Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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presque aussi complète, aussi remarquable que
la première ? Et la France, qui comme toujours,
avec le mot heureux et spirituel aux lèvres, effaça
en quelques jours les traces du sinistre et rouvrit
ses portes au public. (Ovation.)
» Ainsi, les mauvais coups du sort tournent
parfois à l’avantage des victimes, leur donnant
l’occasion de déployer une force de volonté et
de travail extraordinaire, et ralliant autour d’eux
des sympathies plus vivantes. Noä lions interna-
tionaux n’ont-ils pas été resserrés autour des
nations éprouvées ? N’avons-nous pas senti, plus
vivement, depuis cette époque, le désir de voir se
nouer des relations personnelles et amicales entre
les représentants, ici assemblés, des pays étran-
gers ? Et je ne puis m’empêcher de remarquer
combien furent parfaits les rapports personnels
ou officiels qui, dès le début de l’Exposition,
s’établirent entre les commissaires généraux, les
présidents des commissions et tous les organisa-
teurs de l’Exposition belge.
» Je crois ne pas me tromper en disant
qu’une franche, qu’une loyale camaraderie nous
unit, que tous nous verrions, avec un vif regret,
l’un ou l’autre d’entre nous s’éloigner de ce
cercle amical nouvellement formé. Le temps me
manque pour donner à chacun les louanges qu’il
mérite, mais vous m’en voudriez tous, j’en suis
certain, si je ne nommais, en particulier, le doyen
des commissaires généraux, M. Chapsal, dont la
sage et multiple expérience nous a été toujours
d’un si précieux concours. (Ovation.) « L’expé-
rience donne des leçons, dit le proverbe, mais
elle forme des mauvais élèves ». J’ose donner
tort à cette soi-disante vérité et déclarer que je
n’oublierai jamais comment on peut allier à une
grande courtoisie et amabilité la force néces-
saire pour défendre et faire triompher les inté-
rêts de son pays. Par ses qualités, M. Chapsal,
notre doyen, a su gagner non seulement notre
sympathie, mais encore notre confiance à tous.
» Je lève mon verre à la prospérité de la Bel-
gique et à la jeune dynastie qui préside à ses
destinées, je lève mon verre, Messieurs, à l’ami-
tié qui a grandi entre nous, cimentée par le
travail en commun, je lève mon verre bien haut
à l’entente cordiale entre les nations. »
Et lorsque M. Chapsal, commissaire général
de la France, va choquer son verre à celui de
M. Albert, commissaire général allemand, c’est
un enthousiasme indescriptible et les cris de:
« Vive la France ! Vive l’Allemagne! » reten-
tissent longuement.
C’est ensuite M. Reyntjens, puis M. Uttini,
les aimables commissaires généraux adjoints
d’Angleterre et d’Italie respectivement, qui boi-
vent à la Belgique amie.
Le banquet se termine à il heures, tandis que
dans Bruxelles - Kermesse une foule enfiévrée,
pataugeant dans une boue effroyable, attend
avec impatience la formation du cortège qui va
descendre en ville.
Le retour.
Et ce retour fut épique tout à fait.
Tous ceux qui avaient passé dans la petite
cité tant de soirées joyeuses avaient voulu être
de la dernière fête, et, en attendant le départ, les
musiques des sociétés nombreuses venues s’ad-
joindre à celles de l’Exposition et de Bruxelles-
Kermesse, firent successivement, suivies par la
foule trépignante, plusieurs tours dans le vieux
quartier.
A II h. 1/2, le cortège se mit en marche. Il
comprenait environ dix mille personnes et son
originalité fut peu banale.
Toute cette foule joyeuse, délirante, accompa-
gnant les musiques, dansant, descendit par l’ave-
nue et le boulevard jusqu’au centre de la ville.
A minuit et demi, place de la Bourse, du haut
du grand escalier, les Gais Lurons lançaient aux
échos une dernière Brabançonne.
La visite de l’Empereur Guillaume.
Il eût été fâcheux, vraiment, que l’Empereur
d’Allemagne, passant par Bruxelles, ne pût
apprécier l’admirable exposition due aux efforts
de ses sujets.
Jeudi 27 octobre, à 9 h. 1/2, l’Empereur a
visité l’Exposition, à la grande joie du commis-
saire 'général Albert, du président Ravené et
de tous les exposants allemands.
La foule de ceux-ci, hommes et femmes, était
grande dans les halls de l’Allemagne quand
l’Empereur, accompagné du Roi, l’Impératrice
avec la Reine et la princesse Victoria sont arri-
vés en auto.
Le baron Janssen, le duc d’Ursel, MM. Albert
et Ravené, Keym et van der Burch reçurent les
souverains. Ceux-ci, arrivés quelques minutes
avant les Reines, s’entretinrent avec les autorités
LA RÉCEPTION DE GUILLAUME II
A LA SECTION HOLLANDAISE.
de l’Exposition, et l’Empereur répète au baron
Janssen combien il félicitait le comité organi-
sateur du succès admirable de notre World's
Fair.
