ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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440 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Chacun a son petit boniment, étudié pour la Belgique et quelque peu international aussi. Ça débute par un pétard. Qu’est-ce donc, cette échoppe où l’on semble pétrir quelque substance LA MARCHANDE DE GATEAUX. pacifique qui, tout à coup, au bon moment, dé- tonne comme de là poudre ? Ce n’est rien, mais c’est assez, ce rien, pour vous avoir intéressé, passant ! C’est une grosse bulle d’air enfermée d’un mouvement prémédité dans la pâte de sucre et que le marchand a fait éclater d’un coup de poing. Et heup I vite la pâte au crochet, d’où tirée, étirée, rejetée sur elle-même, reprise et relancée, elle se file, devient soyeuse, attire les regards et les retient. C’est l’une des plus ingé- nieuses fabrications, vraiment faite pour le public. Non moins ingénieux le vendeur ; il a des lettres, a composé des vers ? Non des assemblages d’images familiales, pas très révé- rencieuses toujours, avec un rien de rime, une façon originale de compter les bonbons dans les sachets : « Un pour papa, — pour maman, - pour le chien, — pour le chat, — la belle-mère, - et le fiancé !» S’il est de bonne humeur, et il est toujours de bonne humeur, puisque les paquets filent, filent, et les affaires vont bien, il en ajoute en « matabiche », « pour le grand- père et le fiancé ». Il ne fallait peut-être pas se donner la méningite pour trouver ça, mais il fallait encore l’imaginer ! Les Amériques et l’œuf de Christophe Colomb, entendu. Ce n’est pas le plus malin, pour trouver la fortune, d’aller la chercher dans la lune. L’autre, le rival ou l’ami, je ne sais, n’a pas de rimes, pas de vers, pas de sucre filé, mais tout de même il a quelque chose d’original. En français on pourrait appeler cela un plumet, mais les Bruxellois, dans leur langage imagé, disent « vogelpick ». Vogelpick, en effet, cette plume avec une petite masse pesante à la base et une pointe. Au corsage, au chapeau, pif ! paf ! pour l’acheteur, pour l’acheteuse. La jolie plume de couleur reste fixée, et le marchand, jamais, ne rate son coup ! Il faut voir comme le petit plumet, les caramels et le vendeur font leurs affaires ! Si vous voulez savoir pourquoi ? Pas n’est besoin de vous creuser la cervelle, le jeune vendeur vous le dit ! S’il vend plus en une journée que les autres en deux semaines, ce n’est pas un secret, c’est que « Tout le monde est content ! » Content de quoi ? De tout ce que vous voudrez ! La phrase est heureuse, le public n’en demande pas plus. On voit bien à sa mine sérieuse, assurée, que notre homme s’entend. Et ça suffit ! Soyez convaincu, les autres suivront ! Combien nous en aurions encore à dire sur l’art de vendre au passant, en plein air, art qui n’est assurément pas si banal que l’on pense, vendre quelque chose à qui n’a besoin de rien ! C’est un miracle de l’une des formes de la suggestion. Elles vont céder bientôt la place au chant solitaire des oiseaux du Bois de la Cambre, toutes ces voix diverses, aux boniments variés, qui ont animé les allées et les avenues de l’Expo- sition. Nos vœux suivent ces pérégrins éternels qui sont la gaieté des foules comme les moineaux, au long des chemins, sont pour les écoliers la gaieté de l’école buissonnière. LES CUEILLETTES Un joli mot.— Changement du caractère des cueillettes. — Fécondité de la terre. — Les fruits des déserts. — Instincts — Nos animaux. — L’Olive, un chiffre. — Le café. — Le cacao. — La banane, pain de l’in- digène. — Les grands fruitiers des espèces d’Europe. — Les oranges, les citrons, les figues. - Cueillette délicate, la vanille. — Les plantes pharmaceutique-. — Absence de fruits comestibles marins Les cueillettes, mot charmant, évoquent des idées patriarcales, idylliques, des scènes pleines de rayons de soleil, des paysages où la grâce des branches d’arbre ployées sous le poids des fruits, se mêle à celle des jeunes filles et des jeunes hommes unissant avec gaieté leurs gestes pour remplir les corbeilles de l’automne, ou plutôt de la ferme. Bien qu’il y ait du vrai dans ce jeu de l’imagination, les cueillettes d’aujourd’hui mériteraient, peut-être, un nom plus sévère. Il n’est pas bien certain que l’on ait encore le loisir d’y unir le plaisir au travail, car la tâche est devenue, dans les vergers, aussi ardue que dans les usines. Mais enfin les travailleurs aux cueil- lettes ont au moins sur la tête le ciel bleu, un peu trop bleu à leur goût parfois dans les cueil- lettes méditerranéennes, tropicales et équato- riales, bien pesantes à faire dans les champs sans ombre où il faut remplir la manne I Leur enfer de flammes et de clarté n’est pas com- parable à celui du mineur, par exemple, où l’homme se débilite, et si le cultivateur sèche en cueillant l’olive aux rayons du soleil, au moins l’oxygène vivifiant remplit-il ses poumons. Il y a pourtant les chiffres effrayants des statis- tiques ! Ce que l’on cueille de fruits annuelle- ment, ce que l’on récolte de plantes pharmaceu- tiques est inimaginable I Quoi qu’il en soit de ce genre de travail, la France a conservé pour le désigner le nom de cueillette et nous nous en servirons, comme elle, pour tous les fruits, plantes et graines de toutes les cultures et de tous les pays. De tous les pays, disons-nous, ce qui ne veut évidemment pas signifier que nous puissions tous les passer en revue avec leurs productions végé- tales. Il existe des atlas de géographie qui repré- sentent cela fort bien et que les intéressés pour- ront consulter avec avantage. Nous ne pourrions, ici, être aussi complet, car une fois venue la saison des cueillettes toute la terre s’y occupe et si dénudé, si aride que soit le pays, il n’en est aucun qui n’offre à ses habitants quelque chose à cueillir 1 Les oasis du Sahara ont la datte pour l’Arabe. Et l’Arabe a si bien tiré parti du désert qu’il a trop de dattes pour lui. Il les exporte. La datte de Tunisie, de l’Algérie, du Maroc est en train, là-bas, en ce moment de mûrir sous 60 degrés de chaleur au soleil. En octobre, les palmeraies ont des dattes de toutes couleurs et de toutes les consistances, de bleues, de violettes, de rouges, de roses, avec des pulpes tendres comme de la crême, espèces délicates, au nombre de plus de 1 50, qui ne sauraient être exportées chez nous et que nous ne connaissons pas commerciale- ment. La datte muscade, de consistance moyenne, sera seule mise dans de petits sacs de sept kilo- grammes chacun, qui seront chargés à dos de chameaux et traverseront ainsi le désert jus- qu’aux factoreries. Tout le Sahara vit de la cueillette des dattes. Plus arides que le désert, certaines contrées ont encore des fruits cependant. La figue de Barbarie, si connue dans le Midi de l’Europe, où la plante grasse qui la porte s’accommode à merveille des murailles calcaires méditerra- néennes de Nice, Cannes, Valloris, où la moindre anfractuosité suffit à ses racines, habite aussi les rocs pelés de Ténériffe et les hauteurs hos- tiles de Las Palmas, où le fruit est toujours aussi gras, aussi brillant et aussi juteux que si l’eau était prodiguée avec abondance à la plante qui