Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
lancolie ! » Aujourd’hui, je l’avoue, je me sens
moins brave.
» Certes, l’Exposition fut un succès éclatant ;
nous avons incontestablement le droit d’être fiers
de l’œuvre à laquelle nous avons voué nos efforts.
Je ne puis cependant me défendre d’un senti-
ment d’amertume à la pensée que, dans quelque
temps, dans quelques semaines au plus tard, les
principaux artisans de cette grandiose manifes-
tation se disperseront aux quatre coins du
monde.
» N’avons-nous pas, pendant de longs mois,
travaillé de concert ? N’est-ce pas grâce au dé-
vouement dont le dernier d’entre nous n’a cessé
de faire preuve que toutes les difficultés ont pu
être surmontées ? Faut-il rappeler les heures an-
goissantes que nous avons traversées ensemble ?
pays s’est, en effet, appliqué à montrer ses res-
sources et ses forces, et en les contemplant dans
ce miroir, chacun a pu prendre conscience de
sa valeur, y puiser d’utiles enseignements et
apercevoir le but véritable qu’il doit assigner à
ses efforts. C’est ce qui nous fait dire que l’Ex-
position de Bruxelles marquera un pas nouveau
dans la voie de l’activité matérielle et morale et
qu’elle répandra dans ce monde des germes de
progrès. (Applaudissements.)
» Mais ce que nous autres, étrangers, avons
été heureux de constater, c’est tout cet ensemble
d’initiatives et de richesses que le règne passé
avait suscité en Belgique et tout ce que promet
de travail et de prospérité le règne qui com-
mence.
» Aussi notre admiration pour le peuple belge,
palais éphémères où nos exposants s’étaient
évertués à rassembler le produit de leur travail
et de leurs recherches. Ce n’est pas non plus
sans un serrement de cœur que nous quittons
cette terre de Belgique où nous avons apprécié si
largement l’antique renom de sa cordiale hospi-
talité. Ce qui sera de nature à atténuer nos re-
grets, c’est que nous y laissons de solides amitiés
et que nous emporterons dans nos patries de
précieux et charmants souvenirs.
» Au nombre de ces souvenirs, il en est un,
durable, que nous devons à la générosité du
comité exécutif et pour lequel nous tenons à le
remercier tout spécialement, c’est la statue de
saint Michel, due au talent d’un de vos éminents
sculpteurs. En la contemplant, elle nous rappel-
lera votre belle et artistique cité en même temps
EN ATTENDANT GUILLAUME H.
SOUS LE PORCHE DE LA SECTION ALLEMANDE.
ARRIVÉE DE GUILLAUME II A LA SECTION ALLEMANDE.
» Eh bien, par cette collaboration de tous les
instants, nous n’avons pas seulement appris à
nous connaître ; on a vu peu à peu éclore et se
développer entre nous un sentiment très sincère
de véritable amitié.
» C’est à cette amitié, Messieurs, dont, pour
ma part, je garderai au fond du cœur l’inalté-
rable souvenir, que je vous propose de lever nos
verres. » (Bravos.)
Discours de M. Chapsal.
C’est M. Chapsal, commissaire-général de la
France, qui se fait l’interprète de ses collègues
étrangers.
« Lorsqu’au début de l’Exposition, dit - il,
ayant l’honneur de parler pour la première fois
au nom des participations étrangères, j’affirmais
que si nous nous étions empressés d’accourir en
si grand nombre à l’appel de la Belgique, c’est
que nous étions convaincus qu’à son œuvre gran-
diose était réservé un retentissement considé-
rable dans le monde industriel et artistique et
que nous étions assurés d’y trouver un généreux
accueil en même temps qu’un traitement équi-
table.
» Aujourd’hui que nous sommes arrivés au
terme de la course et que la belle féerie va
s’évanouir, il me sera bien permis de déclarer
que les faits ont ratifié nos pressentiments et que
l’Exposition de Bruxelles comptera parmi les
plus intéressantes et les plus renommées de ces
manifestations internationales ; et cette déclara-
tion, j’ai bien le droit de la faire en dépit de la
catastrophe qui a atteint partiellement certaines
sections et qui en définitive a servi à mettre en
relief les qualités d’énergie et de décision de
leurs organisateurs.
