Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
L’autre carte est plus originale encore et
surtout plus édifiante. Dans le cadre des fron-
tières géographiques de la grande république
sud -américaine ont été, à l’échelle correspon-
dante, dessinés les contours de tous les Etats
d’Europe. Et l'ensemble de ces superficies tient
à l’aise, évidemment, en laissant même de larges
espaces inoccupés, sur les 8,337,000 kilomètres
carrés du territoire brésilien.
Et puis alors il s’est agi d’ « illustrer » ces
documents théoriques, comme aussi les tableaux,
les diagrammes, les statistiques répandues à
profusion et qui affirment l’incessant dévelop-
pement des chemins de fer, des communications
fluviales, des industries diverses, etc.
Ce fut le rôle des échantillons nombreux mis
sous les yeux des visiteurs.
*
* *
Le souvenir que l’on gardera de la partici-
pation brésilienne à l’Exposition de Bruxelles
sera inséparable du plaisir que chacun prit, —
oui, chacun, car je crois bien que personne n’y
manqua — à la dégustation du café indigène
savamment préparé et généreusement offert.
C’est à la fin du XVIIIe siècle que les Portu-
gais introduisirent la culture du café dans la
colonie. Elle n’a pas cessé depuis lors d’y
prendre un développement de plus en plus fruc-
tueux. Aujourd’hui elle est, avec l’élevage dans
les pampas du sud, les mines et les carrières
du Matto Grosso ou de Minas Géraës, la récolte
du, caoutchouc sur les frontières brésiliennes
et péruviennes et l’exploitation des bois si variés
et si riches des forêts de l’Amazone, la prin-
cipale source de prospérité des planteurs indi-
gènes et étrangers.
De Bahia à Port - Allègre et dans une zone
de territoire qui s’étend jusqu’aux sources du
ESCALIER DU PAVILLON BRÉSILIEN.
Paranahyba, la culture des caféiers est l’objet
essentiel de l’activité brésilienne.
Un diorama fort agréable à l’œil nous en a
montré des aspects instructifs autant que pitto-
resques. Ils avaient été établis dans les sous-sols
du spacieux palais, tandis que d’autres spéci-
mens de paysages tropicaux des provinces fer-
tiles de Saô - Paulo, de Grao-Para ou de Rio-
Grande do Sul nous donnaient une idée de la
flore et de la faune de ces régions privilégiées.
Je ne dénombrerai pas ici les produits de tous
genres si habilement présentés au visiteur dans
des rayons ou. des vitrines d’un luxe élégant
qui fit l’admiration générale.
Les organisateurs mirent une compréhensible
coquetterie à nous donner la multiple preuve
que, de la Guyane à l’Uruguay, de l’Atlantique
à l’Argentine, il n’est rien qui ne se trouve, ne
se récolte ou ne se fabrique. Mais les blocs de
riches minerais, les variétés admirables de bois
aux polissures diaprées, aux veinures inatten-
dues ; les pierres précieuses, les aigues marines,
les agates, les onyx, les quartz aux féeriques
cristallisations ; les marbres éblouissants de
Sorocaba méritèrent de retenir par leur rare
beauté tout spécialement l’attention.
Et n’est-ce pas le vrai but d’une pareille
manifestation que ce don d’éveiller chez le spec-
tateur l’ardent désir de partir au plus vite visiter
un pareil pays de richesses et de merveilles ?
Il me semble bien qu’aucun visiteur du somp-
tueux palais brésilien n’a manqué de souhaiter,
ne fût-ce qu’un instant, de pouvoir répondre à
l’appel de cette secrète envie : prendre le pre-
mier paquebot en partance pour Rio-de-Janeiro.
Paul André.
LES CRIS DE L’EXPOSITION
Crier sa marchandise, c’est encore le moyen le
plus naturel de la faire connaître. Ça coûte un
peu de bravoure et d’ingéniosité, et, vu les frais,
il semble que le bénéfice est parfois gros ! La
mise, me direz-vous, est déjà importante : de
bons poumons, une voix de Stentor ne sont pas
des choses si ordinaires ! D’accord, et c’est très
bien d’un homme quand il peut vivre d’un sain
usage de ses qualités naturelles I Combien n’en
peuvent pas dire autant et sont, dans la vie,
des acrobates malades de leurs cabrioles !
Négociants, industriels, qui pavoisez villes et
campagnes d’énormes affiches multicolores, si
grande et si voyante que soit votre ingénieuse
réclame, bien pâle sera-t-elle toujours auprès
d’un gentleman éloquent, jeune, humouristique,
en bras de chemise, clamant de l’intérieur de sa
coquette échoppe, des caramels I
Voilà ce que nous nous disions — à tort ou à
raison, qu’importe ! — en parcourant les amu-
santes rues et avenues de l’Exposition ! Ils n’y
manquent pas, les cris de toutes sortes, nous
requérant pour ci, nous requérant pour ça, autant
qu’il faudrait les dix têtes de l’hydre de Lerne
pour satisfaire à tous !
Il serait vraiment dommage de laisser tomber
dans l’oubli toute cette partie humouristique de
l’Exposition. Un peu de souvenir, pour tous ceux
qui ont animé, durant des mois, les allées et les
chemins de la petite ville cosmopolite qui va
bientôt disparaître. Ils en ont été le bruit, la
gaieté, l’animation, chaque peuple y a mis du
sien.
Ils ont envahi Bruxelles, Les cris de l’Expo-
sition. Nos nationaux s’en sont donné les pre-
miers, naturellement, en foule ; très amusants nos
jeunes crieurs des faubourgs, avec leur accent
pittoresque, faisant tourner au cocasse les syl-
LES BONBONS!
labes les plus banales. Car s’ils devaient écrire,
ils auraient l’orthographe de Mme de Sévigné,
d’avant la réforme des Jésuites, laquelle ne savait
la plupart du temps où commençaient les mots
ni où ils finissaient, ignorance qui se dissimulait