ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DÉ BRUXELLES 453 on déménage! LA FIN D’UNE GRANDE CHOSE LES DÉPARTS A l’issue de l’après-midi du 7 novembre, quel- qu'un se présentait au poste de telegraphie sans fil, qui a régulièrement envoyé, durant plusieurs mois, nos dépêches à Paris. Il s’agissait de faire partir un radiogramme. Mais il était quatre heures, le courant venait d’être coupé à la dis- tribution centrale, d’où l’électricité rayonnait de- puis l’ouverture, portant la vie de toutes parts dans les installations ; les machines venaient de s’arrêter définitivement pour la première fois : l’Exposition de Bruxelles était virtuellement close. Un petit Etat, international, si l’on peut dire, a vécu là, au Solbosch, un certain laps de temps, sans conflit entre les hommes. Cette force toute- puissante, le Commerce, l’intérêt commercial, les a amenés de toutes les parties de la terre. Ils ne sont pas venus seulement avec leurs produits, leurs marchandises, ils sont arrivés chacun avec leurs coutumes, leurs idées, leur politique et, ce qui est plus grave, leurs religions. On sait si c’est là un élément d’un contact difficile ! Eh bien ! nous le répétons, il n’y a pas eu de conflit, pas de coups de poing, pas de sang répandu I Turcs et Maures, Chrétiens et Païens, Protes- tants et Catholiques, tous ont compris que les croyances d’autrui sont respectables. Les orgueils nationaux, eux aussi, se sont effacés. Ou, pour mieux dire, chacun ne s’est souvenu de sa nationalité que pour mettre en relief les aptitudes, les caractères, les qualités propres à sa nation, en ce que celle-ci pouvait offrir de noble, de généreux, comme spectacle dans ce grand concours de peuples. Nous avons donc vu, sous le sceptre du com- merce, d’innombrables nations faire taire leurs sujets ordinaires de discorde ! Que de tels ensei- gnements sont précieux 1 Quels horizons ils ouvrent à celui qui refléchit I Ce sont là des résultats moraux qui méritent d’être consignés. Quand une ville a eu la gloire de réaliser avec succès une exposition internationale, elle a fait une grande chose, aux immenses conséquences, intellectuelles et matérielles pour le monde en- tier. D’abord, c’est une occasion qu’elle a donnée à toutes les nations participantes de se faire connaître les unes aux autres, ainsi qu’à la foule cosmopolite des visiteurs. Ensuite, mais ce n est pas tout, elle a permis à ces visiteurs, par millions, de savoir au juste où en est le progrès industriel, où en est le progrès scientifique, et quel est le niveau moral de la partie active du monde travaillant. Enfin, une troisième consé- quence est, peut-être, plus glorieuse encore, et plus féconde, au point de vue général de l’hu- manité. Dans cette ville improvisée une population nombreuse et intelligente a vécu durant des mois. On s’est coudoyé, on a causé, on ,s’est rendu service. Chacun a trouvé que son voisin était, à peu de chose près, le même homme que lui, et que ce « peu de chose » était sans L’ENLÈVEMENT DES COLIS. portée sur le salaire de la journée, n’influençait aucunement le rendement des exploitations, ne diminuait ni n’augmentait le prix du b.é I Et la voilà, l’entente cordiale ! Vive Mercure 1 Aujourd’hui, les habitants passagers de cette ville improvisée se dispersent pour rentrer dans leurs foyers, et ils y rentrent avec un esprit plus ouvert, un cœur plus accueillant à autrui. Chacun de ces hommes s’en va au loin par les Etats d’Europe, d’Amérique, du fond de l’Asie, de l’Afrique, raconter les merveilles qu’il a vues, les relations qu’il a nouées avec d’autres hommes. Il est devenu un apôtre inconscient de la con- quête pacifique. Quelle conquête ? Celle des idées générales, celle des mœurs accueillantes et polies, celle des connaissances utiles qui peu- vent prendre pied partout ; un peu plus de bar- rières seront tombées, un peu plus de frontières seront franchies, un peu plus d’amour rappro- chera les hommes, en attendant que soient forces de les suivre les Etats. Voilà le fruit moral d une exposition. * * * La période des départs est arrivée. Elle pré- cède celle des poignées de mains. Avant de se séparer, il faut emballer ! Que l’on entrevoie, toute en un coup d’œil, la colossale masse d ob- jets ,à faire partir. Les caisses vides, remisées dans les alentours des jardins, en tas sous d’im- menses bâches, font partout leur apparition, chaque nation reprend les siennes, marquées d’étiquettes aux couleurs du pays ; chaque expo- sant retrouve son bien. Les caisses ! Que de caisses, on les déverse par cataractes du haut des charrettes, autour des halls des pavillons ! Dans les jardins, déjà dénudés par la vente des arbres, arbustes et plantes (croirait-on que rien qu’en conifères il y avait là une population végétale de plus de onze mille individus ?), on a éventré les plates-bandes ; dans les allées, on a bouleversé le sol, ainsi que dans les avenues. En effet, il s’agissait de remettre au jour les voies de chemins de fer, placées lors de l’emménage- ment, et qui se trouvaient enfouies sous la terre,