste veut suivre les voies
qu’il s’est tracées et se conformer délibéré-
ment à son idéal. C’est là le reproche qu’on
peut adresser à M. Thomas Vinçotte, dont,
malgré tout, l’œuvre reste remarquable.
A..D.
Administration des Monnaies de Belgique
A quel titre se fait la participation de l’Adminis-
tration des monnaies. — Discussion du privilège.
— Les machines exposées : à frapper, à perforer,
à réduire. — Les pyramides proportionnelles. —
La monnaie au Congo. — L’or en Belgique. —
L’argent. — Mesures en vue d’entraver la sortie
du numéraire. — Les trébuchets. — Les ajus-
teurs. • — A l’effigie du roi Albert.
L’administration des Monnaies participe aux
expositions, en Belgique, depuis 1880. A Liége,
elle obtint un diplôme de Grand Prix. Beau-
coup de personnes qui ignorent l’organisation
du service des Monnaies se demandent à quel
titre se fait cette participation.
Elle se fait à titre personnel, comme entre-
preneur de frappes. La fabrication des monnaies
est à l’entreprise aux soins d’un préposé qui
porte la dénomination du « directeur de la fabri-
cation ». Celui-ci opère le monnayage des
espèces nationales suivant des tarifs fixés par
des arrêtés royaux, dans des locaux et avec
un matériel appartenant à l’Etat, intégralement
depuis la convention du 23 juin 1904. Les
actes du directeur de la fabrication sont placés
sous le contrôle d’une administration dirigée
par le « commissaire des monnaies ». Il traite,
à ses risques et périls, du monnayage pour le
compte des gouvernements étrangers. On sait
que beaucoup de ceux-ci n’ont pas de matériel
de monnayage et font battre en Belgique ou en
France. On a frappé en Belgique pour le Brésil,
la Perse, l’Egypte, l’Italie, la Russie, la Suisse
etc., environ pour une vingtaine d’Etats étran-
gers. Le directeur du monnayage doit avoir
recours à l’autorisation du ministre des finances.
Le contrat intervenu ne reçoit son exécution
que sur demande faite au gouvernement belge
par l’Etat qui fait battre. Le ministre des
finances fixe les redevances à verser au Trésor
pour chacune de ces fabrications étrangères
faites avec le matériel de l’Etat belge.
Lors de la discussion au Sénat du budget du
ministère des finances pour 1909, la commission
des finances a posé au Gouvernement une ques-
tion au sujet de l’exploitation dont nous parlons
ci-dessus. Un membre de la commission a
demandé si le Gouvernement avait l’intention
d’exploiter directement le service des monnaies.
Dans tous les Etats, ce service est exploité en
régie. Le ministre défendit le maintien de l’état
de choses actuel en démontrant qu’il n’avait
jamais eu d’inconvénient. Or, dit-il, l’Etat ne
doit pas jouer le rôle d’industriel en dehors
des limites du nécessaire.
Si nous faisons une visite au stand de l’admi-
nistration des monnaies, nous verrons, au centre,
la machine qui frappe devant le public, à raison
de 60 à la minute, un jeton commémoratif mon-
trant d’un côté un monnayeur du temps jadis,
imprimant l’effigie au marteau ; de l’autre côté
un ouvrier fabriquant une pièce monétaire avec
la presse en usage aujourd’hui.
Plus loin se trouve une perforatrice, ou
machine employée à la fabrication des pièces
trouées. Elle ne fait que percer les flans sans
y imprimer d’image.
Des trois machines exposées la plus curieuse
est le tour à réduire. Cette ingénieuse invention,
avec laquelle le public a pris contact depuis
de nombreuses années déjà, n’a plus besoin
d’être décrite, mais on a bien fait d’exposer
cette machine, dont l’ingéniosité charme toujours,
comme on peut s’en rendre compte aux heures
où le public penché suit avec intérêt le travail
du bras d’acier qui agrandit ou réduit sur le
métal un modèle qui est donné en plâtre à
l’autre bout du même bras. Ce délicat outil
a reçu de nombreux perfectionnements depuis
sa création première et celui-ci peut être consi-
déré comme le plus parfait.
Il était intéressant de connaître les quantités
des différents métaux monnayés en Belgique.
Deux pyramides, dont les dimensions relatives
ont été soigneusement établies d’après, les cal-
cals de M. Verhas, inspecteur des monnaies,
figurent au 1/500 le volume des différents
métaux, or, argent, nicicel, cuivre transformés
en monnaies. La pyramide de droite a trait à la
fabrication des monnaies belges depuis 1831.
La pyramide de gauche à celle des monnaies
battues en Belgique pour le compte de l’étran-
ger, depuis la première commande faite en 1854.
Une vitrine voisine permet de suivre toutes
les phases de la fabrication d’une pièce de
2 francs et d’une pièce de 2 centimes. D’autres
contiennent les médailles les plus récemment
exécutées et les différentes monnaies de Bel-
gique et du Congo.
A propos de ces dernières, donnons quelques
indications peu connues. La monnaie congolaise
a été remplacée par la monnaie de l’Union
latine jusqu’à concurrence de 630,000 francs,
•lusqu’à présent une somme globale de 2 mil-
lions 494,000 francs a été envoyée au Congo
depuis l’annexion. A l’effet de contribuer à la
diffusion du numéraire, et d’habituer l’indigène
à ce mode de rétribution, le Gouvernement a
décidé de faire ses paiements en argent, et il
enverra au .Congo, en 1910, pour 600,000 fr.
de billon, 2,600,000 francs en argent et
300,000 francs en or, soit un total de 3 millions
500,000 francs. La population nègre réserve
toutes ses prédilections pour les monnaies
d’argent et d’or et méprise le billon. Ce der-