L’Impératrice, à son arrivée, félicite égale-
ment le comité exécutif, puis deux cortèges se
formèrent : l’un, guidé par M. Albert, avec
l’Empereur et le Roi, l’autre comprenant l’Impé-
ratrice, la Reine et la princesse, que pilote
M. Ravené.
Tandis que les souveraines passaient à leur aise
devant les vitrines du rez-de-chaussée, l’Empe-
reur, à pas de géant, traversa le hall des ma-
chines, monta au premier étage, redescendit dans
le hall, en un véritable steeple-chase que les
autorités présentes eurent quelque peine à
suivre.
C’est seulement au balcon qui domine la
grande salle des machines que Guillaume II
s’arrêta quelques minutes.
Toutes les machines étaient en mouvement,
la grue roulante fonctionnait, et, devant ce spec-
tacle .d’activité fébrile, l’Empereur, à diverses
reprises, exprima sa satisfaction à M. Albert.
Une demi-heure s’était à peine écoulée que la
visite était terminée. Les princes remontaient
en auto pour se diriger vers la section belge,
où le duc d’Ursel, MM. Keym et van der Burch
offrirent respectivement une gerbe d’orchidées
à l’Impératrice, à la Reine et à la princesse.
Ces messieurs pilotèrent les hôtes impériaux
par la section, où la couture, notamment, les
intéressa vivement.
Au cours de la visite de la section belge,
l’Impératrice ayant exprimé le désir de voir les
dentelles, le cortège se dirigea vers le pavillon
de la ville de Bruxelles où, M. Max étant parti,
MM. Keym et van der Burch le pilotèrent.
A il heures, acclamés par le public très com-
pact massé dans le jardin de Bruxelles, les
souverains allemands quittaient l’Exposition en
remerciant chaleureusement les directeurs géné-
raux et en les félicitant de la splendeur de
l'Exposition.
*
* *
Les autos, mises à la troisième vitesse, pre-
naient ensuite la route du Bois, se dirigeant vers
Tervueren. Personne n’avait été prévenu de l’ar-
rivée, et le baron Alph. de Hauleville, conser-
vateur en chef, n’eut que le temps d’accourir.
Comme le Roi le présentait à l’Empereur,
celui-ci s'avança, la main tendue :
— Mais nous sommes de vieilles connaissances,
s’écria-t-il, voilà quarante-deux ans que nous
nous connaissons. J’ai été votre compagnon de
jeux et celui de votre frère à Blankenberghe.
Et l’Empereur présente M. de Hauleville à
l’Impératrice en ces termes :
—C’est un de mes vieux camarades d’enfance.
En cours de route, tandis que M. de Haule-
ville doit se multiplier entre l’Empereur, le Roi
et les Souveraines, Guillaume II lui parle de feu
le baron de Hauleville.
— J’ai gardé, dit -il, un souvenir ému de votre
excellent père, qui était un homme remarquable.
L'Empereur voulut voir le musée de l’exté-
rieur, et il exprima sa vive admiration pour le
dôme, qu’il déclara splendide.
La Reine demanda ensuite à voir les ivoires
de Rousseau, et la promenade se termina au
bout d’une demi-heure.
A midi moins dix les autos démarraient, après
que l’Empereur, remerciant M. de Hauleville,
lui eut serré affectueusement la main.
A la section italienne.
Le samedi 5 novembre, vers 11 heures, la
Reine s’est rendue à la section italienne. Elle a
été reçue à la porte d’honneur du pavillon royal
par le duc de Camastra, commissaire général
royal d’Italie, par le comte Bottaro-Costa, mi-
nistre d’Italie, par les commissaires généraux
adjoints, les commandeurs Uttini et Todros, et
par les membres du comité italien.
Le duc de Camastra a offert à Sa Majesté une
gerbe de roses et d’orchidées, ainsi qu’un su-
perbe vase en argent, reproduction d’un des
célèbres vases provenant des fouilles de l’an-
cienne « Cuma ».
La Reine a visité longuement la section ita-
lienne en s’intéressant gracieusement aux diffé-
rents objets exposés dans le salon d’honneur,
ayant pour tous les exposants des paroles
aimables et élogieuses.
Un demi-miliion.
La nouvelle série de la tombola de l’Exposi-
tion de Bruxelles vient à peine d’être mise en
circulation et déjà on s’en dispute les billets,
au point que des bureaux de poste en deman-
dent de nouveaux stocks. Ce regain de faveur
s’explique par le nombre et l’importance des lots
qui ont été établis pour cette dernière émission.
On sait déjà que le gros lot sera de 500,000
francs, et ce demi-million vaut vraiment que l’on
dépense un franc pour participer aux chances
de le gagner !
Mais ce n’est pas tout, et il reste de solides
fiches de consolation pour ceux qui n’auront pas
décroché la toute grosse timbale. Il y aura, en
effet, un lot de 100,000 francs, un de 50,000,