ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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454 L’EXPOSITION DE BRUXELLES recouverte de fleurs des parterres, et la cendrée des chemins. Le 14, les wagons grincent, les locomotives sifflent avenue des Nations ; d’autres voies des- cendent vers le pavillon du Brésil ; d’autres, plus loin, contournent les pavillons de l’Allemagne. Tout cela c’est le départ, oui ; mais, en somme, AVENUE DES CONCESSIONS. ce départ n’a rien de l’aspect navrant dont les esprits mélancoliques nous ont fait le récit. Toutes ces caisses entassées, en pimpant et lustré bois de sapin ; tous ces véhicules, véhiculant tout ce qui peut être véhiculé ; ces rames de wagons, n’ont pas l’air bien tristes 1 C’est le départ, mais ce n’est pas la fin du monde ! Tous ces objets s’en vont pour vivre ailleurs ; ils ont accompli leur rôle de parade ou d’agent de propagande, avec des mérites et dans des buts différents ; ils rentrent dans les fabriques ; ils vont travailler, de nouveau, sérieusement, chez d’autres clients ; les bonnes et braves machines, inlassables et puissantes, se feront des amis nouveaux. Il faut voir l’empressement que ce matériel met à filer I Toute la France est casée, emballée dans ses caisses ! C’en est une véritable marée ; dès l’en- trée vous les apercevez jusqu’à l’horizon, peut-on dire, dans l’enfilade des salles ! Elles grim- pent les unes sur les autres, bouchant les pas- sages, vous contraignant à des escalades ; tout à coup vous vous trouvez être parvenu, de caisse en caisse, comme par les marches d’un escalier, au sommet d’une pyramide de hauteur inquié- tante ! La hâte est moins marquée en ce qui concerne le démontage des machines du grand hall inter- national. Ici, les moyens préhistoriques semblent encore avoir cours. Douze ouvriers s’emploient péniblement au transport d’une énorme conduite d'eau ayant appartenu à une chaudière ; une autre douzaine déplace, avec non moins d’efforts, l’axe d’acier d’une pesante dynamo, qui s'élève péniblement au grincement d’un crick, installé dans un équilibre alarmant. Et les ponts roulants, qui roulaient si bien jadis l’après-midi avec le bruit lointain du ton- nerre ? Eh bien ! maintenant qu’il y a quelque chose à faire, ils ne roulent plus ! Nous assistons à la mise sur wagon d’une ma- chine agricole de 4,000 kilogrammes. La voiture monte, avec quelle peine, le plan incliné qui mène à la plate-forme du wagon. La force en usage ? Une vingtaine d’hommes, par devant, tirant sur un câble ; une dizaine d’hommes, par derrière, poussant les roues et l’arrière-train de la machine. Que le câble rompe ? Ah ! fatale- ment les hommes qui poussent à l’arriére seraient écrasés par les 4,000 kilogrammes et ceux qui sont aux roues auraient les bras rompus ! Quand fuyaient les Barbares devant Attila il devait se voir des scènes analogues quand on hissait de lourds colis dans les chars ! * * * Le déménagement, en Allemagne, nous pré- sente un admirable spectacle d’ordre, de pré- voyance, avec l’application la meilleure du cé- lèbre principe du moindre effort. Le grand hall allemand des machines cachait sous le plancher deux voies de chemins de fer que l’enlèvement des planches a mises à jour : l’une traverse le quadrilatère dans sa longueur, l’autre dans sa largeur et coupe la première à angle droit. Voilà quant à la circulation des trains. Voyons comment on charge ces trains. Les superstructures du hall comportent trois voies latérales de ponts roulants. Ces ponts roulants sont composés d’un chariot aérien qui se déplace d’un bout à l’autre du pont, et le chariot lui- même porte à sa partie inférieure une plate- forme suspendue tournante qui porte la grue mobile. On a obtenu ainsi un appareil élévatoire électrique d’une extraordinaire souplesse de ma- niement, et qui peut être amené au-dessus de n’importe quel endroit du hall. Vous me direz que tous les ponts roulants peuvent faire |de même ! D’accord, mais