ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 425 nier n’a pas d’usage pour l’indigène. Il n’y a pas encore pour lui d’objet de valeur aussi minime que 5 et 10 centimes. Des objets d’une valeur aussi infime pour lui se donnent ou se troquent. L’estimation des objets ou des services rendus ne descend pas, chez le nègre du Congo, au-dessous de la pièce d’argent de cinquante centimes, qui est pour eux l’équivalent de vingt centimes. La valeur de la pièce de monnaie ne dépend pas pour eux de 1''inscription qu’elle porte, mais de la valeur réelle résultant de son alliage. Il a fallu d’ailleurs des circonstances très spéciales pour amener les nations européennes de l’Union latine à accepter pour 5 francs des pièces de monnaie dont la valeur fictive n’est garantie par personne et dont la valeur métallique ne dépasse pas actuellement 2 francs. Après les monnaies du Congo, nous trouvons dans le stand les principaux types les plus récents des monnaies d’or et des grandes mon- naies d’argent actuellement en cours dans le monde. L’or, tout le monde sait que ce métal mon- nayé est un mythe en Belgique. Cependant il a été frappé à Bruxelles, de 1865 à 1882, pour 583,996,720 francs en pièces de 20 francs. Depuis plusieurs années la circulation de l’or en Belgique est fort réduite. La quantité encore existante est inconnue. L’encaisse d’or de la Banque nationale était au 31 décembre 1909 de 1 1 5,301,230 francs, plus un portefeuille sur l’étranger de 149,128,613 francs réalisables en or. Sauf une somme de 170,000 francs remise pour la colonie du Congo, aucun paie- ment en or n’a été fait pour l’étranger. L’or disparaît, l’argent disparaît aussi ! Notre circulation intérieure en écus de 5 francs était naguère évaluée à 200,000,000. Depuis, son montant a beaucoup diminué a raison du change défavorable sur la France, qui est une cause permanente d’exportation. Actuellement la circulation ne paraît pas dépasser 100 à 150 millions. Pour effectuer ses paiements en argent la Banque nationale est forcée de se ravitailler périodiquement en France. De 38 millions qu’elle se faisait adresser en 1898, elle est arrivée progressivement à 90 millions en 1909. Le change sur Paris a été plus défavorable encore cette année que les précédentes. La prime s’est parfois élevée à plus de 4 pour mille. L’exportation des écus de notre circulation est la conséquence de cette prime. Le Gouvernement a dû prendre des mesures en vue d’entraver LA MONNAIE DE BRUXELLES. autant que possible la sortie du numéraire. L ad- ministration des chemins de fer veille à ce que d’importants transports de pièces d’argent ne puissent être effectués dans les voitures sous forme de bagages. Les comptables du départe- ment des finances et des chemins de fer ne peuvent, en dehors du service des guichets, échanger les monnaies qu’ils reçoivent du public. La Banque nationale s'efforce également d’empêcher la sortie des écus. Elle atténue le mouvement d’exportation par des réalisations du portefeuille étranger. Tandis que l’or et l’argent disparaissent de chez nous, la circulation des billets de banque au 31 décembre dernier repré- sentait une valeur de 845,015,550 francs. Terminons par des considérations moins graves. Parlons de ces petites balances que conrtaissaient nos pères et qui existent encore, conservées à titre de reliques, dans beaucoup de famille. Leur origine rem« rte à la période bourguignonne. Jadis, par suite du « lavage » et du « rognage » que des gens cupides faisaient subir aux mon- naies d’or, il devint nécessaire de vérifier le poids de chacune des pièces données en paie- ments. Pour faciliter aux administrations et au public ce contrôle délicat, le Gouvernement établit les « ajusteurs » patentés, chargés de fabriquer de petites balances à main dite tre- buchets et des poids ou « denevaux »•qui avaient juste le poids légal des monnaies dont ils portaient le type. La balance et ses poids se vendaient dans des boîtes, portant le nom et l’adresse de l’ajusteur qui les avait fournis et qui devenaient ainsi garant de leur exacti- tude. Une vingtaine de ces boîtes ont été prêtées àl’administration des monnaies par M.de Witte. Enfin cette exposition très complète, compre- nant, comme on voit, l’histoire à côté de l’actua- lité, montre un modèle des nouvelles monnaies qui seront exécutées à l’effigie du roi Albert. LA RÉPUBLIQUE D’HAITI Je pris part, récemment, aux deliberations d'un des nombreux jurys qui opérèrent dans les stands et devant les vitrines de l’Exposition. Et comme, à propos de la récompense qu’il s’agissait de décerner aux exploitants de certains produits naturels de la grande île des Antilles, tout le monde n’était pas d’accord, quelqu’un préconisa la générosité à la faveur de cet argument : — Nous devons tenir compte qu’ils viennent de si loin et que ce sont, en somme, des nègries. La raison me parut fort injuste et je ne fus pas le seul à protester. Nous estimions qu’il n’était pas du tout nécessaire de faire preuve d’indulgence eu égard à la couleur de ceux qui briguaient nos suffrages ; les témoignages en- voyés ici par eux de leur activité et de leur ingé- niosité suffisent, en dehors de toute considéra- tion extérieure, à leur mériter notre intérêt et nos louanges. La république nègre d’Haïti nous a donné la preuve qu’elle est capable d’en remontrer en richesse et en labeur fécond à bien des répu- bliques blanches... Quand on est allé, en effet, visiter le pavillon, peut-être peu séduisant à l’œil et d’architecture fort rudimentaire, mais abondamment rempli de mille choses fort clairement et même parfois élégamment présentées, que M. Delsoin, com- missaire-général du gouvernement de Port-au- Prince, a fait édifier sur le chemin de la plaine des Sports, on ne s’est pas toujours dit que c’était là le bel effort d’un pays un peu plus petit que la Belgique, situé de l’autre côté de l’Atlantique, et peuplé de moins d’un million d’habitants seulement. Il y a quelques mois, m’occupant de la parti- cipation dominicaine à l’Exposition, je disais ici même la beauté sans seconde de cette grande île haïtienne partagée en ces deux gouverne- ments républicains d’Haïti et de Saint-Domingue, l’inouïe richesse de son sol de montagnes mi- nières et de forêts luxuriantes, les privileges de son climat régulier de pluies et de chaudes se- cheresses alternées qui permettent deux moissons et deux récoltes annuelles. Je n’y insisterai donc plus. Mais, avant de dénombrer rapidement les échantillons que les industriels, les fermiers et les planteurs ont envoyés à Bruxelles, je rap- pellerai les événements politiques qui ont agite la grande île, y ont, depuis quatre siècles, bien souvent semé le trouble et ont amené 1 actuelle situation relativement calme et prospère. * * * Cette terre montagneuse fut la premiere de celles qu’aperçut Colomb au terme de son aven- tureux voyage. Il est compréhensible que les Espagnols s’y soient installés en maîtres ; c est eux qui peuplèrent la colonie, au XVIe siècle.