» Rivalisant d’ardeur et d’ingéniosité, chaque
Messieurs, s’en est-elle accrue davantage.
» L’image peut donc disparaître ; elle a produit
ses effets utiles. (Nouveaux applaudissements.)
» L’un de ces effets, auquel nous attachons le
plus grand prix et qu’il convient de retenir, c’est
qu’en nous mettant en contact les uns avec les
autres, l’Exposition a resserré les liens existants
d’amitié et de sympathie et provoqué des senti-
ments d’estime et de confiance réciproques entre
nous tous.
» L’incontestable rivalité des intérêts ne nous
a pas empêchés de reconnaître les efforts accom-
plis dans chaque section. Aussi allons - nous
sortir de ce concours avec des idées de fraternité
et de bienveillance mutuelles, en souhaitant que
ce bienfait se perpétue tout en s’élargissant.
» Vous serez donc tous d’accord avec moi,
mes chers collègues qui m’avez chargé d’expri-
mer votre pensée, en remerciant chaleureusement
les initiateurs et les organisateurs de cette inou-
bliable manifestation, depuis ceux qui en furent
l’âme jusqu’aux plus humbles bras.
» En premier lieu, les membres du comité
exécutif et à leur tête le vaillant et sympathique
président, le baron Janssen ; les dévoués et éner-
giques directeurs généraux, Keym et le comte
van der Burch ; le distingué commissaire général
du gouvernement belge, le duc d’Ursel, et ses
obligeants collaborateurs. (Ovation.)
Vous trouverez tout naturel que j'associe à ces
remerciements les membres du gouvernement
belge et en particulier M. Hubert, ministre de
l’industrie et du travail, qui n’a cessé de nous
donner, au cours de ces mois vécus ensemble,
des marques de sa sollicitude et de sa sympathie.
» Mais, Messieurs, soyez persuadés que ce
n’est pas sans un sincère regret que nous allons
voir disparaître toutes ces galeries, tous ces
qu’elle symbolisera pour nous le triomphe du
travail et de l’intelligence sur l’esprit de haine
et d’envie.
» Au nom des nations étrangères, je vous
convie à lever votre verre à la grandeur de la
Belgique. (Double salve d’applaudissements.)
Discours de M. Albert.
M. Albert, commissaire général du gouverne-
ment allemand, prend ensuite la parole.
« Mon honorable collègue M. Chapsal, com-
missaire général du gouvernement français, vient
— dit-il — d’exprimer avec tant d’éloquence les
sentiments qui nous animent tous envers la Bel-
gique, envers les organisateurs de cette grande
Exposition, que je ne puis que m’associer entiè-
rement à ses paroles.
» Pourtant, je tiens à dire quelques mots, afin
de m’acquitter d’un devoir, d’une véritable obli-
gation morale :
» Au début de l’Exposition, l’Allemagne a été
hautement et fréquemment félicitée pour l’énergie
qu’elle avait déployée, pour que sa section fut
prête, le jour de l’ouverture officielle. Aujour-
d’hui, jour de la fermeture officielle, j’ai le
devoir de dire bien haut que cette énergie a été
dépassée par le courage et la résolution des
nations si cruellement éprouvées lors de l’in-
cendie du 14 août. (Vifs applaudissements.)
» Nous, Allemands, qui aimons ^ entendre
louer notre ardeur à la tâche, nous sommes pé-
nétrés d’admiration devant l’acte du comité exé-
cutif belge, qui, le jour même du sinistre, dans
une séance extraordinaire et mémorable, vota, à
l’unanimité, la reconstitution de la section et
l’édification d’une nouvelle façade monumentale.
» Et comment louer l’Angleterre qui, en moins
de six semaines, nous offrit une nouvelle section