encore fallait -il le faire savoir aux nations qui, travaillant encore à force de bras, semblent ignorer les progrès de l’in- dustrie 1 Voyez ici, pas un ouvrier ne fait d’efforts ; aucune théorie d’hommes ne traîne lamentable- ment quelque lourde pièce ; pas un seul trans- port ne met en péril les membres ou la vie des manœuvres ; quelques boulons à dévisser, quel- ques fiches d’acier à faire sortir. Les pièces des machines à démonter une fois libres, la grue est amenée, la poulie descend avec son câble, l’attache est faite, la pièce est enlevée, elle part, le pont docile va la déposer soit dans la caisse où elle sera emballée, soit directement dans les wagons du train central. Le pénible et harassant labeur humain est remplacé par la méthode élégante des machines qui suffisent à tout. * * * Nous passons dans le hall international des locomotives. Comment vont-elles s’en aller, les lourdes machines ? Oli ! sans grand embarras. On leur fait la toilette pour le départ et on leur enlève un organe. La toilette, pour ces monstres d’acier, c’est le graissage de toutes les parties métalliques nues que l’humidité pourrait abîmer. En effet, tout simplement elles s’en iront sur leurs propres roues. Cependant, elles partiront sans vapeur, machines inertes, intercalées entre les voitures d’un train. Pour éviter, autant que possible, l’usure, on a démonté les bielles, qui sont, en marche normale, actionnées par le piston. * * * Et les antennes, les mâts de la télégraphie sans fil ? Le 7 novembre l’entrepreneur de dé- montage de ces hautes tours ajourées décla- rait qu’il en avait pour quatre jours. Il avait compté sans ses ouvriers. Le lendemain, au pied de l’ouvrage à faire, les ouvriers se mettaient en grève. Quinze francs de salaire par personne ne leur suffisaient pas pour courir la chance d’une chute, là-haut, à soixante mètres du sol ! La vérité, c’est que le vertige les effrayait un peu ! Il fallut en chercher d’autres. Ces ouvriers une fois trouvés pour le démon- tage des tours, lequel dura un. peu plus de quatre jours, on n’en trouva plus pour le démontage des appareils intérieurs du poste. Alors, on vit un exemple de belle vaillance, intelligente et cou- rageuse. Le jeune ingénieur, chef de poste, seul avec un camarade, se mit en blouse à déménager et à démonter tous les appareils. Il y avait là des pièces qui pesaient des 300 et des 500 kilos qu’ils parvinrent à deux à transporter sur des rouleaux et à emballer pour les camionneurs. Tous les jours leurs vêtements étaient un peu plus délabrés, salis à outrance, mais la besogne avançait, sans aide ! Ils n’en étaient pas à leur début dans le rude labeur de s’en tirer seuls et avaient déjà vu des jours semblables dans des installations antérieures d’autres postes, en Chine. * * * Les marchands d’Orient et d’Extrême-Orient, qui furent la joie de l’Exposition, méritent bien aussi de notre part un souvenir. Turcs, Persans, Japonais, Tunisiens, parfums, broderies, tapis, porcelaines, laques, bronzes et soies ont fait régner chez eux une activité fébrile du 8 au 12 novembre. On se souvient que l’on avait pro- longé jusqu'à cette dernière date l’entrée du public, pour permettre à ces pittoresques négo- ciants d’écouler le plus possible de leurs mar- chandises restantes. De ces marchandises, il en est resté, malgré tout, et il en serait toujours resté, eut-on prolongé l’exposition d’un an entier ! Ils connaissent les tours et ils aiment leur profession, ces Orientaux ! Un marchand orien- tal n’est jamais las de manipuler les objets de son négoce, ni de les vanter, avec un amour sincère et qui fait sa force, à l’acheteur euro- péen. Au fond, leur amabilité est une science pro- fonde du cœur humain. On ne prend pas les mouches avec du vinaigre ! Et comme ils se jouent de nous avec leurs paroles affables ! Sans doute, leurs marchandises sont curieuses, leurs tapis magnifiques. Pourquoi les laisseraient-ils à « bon marché », comme ils disent ? Ecoutez-